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L'économie en zone euro se porte mieux, selon les experts de la Banque mondiale. L'institution onusienne se montre plus soucieuse pour les pays en voie de développement, qui vont se retrouver directement confrontés aux effets de la hausse des taux américains.L'économie mondiale gonflera de 2,8% en 2015, selon les prévisions économiques semestrielles de la Banque mondiale, qui revoit à la baisse (de 0,2 point de pourcentage) ses prévisions de janvier. L'institution table pour 2016 et 2017 sur des croissances de respectivement 3,3 et 3,2%."Nous conseillons aux nations, en particulier aux pays émergents, d'attacher leurs ceintures", a commenté l'économiste en chef et vice-président de la Banque mondiale, Kaushik Basu, lors d'une conférence de presse téléphonique mercredi présentant ces prévisions."La principale ombre au tableau est l'éventuelle hausse des taux d'intérêt américains. Elle pourrait affaiblir les flux de capitaux et relever les coûts d'emprunt", a-t-il ajouté.Tout comme l'annonce d'un début de normalisation de la politique monétaire américaine au printemps 2013 avait provoqué des turbulences sur les marchés, la première hausse des taux par la Réserve fédérale (Fed) "pourrait déclencher une volatilité sur les marchés", affirme l'institution. Hausse espérée en 2016Elle évalue que les flux de capitaux vers les pays émergents pourraient se tarir au point de grever leur Produit intérieur brut (PIB) de 1,8 point de pourcentage. "Si j'avais un conseil à donner à la banque centrale américaine, je recommanderais que cette hausse intervienne l'an prochain plutôt qu'à la fin de cette année", a ajouté M. Basu, emboîtant ainsi le pas du Fonds Monétaire International (FMI). Ce dernier avait lui aussi estimé la semaine dernière qu'une hausse des taux en 2016 serait plus appropriée. Selon lui, les signes donnés par l'économie américaine sont mitigés. "Une hausse relativement tôt pourrait causer des fluctuations des taux de change, un renforcement du dollar qui ne sera pas bon pour l'économie américaine", a encore expliqué ce responsable. "Et ce qui n'est pas bon pour l'économie américaine a un impact négatif sur les économies émergentes et le monde en développement", a-t-il averti. Environnement difficileLa banque centrale américaine (Fed) a plusieurs fois indiqué son intention de relever les taux au jour le jour alors qu'ils sont maintenus proches de zéro depuis la crise financière, fin 2008. La Banque mondiale a abaissé de 0,4 point par rapport à janvier ses prévisions de croissance pour les pays en développement à 4,4% en 2015, avant une accélération en 2016, à 5,2%, et en 2017, à 5,4%. "Les pays en voie de développement, qui avaient été le moteur de la croissance mondiale pendant la crise financière, doivent à présent évoluer dans un environnement économique plus difficile", a souligné Jim Yong Kim, président de l'institution. Les bas prix du pétrole mais aussi ceux des matières premières stratégiques ont amplifié le ralentissement de ces pays. Deux grandes économies vont se contracter en 2015, le Brésil (-1,3%) et la Russie (-2,7%). La croissance devrait bondir au contraire en Inde à 7,5% en 2015 (contre une prévision de 6,4% il y a six mois).En continuant de "gérer prudemment" son ralentissement, la Chine devrait-elle encore afficher une robuste expansion de 7,1% cette année. Les pays riches ne devraient eux croître que de 2% cette année et 2,4% l'année prochaine. Scénario grec évoquéDans la zone euro, la faiblesse de la monnaie européenne soutient l'industrie exportatrice. La baisse des prix du pétrole a pour sa part un effet positif sur les dépenses à la consommation. Les taux plus faibles des banques centrales et un meilleur encadrement du crédit soutiennent également la croissance. Avec une croissance estimée à 1,5% pour l'année en cours, l'économie en zone euro récupère plus vite que prévu, commente la Banque mondiale. Evoquant la crise grecque, M. Basu a estimé que "le scénario le plus probable était que la Grèce ne sorte pas" de l'euro. Mais si elle devait sortir, elle ferait soit avec de violentes turbulences soit en douceur, provoquant malgré tout "des tensions politiques" au sein de la zone euro, d'autres pays réclamant à leur tour "de l'espace budgétaire", a averti l'économiste de l'institution onusienne.




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