Algérie

V'ux pieux et choix limités de filières : La courte joie des bacheliers



La période de confirmation des préinscriptions des nouveaux bacheliers a commencé hier, à l'échelle nationale. A l'université de Bouzaréah, les bacheliers, venus tôt le matin, ont dû attendre jusqu'à 13h pour confirmer leurs choix ou remplir une autre fiche, au cas où ils regrettaient leurs choix antérieurs. « Le retard est dû à la suspension du réseau. C'est au niveau de l'Institut nationale de l'informatique (INI) que se situe le problème. Ils sont en train de préparer le programme relatif à la confirmation des choix », a expliqué Hamri Youcef, chargé de la coordination et du suivi pour la période des inscriptions au niveau de l'université de Bouzaréah. Suite à cette attente qui a duré des heures, le stress a gagné un bon nombre de bacheliers ainsi que leurs parents. Ils ont choisi spécialement la faculté bien qu'ils puissent confirmer leurs choix via Internet. « Je préfère les confirmer ici à la fac, car il y a des gens qui peuvent m'orienter », note un bachelier.Une salle internet comportant 20 micro-ordinateurs a été mise à la disposition des bacheliers depuis le début des inscriptions. De plus, « un ingénieur en informatique et quatre techniciens sont mobilisés pour les aider », a affirmé M. Hamri. Pour leur orientation, « une équipe de 10 personnes spécialisées dans la pédagogie ainsi qu'un groupe d'enseignants ont accompagné également ces bacheliers lors de la période de préinscription », a-t-il souligné, précisant que dans le cadre de l'explication du système LMD, 9 conférences ont été animées par les enseignants de différentes spécialités. « Sur les 6000 bacheliers effectuant leur préinscription au niveau de notre université, la plupart ont opté pour les écoles nationales supérieures (ENS), les langues et les sciences de l'information et de la communication », constate le chargé de coordination et de suivi de cette opération à l'université de Bouzaréah. « Lors des séances d'orientation, nous avons remarqué que les bacheliers s'inquiètent beaucoup pour leur avenir. C'est pourquoi ils insistent sur les opportunités que leur offrent les spécialités qu'ils choisissent », a-t-il fait remarqué. Le choix de la filière, la qualité de la formation et son impact sur le monde du travail sont des questions qui préoccupent ces bacheliers. Certains semblaient égarés bien avant leur orientation.« J'ai rempli la fiche de v'ux sans aucune conviction. Je voulais faire du journalisme, on m'a informé que la nouvelle procédure exige de l'étudiant de passer par le tronc commun sciences humaines. Je ne veux pas prendre ce risque et me retrouver, après une année, orienté vers une autre filière », regrette un bachelier, qui considère son succès au bac comme un court moment de joie, sans plus. D'autres étudiants approchés se sont montrés suspicieux, eux aussi, quant aux résultats de leur orientation. Pourtant, ils déclarent avoir eu une bonne moyenne au bac. « Je n'ai pas pu choisir la filière qui me convient sur les 33 spécialités établies dans la circulaire », avoue un autre bachelier. Il a opté pour les sciences politiques : « Je me suis bien renseigné sur cette filière, on m'a dit qu'il y a des débouchés. Dans le cas où je ne serais pas satisfait, je vais étudier deux ans pour intégrer une école militaire. » Son ami, un étudiant en sciences politiques qui a pu convaincre certains bacheliers de l'utilité de cette spécialité, est étonné que les moyennes du bac, cette année, soient élevées.Néanmoins, les bacheliers demeurent perplexes devant leur fiche de v'ux : « Ceux qui ont obtenu 11/20 et ceux qui ont 14/20 de moyenne au bac ont les mêmes possibilités dans le choix des filières, notamment pour les littéraires. »Outre les difficultés soulevées, de nombreux jeunes rencontrés sont déçus par la décision de la suppression de l'interprétariat de la circulaire du bac 2010. « L'interprétariat a toujours été mon rêve », regrette l'un d'eux.


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