USM Blida Les dessous d'une crise

Que se passe-t-il réellement à l'USM Blida ? C'est la question que tous ses supporters se posent, surtout que leur club favori traverse une situation de crise qu'il n'a jamais connue auparavant. Le feuilleton a commencé au début du mois de juillet dernier, à travers les conférences de presse, les assemblées générales et les réunions en cercles restreints qui se sont succédé: et chaque fois qu'une lueur d'espoir apparaissait, un impondérable surgissait, provocant le blocage. «Non seulement les supporters sont dribblés, mais même les journalistes ont été utilisés d'une manière machiavélique à travers les informations qui leur ont été fournies de part et d'autre», nous confia un des supporters, qui estime que les autorités locales doivent intervenir. Pour de nombreux supporters, l'enjeu est tellement de taille qu'il risque de provoquer la faillite du club phare de la Mitidja. Pour le président du CSA, Mohamed Zahaf, «l'équipe démarre ou non, ce n'est pas son affaire», a-t-il dit lors de sa conférence de presse du 12 août 2007, où il a rappelé qu'il ne pouvait plus traîner seul le fardeau, ce qui l'a incité à tirer la sonnette d'alarme le 9 juin dernier. Mais personne ne semble vouloir l'entendre, aussi bien du côté des autorités locales que du côté des industriels. Lors de cette même conférence de presse, le président du CSA se dit abandonné, sans parler des campagnes de dénigrement orchestrées contre lui. Dans sa dernière sortie médiatique, il a même annoncé sa décision de se retirer et que dans quinze jours au maximum, il présentera son bilan à l'assemblée générale du CSA. Or, on vient d'apprendre qu'il vient de confier l'intérim de la présidence pour raison de santé à Djamel Benhadja, directeur de l'administration et des finances du CSA. Une manière de faire durer le feuilleton, affirme-t-on dans les milieux sportifs, tout en se jouant des journalistes et de leur lectorat. Noureddine Chadi a de son côté animé dernièrement une conférence de presse dans laquelle il a qualifié de succès sa mission, après avoir été désigné par l'assemblée générale à la tête de la section de football. Il ira même jusqu'à soutenir Zahaf dans ses fonctions de président du CSA. Or, récemment, un réel revirement de situation se serait produit alors que l'équipe se trouvait en regroupement à Bouchaoui. En effet, pour ceux qui étaient présents à «Dar Diaf», le président du CSA se serait engagé avec les joueurs sur le versement de la globalité des arriérés 2006/2007 et aurait même négocié la prime de signature pour la saison 2007/2008 sans la présence du président de la section football. D'ailleurs, au vu de cette situation, ce dernier aurait confié à des proches sa désapprobation, surtout que le président du CSA clamait haut et fort l'absence des moyens financiers, d'une part, et que la rencontre était prévue avec les joueurs par Zahaf et Chadi en présence du président de l'APW, Kahla Mustapha, d'autre part. Dès cet instant, les vrais problèmes ont commencé à surgir et les membres du bureau de la section de football se sont interrogés sur les prérogatives du président du CSA, a propos notamment de la négociation des contrats et des primes. On affirme de sources proches de la section football que plusieurs joueurs estiment que ce qu'on leur a dit n'était pas ce qu'il y avait dans le contrat. Mais la goutte qui a fait déborder le vase se précisa mercredi dernier, quand les joueurs refusèrent la mise au vert et surtout de s'entraîner. Les membres du bureau de la section football, que nous avons rencontrés, s'interrogent sur les motifs qui poussent certains à tirer les ficelles alors que le club a besoin de sérénité et de stabilité en ces moments difficiles. On nous a même appris que jeudi, à quelques heures du coup d'envoi de la rencontre contre le MCA, les joueurs avaient refusé d'entrer sur le terrain. «Les négociations furent très dures avec les joueurs en présence du président de l'APW, avant d'accepter le principe de percevoir dans un premier temps 50% sur les indemnités antérieures et le reste plus tard», affirme notre source. Seulement, nous avons appris que pour des raisons qui restent à élucider, une fois la rencontre terminée, les joueurs ont refusé la proposition, réclamant la totalité de leurs dûs et la première tranche de l'actuelle saison, sans cela ils entreront dans une grève ouverte. «Les instructions parvenaient à certains joueurs à travers le portable», nous affirmera un membre du bureau qui, sans vouloir citer de nom, laisse planer le doute.