Algérie

'uvres d'art écrites et picturales



Toute ?uvre écrite : roman, pièce théâtrale, conte, nouvelle, lettre d'affaire ou simple lettre amicale sont autant d'écrit ayant entrainé beaucoup de travail de mise en forme, suscité de la réflexion et ce, à partir d'un sujet d'abord banal mais qui s'avère important lorsqu'on s'y concentre bien.Une ?uvre d'art comme son nom l'indique est supposée être parfaite par le travail fignolé qui donne l'envie de la contempler, d'en examiner tous les contours pour arriver à l'apprécier à sa juste valeur. Normalement elle porte une signature, celle de celui qui a ?uvré avec beaucoup de talents pour sa réalisation. Elle est avant tout une ?uvre d'expression destinée à un public spécifique habitué au langage recherché et très sensible à tout ce qui est beau. Une des particularités de l'?uvre d'art c'est d'être indémodable et de garder toute sa valeur au fil du temps. On n'a qu'à voir les tableaux de Picasso ou de Issiakhem, de Van gog et parait-il Issiakhem distribuait ses tableaux à ses amis des chefs d'?uvre.
Il en est de même des ?uvres musicales, celles de Beethoven dont l'expression des musiques sont d'une puissance incomparable et toujours d'actualité. Chez Chérif kheddam c'est la musique qui fera toujours sa renommée, vu que ses ?uvres envoutantes demeureront éternelles et continueront de susciter un intérêt particulier auprès des générations à venir. Et que d'histoire évoque une ?uvre écrite qu'il a fallu d'abord concevoir, travailler avant de l'enrichir afin qu'elle prenne une forme écrite parfaite une fois définitivement achevée. Toutes ces ?uvres sont porteuses d'une longue histoire liée à celles de leurs auteurs.
Des ?uvres utiles et à longues histoires
Il est des ?uvres écrites assez copieuses par la matière et le nombre impressionnant de pages qu'elles ont nécessité des années de recherche pour arriver à leur forme définitive. Nous citons en premier lieu les ?uvres monumentales, en particulier «La Mouqadima» ou «Histoire des Berbères» d'Ibn Khaldoun, ?uvres de référence pour toute l'humanité et pour lesquelles l'auteur a consacré des années d'investigation. Pour La Mouqadima, c'est après avoir réuni les matériaux nécessaire à son élaboration, toutes les notes et documentions qu'il s'est enfermé pendant quatre ans dans une grotte de Tihert pour le travail de mise en forme d'une ?uvre gigantesque. Et c'en est une, écrite en 1377, cette ?uvre encyclopédique englobe la totalité des connaissances du 14ème siècle en géographie, philosophie, l'histoire, l'économie, politique, urbanisme, médecine et développement durable.
Pour ce projet titanesque Ibn Khaldoun a utilisé toutes les sources possibles de son temps : grecques, byzantines et musulmanes. La Muqqadima ou Les prolégomènes à l'histoire Universelle est l'?uvre la plus importante qu'ait rédigée Ibn Khaldoun en quatre ans sans compter les années de recherche. Mais il y a une autre monumentale d'Ibn Khaldoun, c'est l'«Histoire des Berbères» en trois tomes réunissant un ensemble de 1500 pages consacrées exclusivement aux tribus berbères partout où ils se trouvent en Afrique du nord. Pour l'élaboration de l'?uvre colossale, Ibn Khaldoun a dû voyager beaucoup en Afrique du nord pour connaitre les aires berbérophones, demander à des lettrés de cette époque ce qu'ils avaient comme informations sur la question, consulter tous les ouvrages. Ibn Khaldoun lui-même avait dit que pour arriver à la vérité sur chaque fait et évènement en histoire, il fallait se référer à plusieurs sources, telle est la méthode scientifique de Claude Bernard et recommandée par Ibn Khaldoun de son temps après qu'il en a été l'inventeur, la logique l'en a conduit, en faisant de la recherche en histoire.
N'est-ce pas une longue histoire qui a donné naissance à cette ?uvre monumentale d'histoire des Berbères relatée avec tous les détails possibles, au temps de l'auteur qui a travaillé beaucoup pour avoir autant de précisions et mettre sur le marché du livre une ?uvre de référence la plus crédible qui soit et valable même de notre temps. Ne pouvons pas aborder les grandes ?uvres qui méritent vraiment d'être citées pour le travail appréciable de leurs auteurs qui ont marqué l'histoire et qui ont nécessité des déplacements parfois par mer et qui ont laissé des ?uvres toujours d'actualité. C'est le cas de «Relation de voyage» ?uvre en 3 tomes d'Ibn Battuta», du dialogue Piaget, spécialiste en psychologie de l'enfant avec Chomsky, mathématien et inventeur de la méthode arborescente pour l'enseignement de la grammaire, deux spécialistes dont le dialogue volumineux a porté sur l'éducation, ça doit être un régal pour qui a eu la chance de le lire.
De grandes ?uvres picturales d'Issiakhem
On a choisi de parler des ?uvres de M'hamed Issiakhem. On l'a appelé «un génie forgé dans la douleur», appellation qu'il mérite pleinement tant sa peinture est originale et mérite qu'on s'y attarde pour mieux le connaitre. Il a su imprimer à la peinture moderne ses touches personnelles. Aussi ses ?uvres sont d'une valeur inestimable. On l'a vu peindre d'une main habile et rapide un tableau de maître représentant un personnage familier, il a par ailleurs l'?il vif et précis, le geste adroit qui lui permet d'aller droit au sujet. On raconte qu'à Relizane, ville où il vivait avec ses parents, alors qu'il avait 15 ans, il avait fouiné dans un camion des Américains qui venaient de débarquer, il avait trouvé une grenade. Vite il l'avait camouflé pour la ramener à la maison. Et en la manipulant, elle explosa en blessant mortellement ses deux petites s?urs, et en lui arrachant le bras gauche. Lui-même a perdu en plus du bras, des orteils, une phalange et gardera la marque des éclats dans l'autre main et les yeux. Depuis, après des soins, sa mère ne cessait de lui dire : Va-t-en je ne t'ai pas mis au monde infirme. Mais le sort en a décidé autrement, M'hamed est devenu un génie du pinceau.
Il le manipule avec dextérité pour exprimer de choses à travers chaque personnage qu'il peint. «Mes personnages n'ont pas déliré, ils ont subi des tortures pendant la guerre de libération» a- t-il-dit dans une de ses communications où il a parlé aussi vite qu'il ne peint, et dans un langage châtié. Il a peint surtout des personnages pas ordinaires, il s'agit de femmes et d'hommes qui portent des visages marqués par des souffrances. Ils on subi des sévices et sur chacun on peut lire ce qu'on a coutume de lire sur une page, l'état d'âme de chacun et les stigmates dont ils sont porteurs. M'hamed Issiakhem éprouve beaucoup de sentiments affectifs pour les personnages féminins qu'ils privilégie, parce que c'est la femme qui a le plus souffert. Aussi il s'est toujours évertué à rendre leurs visages expressifs en leur faisant porter des visages de la guerre. Lorsqu'on regarde avec attention ces femmes portant des meurtrissures, les signes de maigreur, leur peau ravinée, on devine les messages qu'elles véhiculent sur le temps vécu dans la douleur.
A travers une robe, on retrouve l'histoire du pays, et toute la réalité dans ce qu'elle a de plus triste. Chaque tableau d'Issiakhem est un chef d'?uvre sur lequel on peut lire l'histoire de l'Algérie. Ses tableaux ont été exposés a la galerie Morice(Paris). C'est dans la capitale française qu'il fréquentera l'école des beaux arts et se formera dans les ateliers des grands maîtres de la peinture, Legueult et Goerg (1955-1958). En 1951, il fera la connaissance de Kateb Yacine, auteur de chefs d'?uvre de la littérature, qui restera son ami intime jusqu'à la mort en 1985. Il peint en 1957 le portrait de Djamila Bouhired pour dénoncer la pratique de la torture durant la guerre d'Algérie. Il réalisera des toiles à cette époque en d'hymne à la Révolution algérienne et de témoignage poignant sur les atrocités commises par les soldats de l'occupation.
Issiakhem devient membre fondateur des arts plastiques, après quoi il devient enseignant à l'école des Beaux arts d'Alger puis directeur de l'école des Beaux Arts d'Oran. En 1969, il obtient le premier prix au festival panafricain d'Alger pour son ?uvre : A la mémoire de? En 1971, il est professeur d'art graphique à l'école polytechnique d'architecture et d'Urbanisme d'Alger. Il s'occupera de la création de timbres poste et de billets de banque. Il séjournera à Moscou (1972, au Vietnam (1977). Il participera à de nombreuses expositions en Algérie et à travers le monde(Tunis, Paris, Moscou, Sofia, Avignon). Il reçoit de nombreuses distinctions dont le prix de la Casa Velasquez en 1973, la première Simba d'or de la peinture décernée par l'UNESCO en 1980 à Rome, la médaille du Vatican en 1982 et la médaille de Dimitro à Sofia en 1983. Quel beau palmarès d'artiste algérien !


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