Un service dans un état clinique
«Avant de prendre mes fonctions au service des urgences psychiatriques du CHU d’Oran, je n’imaginais jamais que j’allais trouver un pavillon dans une situation aussi lamentable, où il est inhumain d’admettre des patients, alors que la fonction première d’un hôpital est de soulager les gens de leurs maux.»
C’est en ces termes que s’exprime la responsable du service du pavillon 35 du CHUO en soulignant avoir entrepris les démarches pour changer la situation régnant dans cette structure censée assurer des prestations médicales d’urgence aux malades et qui ne répond, malheureusement, pas aux normes. «Le mal a atteint son paroxysme», font remarquer et les parents des patients et les employés soucieux de s’acquitter honorablement de leur devoir.
C’est la chef de service en personne qui nous reçoit sur les lieux et nous empruntons les couloirs qui donnent sur la salle de soins. Une salle qui donne plutôt l’air d’une ancienne cellule pour forçats. Les autres salles sont pareillement dans un état de délabrement très avancé.
Le décor est franchement repoussant. Tout est à terre, un bric-à-brac désolant faits de casses, de matériels vétustes corrodés, d’appareillages usés et autres rébus comme les vieux matelas gagnés par la moisissure. Dans les deux salles faisant office de sanitaires (WC), la situation est insoutenable, donnant le tournis, notamment depuis le dernier effondrement de la toiture qui a touché un agent paramédical et où le pire a été évité de justesse. En donner le détail serait suffoquer le lecteur.
Un état de fait que déplorent la plupart des travailleurs de cette structure, se désolant d’un tel degré de dégradation et des conditions inhumaines dans lesquelles ils évoluent eux et les malades.
Et alors qu’elle nous faisait visiter le pavillon, un malade, visiblement agité, arrivait au service, accompagné de ses parents. L’injection lui a été faite dans le couloir, la salle de soins n’étant plus qu’une carcasse où l’on remarque une table au-dessus de laquelle est posé un tas de matériels faits surtout de seringues… Cette situation fait réagir un parent du malade. «C’est vraiment désolant pour une ville comme Oran de laisser fonctionnelle une structure dans un tel état!» dit-il.
«A peine installée, j’ai pris des mesures visant le changement. J’ai ainsi envoyé une série de correspondances à la direction de l’Hôpital, à la direction de la Santé et de la Population de la wilaya, à la wilaya, le tout accompagné de photos qui donnent une image réelle de la structure», explique la chef de service en déplorant, néanmoins, que «rien n’ait été encore fait pour apporter le changement nécessaire». Selon notre interlocutrice, une commission de la direction de la santé et de la population a pris, il est vrai, un engagement pour prendre en charge le problème en urgence, en plus d’autres mesures prises récemment dont l’interdiction d’admettre des malades dans ce service, et ce, après qu’un malade a tenté de se suicide en se jetant du 1er étage.
«C’était, dit-elle, la goutte qui a fait déborder le vase» non sans rappeler que «le Pavillon 34 est en réalité une structure d’urgences psychiatriques» en ajoutant que dans le cas extrême, «le malade sera évacué vers l’EHS de Sidi Chami». «Malheureusement, ajoute notre interlocutrice, cet établissement n’accepte plus les malades l’après-midi, ce qui nous pousse, malgré l’absence de moyens matériels et humains, comme la salle d’isolement et le personnel spécialisé, à contenir les malades à l’intérieur de la structure», avec tous les désagréments et les dangers que cela sous-entend.
«Les travaux de réhabilitation vont démarrer bientôt»
Dans un langage franc et responsable, le directeur général du CHUO soutient que l’administration générale est au courant de la situation qui prévaut au niveau du service psychiatrique.
«Une situation, dit-il, similaire à d’autres structures qui lui sont attenantes», indiquant qu’il a été procédé récemment à un avis d’appel d’offres national pour le choix de l’entreprise qui se chargera des travaux de réhabilitation, et ce, après la préparation du cahier des charges faite par un bureau d’études d’urbanisme (BEWO).
Et de préciser que «les études sont toujours en cours pour évaluer les dégâts et la conduite des travaux», non sans ajouter que «les travaux vont démarrer dans les tous prochains jours y compris pour les structures attenantes».
Avant de lancer un pari: «Je vous donne rendez-vous dans 6 mois pour voir si nous tenons ou non à nos engagements», en soulignant que c’est «toute la structure qui sera transformée selon les standards».
A une question relative à l’interdiction d’accès aux malades à l’intérieur de la structure, le directeur général du CHUO a indiqué qu’il s’agit d’un service d’urgences psychiatriques qui est supposé ne pas faire attendre les malades.
Ces derniers doivent être accueillis, puis mis en observation médiale, puis traités en urgence. Pour le reste, notamment les agités et qui nécessitent une surveillance médicale, ils sont orientés vers l’EHS de Sidi Chami.
Le DG du CHUO a déclaré, du reste, ne manager aucun effort pour la prise en charge des malades tout le long de la période des travaux, et ce, en agissant, dit-il, en concertation avec les gestionnaires de l’EHS de Sidi Chami.
Â
R. Galouche et Safi Z.
J'ai une soeur qui est malade mentale toute seule à la maison âgé plus que 65ans elle veux pas de nous on est inquiet pour elle on à pas trouvé une solution j'ai partie à l'hôpital urgence psychiatrie mais le médecin m'a dit on peut rien à faire il nous a dit quand doit aller à la justice et eux qui vont l'amener à l'hôpital sid chahmi et ça sa prend du temps j'ai peur qu'elle va ce suicidé aider moi svp
Fouzia - Rien - Oran, Algérie
20/01/2023 - 550317
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Posté Le : 14/09/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com