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USA-Pakistan : Après la confiance, la méfiance, puis la défiance



USA-Pakistan : Après la confiance, la méfiance, puis la défiance
Il y a beaucoup d'eau dans le gaz entre Washington et Islamabad depuis la mort de Ben Laden. La fin de cavale du leader d'Al-Qaïda, a spectaculairement mis à  nu la méfiance, sinon l'hostilité que se vouaient réciproquement, depuis un certains temps, les deux pays dont l' «alliance» contre la nébuleuse terroriste était pourtant donnée comme exemple de la bonne entente. Pour d'aucuns, la réaction pakistanaise est on ne peut plus prévisible. Alors, non seulement les Américains se sont arrogé le droit d'intervenir sur le sol pakistanais, dimanche c'était au tour de Barack Obama d'enfoncer le clou. Dans un entretien à  la chaîne de télévision CBS dimanche, le président américain avait demandé à  Islamabad de diligenter une enquête sur les  «soutiens» dont aurait bénéficié le chef d'Al-Qaïda au Pakistan. Mieux, la présidente de la  commission du renseignement au Sénat américain, Dianne Feinstein a, à  son tour, estimé lundi que Ben Laden ne pouvait pas avoir résidé au Pakistan comme il l'a  fait sans la «complicité» des autorités. Pour Islamabad, la coupe était pleine. C'était le soupçon de trop. Après avoir secrètement laissé faire leur encombrants alliés, les voilà, comble de la reconnaissance, épinglés pour une éventuelle «complicité» avec le leader islamiste. Dans le pays, les critiques contre le gouvernement n'ont jamais été aussi violentes. Le gouvernement de Yousuf Raza Gilani est accusé de laxisme devant la violation flagrante, par les Etats-Unis, de la souveraineté nationale, quand ce n'est pas la faillite des services secrets qui est remise en question. Dans la gêne, le gouvernement tente néanmoins de faire bonne figure. Allant parfois même jusqu'à à  montrer - timidement - des muscles en direction de Washington. Lundi, lors d'une intervention devant les députés, une semaine après le raid, le Premier ministre pakistanais a qualifié «d'absurdes»Â  les spéculations sur d'éventuelles complicités officielles, dans l'armée ou les très puissants services secrets de l'ISI.  Et de rappeler que le Pakistan est la cible depuis 2007 d'une campagne d'attentats qui a fait près de 4.300 morts, menée par Al-Qaïda et ses alliés, pour le punir de son engagement dans la lutte antiterroriste aux côtés de  Washington. Les déclarations de M. Gilani, ne l'ont pas empêché pour autant d'acquiescer à  la demande d'Obama d'enquêter sur les raisons de la présence au pays du numéro un d'Al-Qaïda. Il a annoncé une enquête pour savoir «comment, quand et  pourquoi Oussama Ben Laden était présent à  Abbottabad» la ville de garnison à Â  deux heures de route de la capitale où l'homme le plus recherché de la planète  a apparemment vécu plusieurs années. « Oui, il y a eu un échec des services de renseignements, mais pas seulement  des nôtres. C'est l'échec de toutes les agences de renseignement du monde» a-t-il estimé tout en accusant les Etats-Unis «d'unilatéralisme».Signe de la dégradation des relations entre Islamabad et Washington, le nom  d'un homme présenté comme le chef de la CIA au Pakistan a été révélé par  plusieurs médias pakistanais ces derniers jours. Mais l'agence américaine, qui  a dirigé l'opération contre Ben Laden, ne prévoyait pas d'exfiltrer son chef de  station dans le pays. L'identité des agents de la CIA étant confidentielle, les soupçons sur  l'origine de la fuite se portent sur l'ISI. Malgré toutes ces tensions, les Etats-Unis «s'attendent à  àªtre bientôt autorisés à  avoir accès»Â  aux trois femmes de Ben Laden, arrêtées dans la  résidence d'Abbottabad après le raid par les Pakistanais, a indiqué un responsable américain sous couvert d'anonymat.


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