Uruguay-Paraguay, duel sur la défensive

Oscar Tabarez et Gerardo Martino ont hissé l'Uruguay et le Paraguay jusqu'en finale de la Copa America, prévue ce soir à  Buenos Aires, en s'appuyant sur un travail de longue haleine fondé sur des préceptes défensifs, clairement assumés. Les deux techniciens sont les plus anciens du tournoi à  leur poste : depuis 2006 pour Tabarez (64 ans), et 2007 pour Martino (48 ans). Ils ont pu façonner leur groupe à  leur main et en ont tiré des résultats : un retour de l'Uruguay quarante ans après dans le dernier carré d'un Mondial (4e en 2010), et le plus haut niveau atteint par le Paraguay dans une Coupe du monde (quart en 2010). Des résultats acquis souvent dans la douleur et dans la solidité. «Les équipes qui ont le plus proposé du jeu, le Chili, le Brésil et l'Argentine, sont dehors.» Le constat est de Tabarez, énoncé la veille de sa demi-finale face au Pérou (2-0). Le coach assume le fait que sa Celeste ne «soit pas une équipe de proposition». Sa priorité : «contenir l'adversaire», et faire confiance à  ses individualités offensives, Forlan et Suarez. Martino aime lui aussi endosser l'habit du «petit» qui laisse passer l'orage pour l'emporter sur la fin, souvent aux tirs au but. «Au tennis, on dit parfois que le match dépend de celui qui tape le plus fort dans la balle», relève-t-il. Point commun des deux équipes : l'absence de n°10 traditionnel. «Il y en a qui séparent ''ceux qui savent et ''ceux qui courent , élude Tabarez. Qu'on ne me dise pas que Kaka ou Zidane ne couraient pas, et pourtant ce sont des  créateurs, ou Iniesta, ou Messi. Cette distinction n'existe pas dans le foot moderne.»Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â