Algérie

Urbanisme: Le casse-tête des constructions illicites


«Le fléau des constructions illicites a sévi, ces dernières années, sur les domaines publics de l'Etat. Des opérations de démolition ont été entamées pour mettre fin à ce phénomène qui prend de l'ampleur, notamment depuis la crise sanitaire de la Covid-19», a déclaré, hier, Sadek Belkadi, inspecteur central au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, sur les ondes de la radio nationale Chaîne 3.Selon l'intervenant, les instructions du président de la République ont été fermes concernant les démolitions. «Son souci concernant la création d'une commission centrale n'est pas de bloquer les démolitions, mais de chercher à être rassuré sur la justice et l'équité qui se pratiquent localement». Il a expliqué que le président Tebboune «a interpellé toutes les institutions en charge du contrôle de la construction. C'est-à-dire qu'il ne faut pas attendre que la construction soit faite pour la démolir.»
Selon lui, «les services locaux font leur contrôle, mais quand ils arrivent sur les lieux, ils ne trouvent jamais l'intéressé ou le propriétaire. Ils ont toujours affaire au maçon et à l'ouvrier pour enfin faire un PV sous X». Pour l'intervenant, «il y a une réticence chez les citoyens à s'inscrire dans le respect de la réglementation en matière d'urbanisme».
«J'aimerais apporter certaines explications. La gestion de l'espace (habitable) est très importante pour les générations futures, notamment avec l'augmentation de la population. L'urbanisme vient gérer notre espace dans le temps et dans l'espace. Nous allons un jour aller vers la rareté du foncier, d'où la nécessité de la gérer. Les instruments d'urbanisme que sont le PDAU et le POS sont justement là pour gérer cet espace. Que dit le POS ' Il délimite les superficies destinées à la construction, pour les équipements… etc. Si le citoyen s'engage dans la construction illicite, cela veut dire que les plans ne sont pas contrôlés. Qui va gérer les conséquences de ce non-respect des règles '», ajoute l'intervenant.
Le même responsable a également précisé que les constructions habitées n'ont pas été démolies. «Nous n'avons démoli que celles en phase de carcasse», dit-il. Ajoutant que les constructions qui ont été démolies l'étaient en réalité suite à des relogements. «Sur le plan statistique, nous avons en démolition environ 1658 habitations bidonvilles qui ont fait l'objet de relogement», a-t-il annoncé, tout en précisant que «pour les constructions destinées à d'autres utilisations que le logement, nous avons environ recensé 1560 habitations illicites».
Selon le même responsable, les services de l'urbanisme ont pu récupérer dans la démolition des habitations illicites «un foncier d'une superficie avoisinant 725,76 hectares». «C'est une superficie qui va être exploitée pour des projets structurants, ainsi que pour les aménagements», a-t-il ajouté à ce sujet. «Le président de la République a aussi donné la solution. C'est la numérisation. Il y a de la mauvaise intention et de la sincérité chez les citoyens. On ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac. Il y a des gens qui ignorent ces mécanismes de permis de construire et autres formalités. Mais d'autres personnes qui en font un business en matière de foncier. Avec la numérisation, en allant acheter un terrain à bâtir, avec un simple clic je dois avoir le POS, le PDAU et tout ce qui concerne le foncier. Une fois cette numérisation mise en place, le citoyen ne sera plus pris comme otage», ajoute l'intervenant.


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