Si des citoyens ont encore le courage de signaler les anomalies et autres entorses faites aux lois, les responsables devraient se sentir forts de leur appui pour faire leur devoir.
Les habitants d’un quartier résidentiel attenant au siège de la wilaya ont mené une bataille durant l’année 2008 pour faire barrage à ce qu’ils qualifiaient «d’accaparement des espaces verts et de non-respect des lois de l’urbanisme».
Dans une lettre signée par 58 habitants, ils ont appelé le wali, le chef de daïra et le P/APC de faire valoir les lois en vigueur, qui stipulent que dans de tels quartiers les constructions ne doivent pas s’élever au-delà de deux étages (R+2) ; loi qui, pour rappel, a été appliquée pour l’hôtel Hazem dont le propriétaire pour des soucis d’extension, projetait de construire 8 étages sur un lot situé en face de sa bâtisse.
«Il n’en est pas question», lui a-t-on rétorqué du côté de la daïra, «la loi ne le permet pas!»
Pourtant cette même loi a bien «fermé les yeux» pour rajouter 3 étages à l’hôtel Amine, sous le regard bienveillant de l’ex-wali, puisque les fenêtres du siège de la wilaya donnaient sur le chantier.
Une autre bâtisse juste en face de cet hôtel a été érigée également sur 5 étages.
Pour des soucis de sécurité et de commodité, les habitants ont alors essayé de bouger, mais leurs efforts étaient demeurés vains.
Dépités et de guerre lasse, ils ont jeté l’éponge ; sauf Sadek-Eddine Cadi, fervent croyant aux lois de la République, qui a refusé la résignation et a continué le combat.
Aujourd’hui que la loi est transgressée avec la bénédiction de ses propres gardiens, et tant qu’à faire pourquoi ne pas pousser le bouchon plus loin?
Et pour mener la besogne à son terme on grignote le minimum d’espace vert qui orne le quartier et qui sert d’aire de jeux aux petits, en y érigeant une sorte de kiosque pour abriter un transformateur. Un petit espace où sont plantés deux arbres et qui fait office de rond-point.
Le kiosque en question, faut-il le dire, escamote la vue et fausse le décor.
Reçu hier matin par le nouveau président de l’APC, Sadek-Eddine était hors de lui.
«Je suis venu faire appel à votre autorité en tant que premier magistrat de la ville! Cet espace existe depuis les années 1920 ; personne n’a le droit d’y toucher. J’en appelle à votre conscience pour faire appliquer la loi», a-t-il presque supplié.
Et pour ultime argument il a tenu à rappeler au premier responsable de la ville que ce petit espace a servi d’aire de jeux à l’illustre Larbi Ben M’hidi!
Nouvellement installé à la tête de la commune de Batna, Karim Maroc qui s’est montré dépassé en avouant être débordé par le passif des équipes sortantes, a invité le plaignant à revenir l’après-midi étudier le problème avec le responsable du service technique.
Lounes Gribissa
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Posté Le : 13/01/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: ; texte: Lounes Gribissa
Source : El Watan.com du jeudi 10 janvier 2013