USMH : Laïb seul contre vents et marées

"Ceux qui ne jouent pas doivent comprendre qu'ils sont des fonctionnaires au sein du club."
Pour s'être montrés patients jusqu'alors, en n'évoquant pas publiquement le volet financier, les Jaune et Noir auront la possibilité de bénéficier de deux primes de matches restées impayées et une autre en double, s'ils venaient à réussir le plein lors de prochaines sorties officielles sur le terrain du stade Zabana, face au MCO, puis face à la JSMB à El Harrach. Deux succès valant six points lors des deux prochaines journées du championnat garantiraient, d'ailleurs, à l'USMH de consolider davantage sa place au deuxième rang et d'augmenter ses chances d'arracher une place parmi les équipes qualifiées aux échéances internationales. Sentant la pression monter crescendo à propos, justement, de cette nécessité de trouver les ressources financières afin d'être prêt à verser aux joueurs leur dû, surtout si ces derniers venaient à relever le défi de ne laisser aucun point s'échapper de leur chaudron, le président Laïb semble, pour l'instant, dépourvu de tout «soutien» au sens propre comme au sens figuré du terme, se débattant seul pour tenter de résoudre cette équation à plusieurs inconnues. En effet, tout le monde à El Harrach est au courant de l'incapacité avérée de certains, ou de plutôt plusieurs membres du comité directeur, d'apporter la moindre contribution matérielle au club dont ils se targuent d'être des responsables.
Il pense doubler la prime en cas de victoire à Oran
Même si les joueurs de l'USMH ont eu droit à quelques jours de repos pour récupérer des forces, il n'en demeure pas moins qu'au niveau de la direction du club, l'on pense déjà au prochain match du championnat face au Mouloudia d'Oran, prévu le 2 avril au stade Zabana. Les dirigeants harrachis cherchent le meilleur moyen pour stimuler leurs joueurs pour passer avec succès cet écueil. Et comme l'argent est devenu le nerf de la guerre dans les milieux sportifs, le président de l'USMH, Mohamed Laïb, semble décidé à octroyer une prime «faramineuse» aux joueurs s'ils parvenaient à revenir d'Oran avec les points de la victoire. Il est bien clair qu'il va essayer de les motiver pour faire un beau match face au MCO. En cas de victoire, ils auront droit à une forte prime «qui dépasse celles empochées durant cette saison» nous a affirmé hier un dirigeant, tout en avouant que «le match face au MCO s'annonce difficile, car nous aurons affaire à une équipe qui lutte pour son maintien en Ligue 1. Je demeure, toutefois, confiant quant aux chances de nos joueurs de gagner cette confrontation.»
Les absences déduites des salaires
Quelque peu désabusé par la montée au créneau de certains éléments qui n'arrêtent pas de parler argent alors que leur assiduité et leur rendement laissent à désirer, la direction ne semble pas prête à tolérer ce genre de comportement. Du moins, c'est ce que nous a confié un membre de la direction : «Maintenant qu'on est sur le point d'aborder un virage décisif, les choses seront claires avec les joueurs.» En ce qui concerne les absences aux entraînements, notre source nous a révélé qu'elles sont comptabilisées et déduites des salaires : «Ce sont des heures de travail pour lesquelles les joueurs sont payés. La direction ne s'amuse pas à renvoyer chaque joueur qui s'absente. On le laisse travailler lorsqu'il réintègre le groupe. Mais toute absence injustifiée sera sanctionnée financièrement. La feuille de présence que l'entraîneur rédige durant chaque séance faisant foi», dira un membre dirigeant qui a constaté aussi de visu ces absences puisqu'il assiste souvent aux entraînements.
Les récalcitrants doivent se montrer professionnels
L'autre cas soulevé est relatif aux joueurs récalcitrants : «Ceux qui ne jouent pas doivent comprendre qu'ils sont des fonctionnaires au sein du club. Qu'ils continuent de travailler, ils sont payés pour ça. Ils doivent aussi faire preuve de professionnalisme car l'entraîneur est en train de choisir les joueurs selon les spécificités des matches. Par exemple, à l'extérieur et à domicile la tactique n'est pas la même. C'est pourquoi certains se retrouvent du jour au lendemain sur le banc après avoir fait partie des titulaires le match d'avant. Il faut savoir qu'il y a des éléments plus efficaces lorsque nous jouons à domicile. D'autres sont meilleurs à domicile. Quand on évolue à l'extérieur, l'entraîneur préfère toujours des éléments vifs et rapides pour jouer les contres. Voilà notre système de jeu.»

Ziane-Chérif en stand-by
Alors qu'il a repris les entraînements avec le groupe, le milieu de terrain Ziane Chérif est en stand-by. En effet, même s'il a toujours bénéficié de la confiance de son entraîneur, le joueur n'est pas encore fixé sur son retour à la compétition officielle. Le joueur étant à court physiquement, Charef suit de près son évolution pour avoir une idée plus précise sur sa forme.
A dix jours du déplacement à Oran
El Harrach veut réapprendre à bien voyager
Après les deux contre-performances à domicile contre le WAT et l'élimination en Coupe d'Algérie face à l'USMA, on croyait que les Jaune et Noir étaient atteints sur le plan moral et qu'ils allaient multiplier les contre-performances. Finalement, ils ont prouvé que ces deux résultats n'étaient qu'un accident de parcours. En battant la JSS et en arrachant le nul face à l'USMA, Hendou et ses camarades ont fait le plus difficile. Deux bons résultats qui leur ont permis de rester accrochés à la seconde place. Mais les Harrachis savent bien que le plus dur est à venir et que le parcours sera encore plus difficile et, surtout, parsemé d'embûches. Les poulains de Charef seront, en effet, appelés à faire le plein à domicile s'ils veulent rester accrochés. C'est trois victoires à El Harrach et au moins une autre en déplacement. Cette éventualité leur permettra de s'assurer la seconde place. En tout cas, tout le monde à El Harrach attend la prochaine confrontation de l'USMH contre le MCO, à Oran, pour pouvoir se rassurer. Conscients de ce qui est attendu d'eux, les joueurs de leur côté, veulent eux aussi confirmer leur regain de forme et effacer par là même les contre-performances contre le WAT et l'élimination en Coupe d'Algérie face à l'USMA. C'est pourquoi l'entraîneur en chef pense, dès aujourd'hui, mettre l'accent sur le prochain match.
«On doit récupérer des points à l'extérieur»
Les coéquipiers de Younès savent que le plus dur reste à faire, et que ces quatre points arrachés lors des deux derniers matches leur ont permis seulement de garder leur seconde place. Mais ils savent pertinemment qu'une victoire ou, au minimum, un nul à Oran est impérative, comme a tenu à le souligner Bechouche, l'un des adjoints de Charef : «Dorénavant, on n'a pas le droit à l'erreur. On doit gagner tous nos matches à El Harrach et penser à récupérer d'autres unités en dehors de nos bases. Un des dirigeants de l'USMH se dit aussi satisfait du travail de l'entraîneur en chef et des choix qu'il a adoptés à ses poulains : «Le groupe a fait preuve d'une grande volonté face la JSS. Cela nous a permis d'arracher les trois points. Auparavant, face à l'USMA, on aurait pu gagner si on avait fait preuve de réalisme devant les bois adverses. Mais ce nul demeure un résultat très positif dans la mesure où nous avons non seulement engrangé un point de l'extérieur, mais aussi privé un adversaire direct de deux précieuses unités.»

Mekioui : «Nous devons confirmer notre regain de forme contre le MCO»
Votre équipe a finalement renoué avec la victoire en arrachant les trois points face à la JSS. On suppose que vous êtes satisfaits de ce résultat, n'est-ce pas '
Oui, dans la mesure où nous avons obtenu ce résultat face à une équipe réputée redoutable en déplacement. Je pense aussi que nous avons raté l'occasion de faire mieux en ratant deux grosses occasions pour marquer. Mais il faut dire que nous avons réalisé le plus important, à savoir la victoire.
On dit que face à la JSS, c'est le milieu de terrain qui a été le point fort de l'équipe. Qu'en pensez-vous '
En toute honnêteté, je pense que toute l'équipe a bien tourné. On a, d'ailleurs, raté l'occasion de gagner par un plus gros score. C'est vrai que les hommes du milieu de terrain ont fait un énorme travail durant les 90 min, mais les autres éléments ont aussi tenu convenablement leur rôle.
Apres les deux contre-performances, dont l'une à domicile contre le WAT, ce succès devrait vous rassurer avant le déplacement à Oran pour le match contre le MCO, prévu dans une dizaine de jours...
C'est sûr, car après la défaite face au WAT, suivie d'une élimination en Coupe d'Algérie, il a fallu qu'on réagisse pour éviter que le doute s'empare du groupe. Finalement, on a fait un match d'hommes sur le terrain. Maintenant, je crois que tout rentrera dans l'ordre. A nous de prouver ce regain de forme dès le prochain match contre le MCO.
Pour beaucoup, l'entraîneur Boualem Charef réalise un excellent travail et si l'USMH a atteint ce niveau, c'est grâce à lui.
En effet, Charef est le meilleur entraîneur que j'aie connu durant toute ma carrière. Son travail ne se limite pas à l'entraînement et au volet physique et technique mais aussi et surtout sur le plan psychologique. Tenez, par exemple, après notre défaite à domicile contre le WAT, on a vécu une semaine difficile. Mais l'entraîneur a su comment gérer cette pression pour nous protéger durant la semaine qui a précédé le match face à la JSS. C'est cela, d'ailleurs, qui a motivé le groupe à la veille du rendez-vous face à Saoura où on s'est bien battus sur le terrain.
Votre équipe pourra réaliser une belle remontée en cas de succès durant les deux prochains matches.
Pensons, d'abord, au MCO et après on verra. Il ne faut pas griller les étapes et penser à deux matches à la fois. Maintenant, on sait bien que nous allons affronter chez elle la formation du Mouloudia d'Oran et à l'issue de laquelle on arrachera au moins un point. Cette fois-ci, on n'aura plus d'excuse comme ce fut le cas face à l'ASO à Chlef où le public a été très compréhensif avec nous. Il faut gagner coûte que coûte.