Usine d?hélium à Arzew Une offre de 230 millions d?euros de l?allemand Linde

Sonatrach veut devenir un acteur important sur le marché mondial des gaz industriels. Pour y arriver, la société nationale a décidé de construire une nouvelle usine d?hélium d?une capacité de 16 millions m3 d?hélium et de 140 tonnes par jour d?azote à Arzew. Linde est seul en lice pour réaliser cette unité, qui sera entièrement financée par Sonatrach. Avec une offre financière de près de 230 millions d?euros, le groupe allemand est bien placé pour obtenir ce contrat. Le projet n?a pas été attribué séance tenante, faute de concurrents. Sonatrach a décidé de reporter à fin septembre l?attribution ou non de ce projet.«L?offre de Linde est légèrement supérieure à nos prévisions. Nous allons négocier avec eux pour revoir à la baisse le coût du projet. La décision sera prise au plus tard fin septembre», explique le vice-président aval de Sonatrach, Abdelhafid Feghouli. Les offres commerciales ont été ouvertes hier en séance plénière à Arzew en présence des dirigeants de Sonatrach et de Linde. La compagnie américaine APCI n?a pas remis d?offres commerciales et s?est retirée de la course après avoir déposé une offre technique. Le groupement français Air Liquide et Entrepose s?est également retiré du projet. Linde, APCI et Air Liquide et Entrepose avaient retiré le cahier des charges après le lancement, le 2 mai 2006, par Sonatrach de l?appel d?offres pour la construction de l?usine d?hélium à Arzew. Le retrait de ces sociétés serait dû à l?importance de leurs carnets de commandes. Sonatrach n?a pas annulé la consultation et a décidé de la poursuivre.«Nous avons essayé de concrétiser ce projet en partenariat avec des groupes étrangers, mais leurs offres n?étaient pas favorables à Sonatrach. Nous avons décidé de le réaliser avec nos moyens. Le hélium est très demandé sur le marché mondial. Nous voulons devenir un acteur important sur le marché des gaz industriels», explique M.Feghouli. Sonatrach a déjà deux usines de production d?hélium en partenariat avec des groupes étrangers, l?une à Arzew et l?autre à Skikda. Concernant la construction d?une raffinerie géante à Tiaret, le projet entre dans sa dernière ligne droite. La Sonatrach est en négociations avancées avec le saoudien Delta Oil pour la réalisation de cette raffinerie de 15 millions de tonnes. Les études pré-faisabilité sont en cours.«La raffinerie de Tiaret pourrait coûter entre 5 et 6 milliards de dollars. Ce sera la plus grande et la plus importante d?Afrique. C?est une raffinerie en conversion profonde. Elle sera implantée sur un site de 1,5 hectare et sera alimentée en eau à partir de la station de dessalement de la Mactaâ», explique le vice-président aval de Sonatrach, Abdelhafid Feghouli.Selon ce responsable, le choix de Tiaret, une ville située loin des ports, pour implanter cette raffinerie répond à des choix politiques, mais aussi à des critères économiques. Tiaret a été choisie parmi quatre autres sites: Béjaia, Tipaza, Boumerdès et Bouira. «Tipaza est une ville touristique, cela aurait été un crime d?implanter une raffinerie aussi importante dans cette région. Pour les autres sites, ils sont alimentés par le plus vieux pipeline du pays. On ne peut prendre ce risque. En plus, Tiaret est toute proche de Oiloduc OZ2», a expliqué M.Feghouli.Par ailleurs, le ministère de l?Energie a porté plainte contre l?américain John Crane. L?affaire serait liée à des surfacturations de produits fournis par la société américaine des services pétroliers. Par ailleurs, Sonatrach a repris ses relations commerciales avec John Crane après les avoir suspendues. La compagnie nationale a décidé également de diversifier ses fournisseurs. «On ne veut pas dépendre d?un seul fournisseur», a soutenu Abdelhafid Feghouli.