Algérie

Utilisation abusive des véhicules individuels dans le tissu urbain et faiblesse du transport collectif



Utilisation abusive des véhicules individuels dans le tissu urbain et faiblesse du transport collectif
Photo : S. Zoheir
De notre correspondant à Aïn Defla
Madani Azzeddine

L'aménagement des villes nécessite la mise en place de plans de transport capables d'assurer une fluidité dans les déplacements. Toute zone (son foncier et ses habitations) prend de la valeur si elle est dotée de moyens de transport et bien reliée aux différents réseaux de transport. La présence d'un transport collectif bien organisé, et doté d'une bonne implantation des arrêts, permettra de le favoriser par rapport au transport individuel, lequel a des impacts très négatifs sur la population, qui se matérialisent par des encombrements, de la perte du temps et une grande consommation carburant, ainsi que par d'autres pertes économiques et autres. Aujourd'hui, on observe de jour en jour cette croissance inquiétante dans le parc roulant dans les différentes villes du pays. Le nombre de véhicules qui circulent quotidiennement ne donne plus la signification aux heures de pointes, qui ne coïncident plus avec le début et la fin des heures de travail. Ce qu'on voit dans nos villes montre que beaucoup de citoyens circulent avec leurs véhicules à n'importe quel moment comme si aucun de ces automobilistes ne travaille. Ces déplacements nombreux nous poussent à nous poser des
questions, lesquelles méritent l'implication des chercheurs scientifiques. Il s'agit de voir si ces personnes qui circulent à tout moment avec leur véhicule ont un emploi et quel est sa nature ' Il faut également se questionner si elles font partie du personnel de la Fonction publique et si elles sont autorisées à quitter leur travail ou s'absentent sans autorisation à cause du manque de discipline au travail ' Cette utilisation abusive de l'automobile durant la journée nous oblige aussi à nous questionner sur les raisons réelles qui poussent les citoyens à se déplacer aussi fréquemment. A titre d'exemple au niveau de la Wilaya de Aïn Defla, les grandes villes souffrent d'une circulation routière très dense ce qui engendre une grande pollution de l'air et un bruit nocifs pour la santé de la population. Même les agents de l'ordre public éprouvent des difficultés à gérer une forte circulation dans les ruelles des villes. Des disputes surgissent parfois entre automobilistes même au niveau du tissu urbain. En plus de cela nos constatations montrent que beaucoup de conducteurs sont jeunes. Ce qui montre que les parents autorisent leurs enfants à conduire et à se déplacer avec les véhicules sans aucun motif précis. L'absence d'un système de transport collectif qui permette aux citoyens de se passer de leurs véhicules individuels pour les déplacements quotidiens vient compliquer la situation en ville. Au niveau de la ville de Aïn Defla, la nature des bus utilisés dans le transport urbain, collectif ne peut pas contenir le nombre de la population, très exigus ces bus ne permettent pas de répondre à la demande. S'ajoute à cela leur état de dégradation en raison de la détérioration des routes, particulièrement dans les quartiers de la périphérie de la ville. La localisation des arrêts de bus semble loin de satisfaire de nombreux citoyens, lesquels sont obligés d'effectuer un trajet supplémentaire pour rejoindre leur habitation ou lieu de travail. Selon des spécialistes du domaine, il est nécessaire de revoir le plan de circulation des grandes villes afin de rendre la circulation plus fluide. Il est utile, dans ce cadre, de transformer la circulation à sens unique dans certains boulevards comme celui situé dans l'axe principal de la ville et opérer également des changements de sens de circulation dans plusieurs ruelles et ce afin de réduire les encombrements. Cela doit passer, selon ces mêmes sources, par la réalisation d'études fiables sur terrain, capables de donner un diagnostic général sur le transport. Entre autres, les changements de
panneaux de circulation sans établissement d'étude spécifique doit cesser afin d'éviter des interventions sur le plan général de transport, lesquels ne font qu'aggraver la situation. Dans ce même cadre, il est à noter qu'il est temps de former plus de spécialistes du domaine du transport, d'autant qu'actuellement les intervenants au niveau local ne sont pas des spécialistes dans le domaine des transports.
Par ailleurs, il est aussi nécessaire d'encourager les citoyens à marcher, d'autant que cela permet de rester en bonne santé.
Les bienfaits de la marche, au moins 30 minutes, par jour ne sont plus à démontrer. En plus de nombreux pays ont engagé des programmes «marche et préservation de la santé» à travers une collaboration étroite entre les ministères de la Santé et du Transport cela dans le but de lutter contre l'obésité, les maladies cardio-vasculaires et autres maladies, ainsi que contre l'utilisation abusive des véhicules. Il est aussi nécessaire d'encourager les citoyens à utiliser les vélos dans le cadre de cette même politique. La mise en place du système de location de vélos pour les citoyens dans de nombreux endroits permet de faciliter les déplacements à l'intérieur des villes. Ces mesures, sont faciles à mettre en place, permettent des alternatives pour faciliter les déplacements des citoyens à l'intérieur des villes.
M. A.

Les citoyens demandent l'ouverture d'une agence d'Air Algérie
La wilaya de Aïn Defla ne dispose pas dans son territoire d'une agence commerciale de la compagnie aérienne Air Algérie. Celle qui était opérationnelle au niveau de la ville de Khemis Miliana a fermé ses portes depuis plusieurs années. A cause de cette situation, les habitants de cette wilaya sont obligés de se déplacer au niveau de la Wilaya de Blida ou à Chlef pour acheter leur titre de voyage. Souffrant des difficultés de déplacement et des risques d'accidents de circulation lors de leur trajet vers ces deux wilayas limitrophes, la population de Aïn Defla demande ainsi la réouverture de l'agence d'Air Algérie d'autant que le nombre d'habitants ne cesse d'augmenter.


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