Benaldjia : «L'officier de police nous disait donnez-leur le match, sinon débrouillez-vous, je ne peux rien vous faire !».
Zemmamouche et Meftah reprennent.
Comme on le sait désormais, il y a de fortes chances pour que le grand derby de la capitale entre le Mouloudia et l'USMA, prévu initialement le 28 avril à l'occasion de la
26e journée de championnat, ne puisse avoir lieu. On peut même avancer, sans risque de nous tromper, que le match est officiellement reporté, même si la LFP n'a encore rien communiqué à ce sujet. Nous y avons aussi évoqué la raison, hier, sur ces mêmes colonnes, en expliquant qu'en raison de la finale de la Coupe d'Algérie qui se déroulera le 1er Mai sur le terrain du stade olympique, il ne sera pas possible de faire jouer une autre rencontre sur la même enceinte
48 heures auparavant, compte tenu de l'état de la pelouse du stade 5-Juillet, dont l'histoire est connue de tous. M. Belmihoub, le directeur de l'OCO, n'a même pas été saisi à ce sujet, ce qui prouve que la Ligue de football professionnel n'y a même pas pensé. En plus de la pelouse qui pourrait être dégradée avant la finale, il y a le risque également de voir l'infrastructure subir des dégâts matériels, ce que la FAF veut à tout prix éviter par rapport aux invités de marque qui seront conviés, cette année, à assister à la finale de la Coupe d'Algérie.
«Autant le jouer à Bologhine, alors»
A la LFP, on a pensé à programmer le derby au 20-Août, et on devait en informer les deux équipes, hier, pour leur en faire la proposition. Mais avant même que l'USMA et le Mouloudia ne soient saisis à ce sujet, ils sont d'ores et déjà contre cette proposition. Les responsables des deux équipes nous ont fait savoir qu'ils ne veulent pas jouer au 20-Août, un stade qui n'est pas en mesure d'accueillir un match de cette envergure. «Autant jouer à Bologhine dans ce cas-là ; il n'y a pas de différence, d'autant que les deux équipes y sont domiciliées», nous dit-on du côté de l'USMA. Le plus grand problème qui se pose, en délocalisant ce grand derby dans des stades comme le 20-Août ou Omar-Hamadi, est celui de la billetterie ainsi que les quotas que doit avoir chaque club, et les gradins que doivent occuper les supporters des deux équipes. Il n'y aura jamais de consensus là-dessus, et par rapport à ce qui vient de se passer à Saïda, il serait vraiment imprudent de ne pas réunir toutes les conditions de sécurité, même si les matchs USMA-MCA n'ont jamais été des matchs à risques.
Le 12 mai, seule date disponible pour caser le derby
L'on se dirige, donc, directement vers le report de cette rencontre que la LFP, dans le programme de fin de saison qu'elle vient de communiquer, avait mentionnée en rouge, tout comme ASK-ASO, c'est-à-dire susceptible d'être reportée. Et compte tenu de ce calendrier, la seule date disponible pour caser le derby est le 12 mai, le jour où l'ASO jouera son match retour contre Al Hilal du Soudan pour le compte du deuxième tour des éliminatoires de la Ligue africaine des champions, sachant qu'il n'est pas possible de le programmer le 2 mai, c'est-à-dire 24 heures après la finale de la Coupe d'Algérie.
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Benaldjia : «L'officier de police nous disait donnez-leur le match, sinon débrouillez-vous, je ne peux rien vous faire !»
Mehdi Benaldjia était de ceux qui ont réussi à atteindre à temps la tribune des supporters de l'USMA. Il échappé au lynchage de fin de match, mais il a eu pour son grade avant le début de la rencontre. Il nous raconte ce qui s'est passé.
Comment s'est déroulée la reprise des entraînements '
Ça s'est bien déroulé, mais ce n'était pas vraiment la joie. Par rapport à tout ce qui s'est passé, il est difficile de s'en remettre de sitôt, d'autant que Laïfaoui est toujours à l'hôpital. Mais on doit se remettre au travail et surmonter tout cela.
On peut dire que vous êtes un rescapé de l'enfer de Saïda, puisque vous êtes l'un des rares joueurs à avoir échappé à cette agression sauvage '
Un rescapé ' Non, figurez-vous que moi aussi j'ai été tabassé, j'étais même le premier à l'avoir été et ce, avant même le début du match.
Racontez-nous '
C'était à notre arrivée au stade. Quand le bus s'est arrêtée à l'entrée, Djediat et moi sommes descendus le plus normalement du monde, mais tout de suite, on a été entourés de stadiers et de quelques responsables de Saïda qui étaient sur place. On nous a poussés dans les vestiaires et ils ont commencé à nous rouer de coups. Ils nous ont tabassés, ils nous ont crachés dessus et nous ont menacés de mort. Ils nous ont dit, vous allez mourir aujourd'hui.
Pourquoi vous et Djediat seulement '
Parce que les autres joueurs ne sont pas restés dans le bus qui a été bloqué par la suite à l'entrée. Nous nous sommes rendu compte que nous étions les seuls à s'être descendus et nous nous sommes retrouvés face à des furieux qui étaient prêts à nous lyncher.
Et les services de sécurité '
De quels services de sécurité vous parlez ' Ils étaient là, mais ils ont laissé faire, ils étaient complices. Vous savez ce que nous disait l'officier de police qui était chargé de la sécurité dans le stade '
Que vous disait-il '
Il nous disait, je ne peux rien faire pour vous, donnez-leur le match, sinon débrouillez-vous ! Entendre cela de la bouche d'un officier de police, c'est vraiment grave. Sa photo est chez nos dirigeants.
Comment avez-vous échappé à l'agression des supporters de Saïda en fin de match '
Je dois vous dire que les supporters de Saïda n'ont pas cessé de nous menacer tout au long de la partie, y compris les stadiers qui étaient sur la main courante. Mais quand ils ont marqué, la situation s'est plus ou moins calmée. Mais dès que nous avions égalisé, les choses ont commencé à dégénérer. Lorsque l'arbitre a sifflé, l'envahissement du terrain a commencé. On s'est entendus de rester au milieu du terrain, pensant naïvement que nous allions être protégés par un cordon de sécurité. Mais nous avons tout de suite pris conscience que nous sommes livrés à nous-mêmes. Meftah et Khoualed ont été les premiers à se sauver en prenant la direction de la tribune occupée par nos supporters. Nous les avons suivis et nous avons réussi à escalader la barrière. Bouchema et Meklouche ont malheureusement été rattrapés par les supporters de Saïda, mais Meklouche a pu leur échapper et ils ont suivi tous Bouchema.
La suite on la connaît, Bouchema s'en est miraculeusement sorti, mais que répondez-vous au président de Saïda qui dit que ce sont les joueurs de l'USMA qui ont provoqué les supporters de Saïda '
Que Dieu lui rende la raison. On aurait pu le croire s'il ne s'était rien passé auparavant. Et lorsque nous étions tabassés Djediat et moi dès notre arrivée, c'est nous qui avions provoqué nos agresseurs. Il délire, il dit n'importe quoi ! Il doit bien s'accrocher à quelque chose pour justifier l'horreur que nous avons vécue. Il aura sur la conscience, s'il en a une bien sûr, tout ce qui s'est passé.
Comment peut-on reprendre la compétition après cela '
On est obligés de le faire et la vie doit continuer. Mais moi, suis vraiment dégoûté. Je suis jeune mais je suis déjà dégoûté. Je veux partir, je ne veux plus jouer en Algérie. Si le président Haddad veut faire quelque chose pour moi, qu'il me facilite les choses.
Un dernier mot '
Ce sera pour Laïfaoui à qui nous souhaitons tous un prompt rétablissement. J'espère qu'il se remettra le plus vite possible. Qu'il sache que nous pensons tous à lui et je lui dis bon courage.
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Zemmamouche et Meftah reprennent
La séance d'entraînement d'hier a été caractérisée par le retour de Rabie Meftah et de Mohamed Amine Zemmamouche. Les deux joueurs, blessés légèrement et qui n'étaient pas psychologiquement prêts à reprendre l'entraînement mardi, avait été ménagés à la reprise. Il est à rappeler que les deux éléments devaient prendre part au stage des joueurs locaux à Sidi Moussa au lendemain du match contre le MCS, mais le sélectionneur national les avait libérés.
Deux Franco-Algériens qui jouaient en Angleterre à l'essai chez les jeunes
Deux jeunes joueurs, des Franco-Algériens, qui évoluaient en Angleterre, s'entraînent depuis hier avec les U21 et les U18 des Rouge et Noir. Il s'agit de Kaâbèche Azzedine, né en 1992, et de Laraba Jabir, né en 1994. Le premier est un avant-centre et s'entraîne avec les U18, et le second un milieu offensif et il s'entraîne avec les espoirs (U21). Les deux joueurs sont mis à l'essai et seront en observation durant deux semaines, nous dit-on.
Ali Haddad au chevet de Laïfaoui
Le P-DG de l'USMA, Ali Haddad, s'est déplacé hier à l'hôpital Mustapha-Pacha, pour rendre visite à Abdelkader Laïfaoui qu'il n'a pas revu depuis dimanche matin lorsque l'équipe est rentrée de Saïda au lendemain de l'enfer qu'elle avait vécu là-bas. Selon nos informations, le président de l'USMA se trouvait à l'étranger depuis dimanche, et c'est la raison pour laquelle il n'a pu aller voir son joueur depuis. Laïfaoui, qui est toujours en observation, a été très touché et très réconforté par cette visite. De son côté, Ali Haddad a rassuré le défenseur usmiste de son soutien indéfectible, tout en lui souhaitant un prompt rétablissement et un retour rapide sur les terrains.
Il a dîné hier avec les joueurs
Du CHU Mustapha-Pacha, le président de l'USMA s'est rendu directement au stade Omar-Hamadi où s'entraînait l'équipe. Le président des Rouge et Noir avait prévu, en effet, de dîner avec ses joueurs après la séance d'entraînement. Tous les joueurs, y compris les blessés, ainsi que les différents encadrements du club, ont été conviés à ce dîner où Ali Haddad devait prononcer un discours en présence de tout le monde après les douloureux évènements qui ont émaillé le déplacement de l'USMA à Saïda, samedi dernier. La direction de l'USMA a, également, pensé à convier les journaliste à ce dîner.
Après les sanctions prononcées par la Ligue nationale
L'USMA fait appel
La direction de l'USMA, qui a affiché son mécontentement à la suite des sanctions prononcées par la commission de discipline à l'encontre du MC Saïda, après les graves incidents qui ont émaillé le match MCS-USMA, a introduit un recours au niveau de ladite commission où elle rejette le procès-verbal dans le fond comme dans la forme. Les responsables de l'USMA estiment que par rapport à la gravité des faits, les sanctions prononcées sont clémentes. Dans son recours, la direction des Rouge et Noir indique qu'en plus de la légèreté de cette décision, les sanctions prononcées pénalisent l'USMA à la faveur de ses principaux concurrents pour le titre qui en sont les premiers bénéficiaires.
Ali Haddad : «Si la FAF et la LFP ne prennent pas des mesures strictes pour que cela ne se reproduise plus, je me retirerai du monde du football»
Nous avons profité, hier, de la visite rendue par Ali Haddad à Abdelkader Laïfaoui, à l'hôpital, pour connaître son avis sur les sanctions prononcées par la commission de discipline à l'encontre du MC Saïda. Le premier responsable des Rouge et Noir, même s'il considère que les décisions prises sont trop légères par rapport à un aussi grave dérapage, s'est montré plutôt raisonnable : «Je savais que quelles que soient les décisions que la ligue allait prendre, elles ne pourront jamais réparer le préjudice que nous avons subi. Mais il y a une chose que je dois dire, si les instances qui gèrent notre football ne prennent pas des mesures strictes pour que cela ne se reproduise plus, je me retirerai du monde du football», a menacé le P-DG de l'USMA.
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Posté Le : 19/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : B M
Source : www.lebuteur.com