Algérie

Utilisation massive de la climatisation : Les administrations pointées du doigt



Les températures montent et avec elles la consommation d'énergie électrique. L'été n'en est qu'à ses débuts, et la consommation en énergie électrique a déjà enregistré trois pics, dont le dernier en date (le 5 juillet dernier) a atteint les 6.166 MW. A quand donc le prochain pic de consommation électrique? Et sera-t-il sans conséquences sur le réseau national ?

Selon la chargée des relations avec les médias au niveau de la direction générale de Sonelgaz, Mlle Aït-Mékidech, un phénomène nouveau, «la pointe du matin», qui n'existait pas auparavant vient de faire son apparition. «Cette pointe du matin, presque équivalente à celle du soir, dure généralement entre 15h et 16h30. C'est une plage horaire qui coïncide avec les dernières heures de bureaux, où on utilise généralement massivement la climatisation au niveau des administrations», ajoute notre interlocutrice.

Satisfaire la demande en électricité en période de «pointe» nécessite la mobilisation de beaucoup de moyens de production supplémentaires qu'il faut faire vite monter en puissance pour un fonctionnement sur une très courte durée, explique-t-elle. Pour la pointe du soir à titre d'exemple, en seulement deux heures de temps, entre 19h30 et 21h30, la demande croît de près de 30%. Les dispatcheurs (opérateurs de réseau) veillent donc, en période de pointe, à suivre le rythme de montée en production pour répondre à l'augmentation de la demande en mettant sur le réseau, en moyenne, 15 MW par minute, soit la puissance nécessaire à l'alimentation d'une ville comme Birkhadem (Alger). Ainsi, précise Mlle Aït-Mékidech, si des centrales sont en fonctionnement continu pour couvrir la demande dite de «base», d'autres centrales sont sollicitées exclusivement pour fonctionner en «pointe».

Est-on, cependant, à l'abri d'un black-out comme celui qui s'est produit en 2003, ou celui survenu en mai dernier en Angleterre ?

Selon Mlle Aït-Mékidech, «le risque zéro n'existe pas». Toutefois, souligne-t-elle, toutes les mesures nécessaires à la protection du réseau sont prises par Sonelgaz. Il y a un système de protection, «un plan de sauvegarde» permanent qui maintient constamment l'équilibre entre l'offre et la demande. En d'autres termes, précise-t-elle, le système s'autoprotège. Explication: «En cas de perte de la puissance, provoquée par exemple par l'interruption d'une ligne, le système se protège par lui-même, en procédant au délestage de l'équivalent de la puissance perdue.» Ceci dit, et pour renforcer la sécurité du réseau, il y a nécessité de disposer de moyens de production de secours qui sont sollicités au besoin pour faire face à des aléas conjoncturels tels que la perte de production ou une augmentation inattendue de la demande, explique, par ailleurs, la représentante de Sonelgaz. Cette réserve, ajoute-t-elle, doit représenter environ 20% de la demande de «pointe». C'est dire finalement que c'est la «pointe» qui justifie et sert d'indicateur aux investissements décidés par Sonelgaz. En d'autres termes, le taux d'évolution de la demande en période de «pointe» donne une indication sur la nécessité d'investissement et du niveau de puissance installée pour consolider le système électrique et le dimensionner correctement. Sur ce volet relatif à l'investissement, il est à noter que Sonelgaz a déjà mis en oeuvre un plan d'urgence pour la réalisation de pas moins de 2000 MW de même que la réalisation de trois méga-centrales, en l'occurrence celles de Hadjrout Nouss, Terga et de Koudiet Eddraouch d'une capacité de 1200 MW chacune. Ces projets permettront au parc de production de Sonelgaz sur son réseau Interconnecté Nord (RIN) d'être renforcé sur la période 2008-2012 d'une puissance de 5676 MW.

A rappeler aussi qu'un contrat d'échange d'énergie électrique a été signé le 4 juillet dernier à Alger entre la Société nationale d'électricité et du gaz «Sonelgaz» et l'Office national de l'électricité du Maroc (ONE). Un accord qui devrait permettre aux deux pays de se secourir mutuellement en cas d'aléas dans l'un des deux réseaux et à la demande de l'une ou de l'autre des parties. Si un des deux pays viendrait à manquer d'électricité, en cas de canicule, d'arrêt de centrales ou d'un problème technique, l'autre pays l'aiderait à compenser les pertes de courant.






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