Usine Renault Algérie à Oued Tlélat De grandes espérances...

Le projet d'implantation de l'usine Renault Algérie à Oued Tlélat ne laisse pas indifférents les jeunes Oranais tout comme les personnes âgées, qui semblent de plus en plus intéressés par cette réalisation industrielle de grande envergure.
Dans une grande ville comme Oran, l'espoir reste fondé sur cette usine qui ne ressemble en rien aux 'unités clés en main" qui ont essaimé durant les années 1970. Il est vrai que les avis restent partagés entre les tenants d'un système socialisant 'voué aux gémonies" et les chantres de l'économie de marché plutôt confiants.
'Ce projet, en plus de monter des véhicules sur place, permettra aux jeunes chômeurs de trouver un emploi stable, tout en accédant aux nouvelles technologies liées à l'industrie de l'automobile dans notre pays", assurait, jeudi, un responsable de la wilaya d'Oran.
On restera toutefois peu loquaces sur les préférences de recrutement des jeunes de façon générale. 'On aura besoin de tout le monde, avec une prédilection pour les jeunes munis de diplômes en relation avec ce segment", affirme notre interlocuteur.
L'autre facette de ce contrat signé par les pouvoirs publics algériens se caractérise également par un avantage certain accordé au constructeur français grâce à une exclusivité de trois années pour Renault sur le marché algérien.
Concrètement, l'usine sera érigée sur une assiette de terrain de 150 ha. Il est aussi prévu le rajout de l'ancienne usine de textile fermée depuis plus de 20 ans.
'Des structures qui nécessitent des modifications seront intégrées à l'usine Renault, qui disposera de toutes les commodités accompagnant l'industrie automobile", ajoute-t-on. Cependant, sur le nombre de travailleurs, notre interlocuteur adopte la prudence.
'Nous devons d'abord procéder au recrutement des jeunes ayant une qualification dans le domaine", affirme notre interlocuteur. Oued Tlélat, qui compte actuellement 25 000 habitants, verra sa population décupler pour atteindre 250 000 âmes. Le méga-projet de réalisation de 65 000 logements à El-Madina El-Jadida donnera un cachet urbain à une localité longtemps blottie dans sa ruralité. Pour plus de précisions, la société sera détenue à hauteur de 34% par la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), à 17% par le Fonds national de l'investissement (FNI) et à 49% par Renault.
Elle produira, dès décembre 2014, 25 000 véhicules par an, avant d'augmenter progressivement le rythme à 75 000, et enfin à 150 000 véhicules au bout de dix années. Une unité qui prévoit aussi un investissement initial de 50 millions d'euros et qui devrait atteindre 170 millions d'euros en une décennie.
D'aucuns estiment que les pouvoirs algériens ont accordé 'un avantage excessif à Renault", mais qui est motivé, pour d'autres, 'par l'objectif du gouvernement de s'assurer un partenariat permettant le développement réel de la sous-traitance locale et nationale". Pour les économistes, la construction automobile moderne ne s'appuie plus sur de la simple sous-traitance mais sur la base d'un faisceau de partenariats entre le constructeur automobile et ses fournisseurs.
'Les pouvoirs publics devront mettre sur pied un groupement d'équipementiers pour la fabrication des produits de première monte, comme cela se fait dans des pays comme la Turquie et la Malaisie", affirme pour sa part un chef d'entreprise. L'idée d'une association avec ces équipementiers est nécessaire si l'on veut accéder à une véritable industrie automobile en Algérie.
Ce qui incite des chefs des PME locales à insister sur les produits de première monte, à l'exemple des éléments comme les vitres, le caoutchouc, les sièges et les pare-chocs.
K. R-I