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USA
Que faut-il garder de New York en mémoire ' Ses gigantesques gratte-ciel taquinant les nuages, aussi beaux et élégants les uns que les autres ' ses églises coloniales et entrepôts maritimes ' Les larges avenues chics de Manhattan rivalisant de style et d'éclat ' Le sourire inépuisable de ses habitants toujours prompts à vous aider, à vous guider dans cette immensité moderne et clinquante ' A vrai dire, même Woody Allen, pourtant enfant du pays, s'est confronté à la même problématique dans son film Manhattan.Car New York est si fascinante, si magique et si ouverte qu'elle transmet à chaque arrivant une sensation de bien-être et le sentiment de faire partie d'un monde global, où toutes les différences sont gommées.Carrefour de la planète, New York est un véritable patchwork de civilisations, de cultures, de langues, mais aussi de destins. Ancienne porte du nouveau monde vers lequel affluaient des millions d'Européens fuyant la misère et les guerres durant les XIXe et XXe siècles, mais aussi des Sud-Américains et d'Asiatiques qui émigraient pour un monde meilleur, la ville de New York est tout simplement un monde à elle seule.Ellis Island, le centre où l'on triait les humainsIl fait chaud en ce début juin. L'humidité annonce l'arrivée de l'été. Direction la sentinelle de la «liberté», cette dame majestueuse qui regarde Manhattan de loin avec dignité et hauteur. La statue fut offerte par la France en 1886 en guise de cadeau pour les cent ans d'indépendance des Etats-Unis. Le bateau, plein à craquer de touristes, quitte le quartier de Wall Street. Au bout de quinze minutes, il est amarré aux pieds de la gigantesque statue, témoin de l'amitié franco-américaine, mais aussi gardienne insomniaque de New York. On se sent minuscule devant la «Dame liberty», comme la surnomment les New-Yorkais. La tête dans le ciel et le regard fixant le quartier de Manhattan, la «Française» se laisse photographier sous toutes les coutures, impassible devant le brouhaha des visiteurs du monde entier. De là à Ellis Island, il n'y a qu'un pas, même s'il faut reprendre le bateau. Mais la virée vaut le détour.C'est le quartier des immigrés comme on dit ici. Construit à la fin du XIXe siècle par le gouvernement américain, ce port spécial a vu passer les premiers immigrants en quête d'un monde meilleur. «Ellis Island» n'a pas toujours eu une bonne réputation. En 1892, et conformément aux lois du pays, ce port devient un centre de tri des humains qui arrivaient entassés dans des bateaux comme du bétail.Time Square, district des théâtres et du shoppingPersonne ne devait atteindre la ville de New York sans passer par ce centre de tri. A cette époque, les lois d'immigration interdisaient l'entrée aux prostituées, aux polygames, indigents, anarchistes et porteurs de maladies contagieuses. La durée de la visite médicale durait six secondes et ceux qui ne passaient pas le tri reprenaient tout simplement le bateau du retour.Tant de jours de navigation pour rien. On raconte que les services d'immigration US jetaient à l'eau certains esclaves malades ou en mauvaise santé. Durant la seconde guerre mondiale, l'île devient un centre de détention pour prisonniers avant d'être abandonnée durant trente ans, puis restaurée pour demeurer à vie le témoin d'une période triste de l'histoire américaine.Cette histoire qu'on peut se remémorer grâce à un musée dédié à cette époque. Photos, témoignages, cartes illustrant les différentes origines des immigrés, sacs, malles et objets personnels remplissent la salle d'exposition autrefois utilisée comme une grande salle pour soins médicaux. Une fois cet épisode douloureux des Etats-Unis dépassé, direction le quartier de Time Square.Le district des théâtres qui ne désemplit jamais. Nuit et jour, matin et soir, il faut résister et aimer la foule pour se frayer un chemin dans ce haut lieu de la culture, où se côtoient des théâtres de Broadway et les écrans géants de cinéma et de télévision qui projettent sans discontinuer des publicités et des émissions de télévision. A Time Square, on trouve toutes sortes d'artistes. Guitaristes, danseurs en tenue légère, jongleurs, cracheurs de feu. Désespérément, ils tentent de soutirer un dollar ou deux aux dizaines de milliers de touristes qui passent et repassent dans ce quartier qui ignore ce que le mot sommeil signifie. Et quand la nuit pointe son nez, des dizaines de files se forment devant les cafés, théâtres et autres salles de spectacles, non loin de Time Square.Pour rien au monde les touristes ne rateraient l'occasion de voir en direct la magie des artistes de Broadway. Nadia, une Algérienne établie à New York depuis vingt ans, est une habituée des lieux. Elle vient au moins une fois par semaine sentir le poumon de la ville et réaliser qu'elle vit dans la meilleure ville au monde. «Je connais Paris, Rome et Madrid. J'ai voyagé un peu partout dans le monde, mais jamais je n'ai trouvé une ville aussi accueillante, aussi ouverte que New York. C'est une ville qui vous met à l'aise et qui ne vous fait jamais sentir que vous êtes étranger. De toute façon, ici tout le monde vient de quelque part», explique-t-elle.C'est vrai, à la différence des autres villes du monde New York a ceci de particulier, elle ouvre ses bras à tout le monde. Un million et demi de Portoricains y vivent, des centaines de milliers de Mexicains, d'Européens, d'africains. Tout le monde trouve sa place dans cette ville. La seule condition, c'est de respecter les lois américaines et d'avoir un travail. Car à New York ou même ailleurs aux Etats-Unis, ne pas avoir un travail conduit à mourir à petit feu dans ce temple de la consommation et de l'argent-roi.à New York, seul le temps est l'ennemi de l'hommeL'après-midi, lorsque le soleil brulant commence à décliner, nous nous rendons à l'inévitable Central Park. Un gigantesque jardin où se mêlent sportifs, familles accompagnant leurs enfants pour s'aérer et musiciens de tous genres. Ses grandes allées ombragées et ses étendues gazonneuses vous arrachent quelques minutes du brouhaha de la ville et de la cinquième avenue. Vous plongez dans un décor presque bucolique. Il ne se passe pas un soir sans qu'il n'y ait un ou deux concerts de musique. Jazz, musique classique, rock, rap, Central park se transforme à partir du printemps en plus grande salle de musique de la ville.Il n'est pas rare de croiser des sportifs faisant leur «jogging» ou des nouveaux mariés prenant des photos tout en posant devant la petite retenue d'eau qui sert de terrain de jeu à toutes sortes d'oiseaux. Central Park est le poumon de la ville. C'est un peu comme le bois de Boulogne ou le bois de Vincennes à Paris. A la seule différence que le jardin new-yorkais attire des gens du monde entier et est constamment en ébullition. A New York, le temps est l'ennemi de l'homme. Tout passe vite, alors que les endroits à visiter sont innombrables.Comme par exemple le World Trade Center, symbole des attaques terroristes survenues en septembre 2001. Il ne reste rien des deux hauts gratte-ciel percutés par deux avions Boeing qui ont fait plus de 3000 victimes.Le souvenir des attaques de 2001 toujours présentDésormais, ce sont deux trous béants aménagés en mémorial qui remplacent les anciennes tours. Le mémorial est construit sous forme d'un carré sur lequel coulent des quantités ininterrompues d'eau. Tout autour, sur les murs du mémorial sont inscrits les noms de toutes les victimes des attaques du 11 septembre 2001 perpétrées par Al Qaîda. Des milliers de noms anonymes. Des hommes, des femmes et des enfants qui attirent des milliers de touristes du monde entier. Ils viennent encore témoigner leur solidarité au peuple américain. Certains déposent des gerbes de fleurs, d'autres récitent des prières silencieusement.Paul Cristina est une touriste américaine venue de Chicago. Pour elle, il n'était pas question de venir à New York sans venir visiter ce qui reste des tours du WTC. «C'est le minimum que je peux témoigner pour ces milliers de morts pour rien. Le jour de l'attentat, j'étais dans mon bureau. Au début, je n'en croyais pas mes yeux, mais en voyant les images à la télévision, j'ai découvert l'épouvante. Aujourd'hui avec mes deux enfants j'ai tenu à déposer deux fleurs sur les murs du mémorial, en espérant que jamais un tel acte ne se répète».«China Town», un autre c?ur palpitant de New YorkDu mémorial au temple du shopping il n'y a que quelques rues à traverser. Century 21 est le temple du shopping. Un bâtiment de plusieurs étages où les visiteurs viennent se fournir en bonnes affaires pas très chères. Et si l'endroit ne vous plaît pas, il n'y a qu'à remonter «Canal street» pour vous retrouver dans le «China Town». Bouillonnant d'animation, le quarter chinois vous garantit un dépaysement total. C'est simple, on a l'impression d'être en Chine.Produits exotiques entreposés à même le trottoir, échoppes fourmillant de tous types de pacotilles et autres objets en plastique, China Town est réputée pour être le royaume de la contrefaçon, à tel point que des policiers américains, mais d'origine chinoise patrouillent à longueur de journée pour débusquer les fraudeurs et les vendeurs de vraies-fausses marques. Mais c'est aussi dans ce quartier qu'on peut déguster un canard laqué ou un riz cantonnais. Attention, tous les restaurants chinois ne valent pas la peine. Il faut bien fouiner pour en trouver un de bon. A moins que la pizza vous tente. Dans ce cas, il faut juste remonter quelques mètres, vers le quartier italien où l'on se sent déjà dans un autre monde.




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