Algérie

USA : Forte hausse des dépenses des ménages, inflation élusive



Les dépenses de consommation n'ont jamais autant augmenté depuis plus de neuf ans et demi aux Etats-Unis mais en revanche les pressions sur les prix restent discrètes, au vu d'un indicateur qui a connu sa hausse annuelle la plus faible depuis 14 mois. Le département du Commerce a annoncé lundi que les dépenses des ménages, qui représentent plus des deux tiers de l'activité économique des Etats-Unis, ont augmenté de 0,9% en mars, portées par l'automobile et la santé. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient une hausse de 0,7%.Elles avaient augmenté de 0,1% en février et de 0,3% en janvier (0,1% en première estimation pour ce mois-là). Ajustées de l'inflation, les dépenses de consommation ont progressé de 0,7% en mars alors qu'elles avaient stagné en février. L'accélération des dépenses des ménages en mars laisse penser que la consommation va accélérer au deuxième trimestre. Les dépenses de consommation ont augmenté de 1,2% en rythme annualisé au premier trimestre, le pourcentage le plus bas depuis un an, alors que l'économie dans son ensemble a crû de 3,2%. Les dépenses de biens ont rebondi de 1,7% en mars, et celles portant sur les biens durables ont progressé de 2,3%, tandis que les dépenses de services ont progressé de 0,5%. L'indice des prix PCE dit "core" (soit hors prix de l'énergie et des produits alimentaires) n'a pas varié en mars d'un mois sur l'autre après une hausse de 0,1% en février. Sa hausse annuelle est de 1,6%, la plus faible depuis janvier 2018, après 1,7% en février.
Cet indice est l'étalon d'inflation privilégié par la Réserve fédérale, qui tient sa réunion de politique monétaire mardi et mercredi. Il a atteint son objectif de 2% en mars 2018, pour la première fois depuis avril 2012. Le revenu des ménages a augmenté de 0,1% en mars après un gain de 0,2% en février. Les salaires ont augmenté de 0,4% en mars après +0,3% en février. L'épargne a reculé à 1.030 milliards de dollars en mars contre 1.160 milliards en février.

La croissance supérieure aux attentes
La croissance de l'économie américaine s'est accélérée au premier trimestre mais surtout grâce à l'évolution de la balance commerciale et à celle des stocks des entreprises, deux facteurs temporaires qui pourraient lui faire défaut sur les trimestres suivants, montre la première estimation du produit intérieur brut publiée vendredi. Le PIB a progressé de 3,2% en rythme annualisé sur les trois premiers mois de l'année, a annoncé le département du Commerce. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une croissance de 2,0% après celle de 2,2% du quatrième trimestre de l'an dernier; leurs estimations s'échelonnaient entre 0,7% et 3,0%. Les responsables monétaires américains devraient largement ignorer le rebond de la croissance au premier trimestre et se concentrer sur la hausse de la demande intérieure qui, à 1,3% seulement, ressort au plus bas depuis le deuxième trimestre 2013, une progression divisée par deux par rapport au dernier trimestre de 2018. La Fed, dont le comité de politique monétaire se réunit mardi et mercredi prochains, a décidé en janvier d'une pause dans son cycle de resserrement amorcé en décembre 2015, renonçant à prévoir un nouveau relèvement de taux directeurs cette année après quatre hausses l'année dernière. Les exportations américaines ont augmenté de 3,7% au premier trimestre tandis que les importations diminuaient d'autant, un double mouvement qui se solde par une contribution positive de 1,03 point de pourcentage à la croissance du PIB en raison du poids plus important des importations que des exportations dans le PIB, après un effet neutre sur octobre-décembre. Les stocks des entreprises ont augmenté parallèlement au rythme de 128,4 milliards de dollars sur le trimestre, le plus élevé depuis le deuxième trimestre 2015. Cette hausse se traduit par une contribution à la croissance de 0,65 point de pourcentage, contre 0,1 point seulement sur le quatrième trimestre de l'an dernier. La croissance des dépenses de consommation a ralenti à 1,2% après +2,5% au quatrième trimestre et l'investissement des entreprises n'a augmenté que de 0,2%, sa plus faible hausse depuis le troisième trimestre 2016. Les dépenses de construction résidentielle ont diminué de 2,8% en rythme annuel, enregistrant un cinquième trimestre consécutif de repli. La Bourse de New York a ouvert pratiquement inchangée après ces chiffres; sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans était alors en baisse de près de trois points de base à 2,505% et sur celui des devises, le dollar cédait 0,2% face à un panier de devises internationales.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)