Algérie

Urnes et territoires



Urnes et territoires
Les élections locales du 23 novembre ont vécu. Pour les cinq prochaines années, les communes et les assemblées populaires de wilaya vont être gérées dans leur quasi-majorité par les mêmes partis. Le FLN et le RND qui ont raflé 1.054 APC à eux deux sur les 1.541 mairies en jeu, doivent, maintenant que ces élections marquées par de nombreux dépassements, montrer qu'ils sont capables de mutation positive. Et de laisser à l'histoire leurs frasques politiques pour entrer dans une nouvelle ère, celle de la bonne gouvernance. Car ces élections locales ont en fait confirmé les pronostics de ceux qui ne croyaient pas tellement à un changement, ni à un affaiblissement des deux principaux partis présidentiels.Croire à un miracle dans le petit landerneau politique algérien aurait été d'une naïveté enfantine. Le FLN et le RND sont partout, ils ont la gestion de la majorité à l'APN, des communes et des APW du pays et ont des soutiens insoupçonnés. Alors, inutile donc de ferrailler contre ces deux partis, mais plutôt de tenter de les contrarier avec l'introduction, là où ils ne contrôlent pas les APC et les APW, par une bonne gouvernance, de la maîtrise des projets de développement, la sélection de bons projets pour la collectivité, la bonne gestion de secteurs sociaux stratégiques comme l'éducation, l'AEP, le transport, les routes, l'habitat et, surtout, un service public parfait. En clair, redonner vie à nos collectivités territoriales, les rapprocher des besoins et des attentes citoyennes, les moderniser dans leur gestion et dans leur approche des besoins de la commune. Pour moraliser également la vie publique et, surtout, donner des exemples de réussite de gestion et de satisfaction des attentes des citoyens, tant en termes de réponse à la demande sociale que d'une amélioration des conditions de vie, autant dans les grands centres urbains que dans les zones rurales.
La domination du FLN et du RND sur la vie politique du pays n'est pas une fatalité, ni une calamité, mais juste une situation qui ne doit pas être vécue comme une défaite morale et stratégique. Mais comme un défi à relever pour proposer une autre manière de gérer les communes, les budgets de la collectivité, les projets de développement local. Cette façon citoyenne de réagir à la fatalité des urnes, au sort qui poursuit l'opposition doit en réalité donner plus de vigueur à ceux qui ont remporté d'importantes victoires lors de ces élections pour répondre rapidement et efficacement aux attentes de leurs administrés. Et faire en sorte que les nouveaux édiles ne soient pas ces épouvantails que l'on brocarde à chaque coin de rue, mais des élus qui font leur «job», toujours présents, proches des préoccupations citoyennes, efficaces et regardants sur la dépense publique. Car le constat le plus saillant de ces élections est que les voix de l'électorat semblent avoir été éparpillées pour sanctionner des partis comme le PT ou le RCD et le HMS, alors que d'autres, sans réelle ancrage populaire, tutoient aujourd'hui les hauteurs inaccessibles où se sont réfugiés le FLN et le RND.
Les choses étant ce qu'elles sont et que le FLN et le RND semblent indétrônables tant que l'approche politique et idéologique dans le pays ne change pas, tout n'est pas perdu pour autant. L'arrivée de nouveaux partis, de nouvelles tendances est déjà positive et un début pour un changement progressif, à la base, avec ce souhait que la gestion des mairies et des projets de développement local va faire la différence entre les partis. Ce que n'a pu faire l'urne.


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