Les jours du régime de Bachar Al Assad semblent désormais comptés. Du moins, les occidentaux veulent absolument hâter sa chute.
Pour y parvenir, Washington, l'Union européenne et leurs alliés arabes (Arabie Saoudite et Qatar notamment) comptent visiblement mettre en 'uvre la stratégie grâce à laquelle ils sont parvenus à mettre à genoux Saddam Hussein : diaboliser (et il peut être diabolisé à souhait) ou pousser le dictateur à la faute pour n'en faire ensuite qu'une bouchée. Et ici, l'argument trouvé pour justifier l'élimination sans plus attendre de Bachar Al Assad et de son régime repose sur la crainte de voir l'armée syrienne, actuellement mise en difficulté dans de nombreuses régions par les rebelles, utiliser son stock d'armes chimiques pour se tirer d'affaire. Signe qui ne trompe pas : après 20 mois de violences, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a estimé lui aussi dans un entretien à la presse française que le régime syrien pouvait tomber «à n'importe quel moment».
Le décor est, en tout cas, planté pour une éventuelle offensive ! L'Otan et les Etats-Unis ont ainsi averti avec force la Syrie contre le recours à ce type d'armes, qui serait «inacceptable» et entraînerait «une réaction internationale immédiate». «Le recours à des armes chimiques est et serait totalement inacceptable», a prévenu le président américain, Barack Obama, lundi dans une allocution. Quelques heures plus tard, l'adjectif «inacceptable» a été repris par le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, ainsi que par les ministres des Affaires étrangères allemand, Guido Westerwelle, et français Laurent Fabius. «Je m'attends à une réaction immédiate de la communauté internationale» si le régime de Bachar al-Assad utilisait des armes chimiques, a averti M. Rasmussen avant une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan à Bruxelles.
Les peurs liées à ces armes ont brusquement refait surface ces derniers jours, alors que les forces rebelles mettaient en difficulté l'armée officielle, notamment autour de l'aéroport de Damas. Les Etats-Unis sont «inquiets à l'idée qu'un rég
ime de plus en plus assiégé (...) réfléchisse à l'utilisation d'armes chimiques contre les Syriens», a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney. Damas a cependant réaffirmé aussitôt «qu'il ne fera pas usage de ce genre d'armes, s'il en possède, contre son peuple», selon une source au ministère des Affaires étrangères.
L'arsenal chimique syrien est considéré par l'occident comme l'un des plus importants du Moyen-Orient. Selon la même source, il reste toutefois difficile d'évaluer ses quantités et son état réel en raison de l'absence de données publiques le concernant.
Quoi qu'il en soit, le rappel à l'ordre est surtout venu après qu'un responsable américain ait affirmé quelques heures plus tôt que Damas était en train de mélanger les composants nécessaires à la militarisation du gaz sarin, un puissant neurotoxique qui provoque une paralysie complète, puis la mort.
Dans ce contexte de tension accrue, les pays de l'Otan s'apprêtaient à donner, hier, une réponse positive à la demande de la Turquie de déployer des missiles Patriot à proximité de la frontière avec la Syrie (la région sud-est contrôlée par des Kurdes proches du PKK). L'objectif de ces Patriot «sera totalement défensif» et ne «sera en aucune façon une manière de promouvoir une zone d'exclusion aérienne ou une quelconque opération offensive» en Syrie, a fait savoir le secrétaire général de l'OTAN. Ces propos visent notamment à rassurer la Russie, dont le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, devait déjeuner avec ses homologues de l'Otan.
En visite à Istanbul, le président russe, Vladimir Poutine, a d'ailleurs critiqué le déploiement des Patriot, qui, selon lui, ne va «pas apaiser» les tensions avec la Syrie mais «au contraire l'exacerber».
Une fois l'accord de l'Otan donné, il reviendra aux trois pays possédant des Patriot ' Etats-Unis, Allemagne et Pays-Bas ' de décider du nombre de batteries, de la date et de la durée de leur déploiement.
En raison des délais nécessaires, liés notamment à l'approbation parlementaire en Allemagne, les Patriot devraient être opérationnels au cours du premier trimestre 2013. En outre, 300 à 400 soldats de ces pays pourraient être stationnés en Turquie afin de faire fonctionner les quatre à six batteries qui, selon des sources militaires, pourraient être déployées à Malatya, Diyarbakir et Sanliurfa.
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Posté Le : 05/12/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Aniss Z
Source : www.elwatan.com