Algérie

Uribe et Rafael Correa se serrent la main



A Saint-Domingue où ils participent à une rencontre régionale,les présidents équatorien et colombien ont échangé une poignée de main, enterrantce faisant la crise diplomatique qui a éclaté entre leurs deux Etats suite àl'incursion militaire des forces colombiennes en territoire équatorien. Lesprésidents du Venezuela et du Nicaragua, qui avaient pris fait et cause avecl'Equateur dans cette affaire, ont eux aussi opté pour l'apaisement en seréconciliant avec leur homologue colombien. Cette issue heureuse à la crise aété rendue possible grâce à la discrète médiation de pays tiers latino-américains,dont, croit-on savoir, le Brésil, l'Argentine et le Chili. Mais aussi etsurtout parce que les chefs d'Etat concernés ont pris l'exacte mesure de ce quela continuité de cette crise, avec tous les risques de son aggravation, pouvaitentraîner d'effets négatifs sur la complémentarité très prononcée de leurpartenariat économique. Leur rapide réconciliation est la démonstration qu'enAmérique latine, il n'y a plus de place à la confrontation doctrinale et surtoutà l'instrumentalisation étrangère dans les rapports des Etats de la région. Danscette crise qui a surgi entre les quatre pays latino-américains, les Etats-Unisont joué un rôle trouble. D'abord, en donnant leur feu vert à l'opérationmilitaire colombienne en territoire équatorien. Puis, en soutenant ouvertementle président Uribe dans son différend avec ses troisautres homologues dans la région.Que l'opération colombienne ait été une transgressionflagrante de la souveraineté nationale d'un autre Etat, elle n'avait pas dequoi faire admettre à Washington que son protégé a été dans son tort. Ce qui acompté dans sa position, c'est l'opportunité qu'offrait cette affaire à sapropagande de ficeler un vrai-faux dossier présentantHugo Chavez et subsidiairement le président équatorien comme les alliés locauxdu terrorisme international, du fait de leur soit-disant soutien multiforme à la guérilla des FARCcolombiennes.Le président colombien, qui reste l'un des rares alliésfidèles de Washington en Amérique latine, a toutefois mesuré l'ampleur del'isolement international de son pays suite à l'incursion de ses forces arméesen Equateur. D'où son empressement à se prêter à la main tendue de seshomologues équatorien, vénézuélien et nicaraguayen. Lesquels ont déjoué lescénario nord-américain visant à les présenter comme des va-t-en guerre, obstacleset menaces à la coopération et à la stabilité de l'Amérique latine.Pour autant, le président Uriben'est pas quitte vis-à-vis de l'opinion internationale de sa décision qui aconduit à la crise, et qui a surtout empêché les efforts conjugués de nombreuxEtats étrangers et d'institutions internationales d'aboutir dans leur délicatemédiation en vue de la libération d'otages, dont Ingrid Bétancourt,détenus par la guérilla des FARC.Dans son pays même et contrairement à ce qu'ont rapportédes médias occidentaux, son initiative n'a pas rencontré de soutien unanime eta même suscité de vives critiques. Fustigeant l'initiative de leur président, desjournaux colombiens se sont tout simplement interrogés de savoir si leur paysn'est pas en train de «devenir l'Israël de la région».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)