Algérie

Usine Renault, l'arbre qui cache la forêt D'autres projets s'imposent pour répondre à la demande nationale



Le projet de construction automobile en partenariat avec Renault, concrétisé au début de l'année, semble être l'arbre qui cache la forêt du marché national des véhicules. Ce dernier, caractérisé par une croissance plus que positive, avec plus de 500 000 unités importées en 2012, n'a apporté à l'économie du pays qu'un semblant de dynamisme, provocant parallèlement la hausse facture salée des importations. D'ailleurs, c'est la raison principale qui a poussé le gouvernement à mettre en place le projet en question, finalisé après de longues négociations avec le constructeur français. Des moindres détails jusqu'à l'emplacement de l'usine, Renault a misé sur la rigueur, le respect des normes et la qualité.
Mais en attendant le premier véhicule qui sortira des usines en novembre 2014, d'énormes défis attendent les différents intervenants dans ce projet, particulièrement les entreprises qui seront associées dans cette industrie à travers la sous-traitance. Les responsables misent beaucoup sur ce créneau afin de permettre à un grand nombre d'entités nationales de bénéficier d'une expérience en la matière, de se mettre à niveau et d'améliorer le niveau de qualification de leurs personnels. C'est l'unique pari qui se présente au tissu industriel national, qui a perdu des pans entiers ces dernières décennies.
Une trentaine d'entreprises bénéficieront en fait du programme de mise à niveau et de modernisation de leurs équipements. Elles auront à travailler dans un environnement complexe et différent, marqué par une très haute technicité et l'impératif de respect des délais pour une parfaite synchronisation des chaînes de production. Donc, outre le changement des différentes structures, les mentalités devraient évoluer dans le même sens afin de dépasser les réflexes d'une époque révolue. Les responsables de Renault ont admis que le tissu industriel national est obsolète et nécessite des améliorations à tous les niveaux, et c'est là ou le lourd travail s'impose. Car, le projet sans un apport économique national risque de se réduire à une simple activité de montage sans transfert technologique et industriel au profit du pays.
En dehors du volet technique, l'Algérie, qui présente un cadre macroéconomique très solide, pourrait offrir également l'opportunité à d'autres constructeurs, et pourquoi pas en partenariat avec le privé national, de concrétiser d'autres projets aussi ambitieux que celui de Renault. A présent, il appartient aux entreprises algériennes de faire montre de rigueur et de sérieux afin de réussir le pari, car il y va de la survie de l'industrie nationale qui n'arrive toujours pas à dépasser la barre des 5% du PIB. Les concessionnaires peuvent faire aussi un effort pour sortir du carcan de l'importation et passer à des activités plus rentables localement. En d'autres termes, les pouvoirs publics, censés réguler ce marché qui pèse un peu plus de 5 milliards de dollars, devraient réfléchir à un cadre réglementaire plus adapté à la situation qui inciterait les importateurs à faire des efforts. Car sans le soutien du privé, les actions étatiques, à l'image des partenariats lancés avec des groupes étrangers allemands, qataris et français, seraient insuffisantes pour répondre aux besoins de plus en plus grandissants du marché national.
S. B.


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