Algérie

Urbanisme



Un espace défiguré Les aménagements des aires de jeux à travers plusieurs quartiers étaient à l?origine destinés à donner à une jeunesse déboussolée par l?oisiveté un espace de convivialité et d?éclatement. Par moment, les travaux auront été réalisés avec soins, offrant aux habitants et à leur nombreuse progéniture un lieu d?accomplissement. Surtout lorsqu?ils sont recouverts d?un chatoyant tapis vert, bordé de rouge. Si bien qu?à longueur d?année, quelques soit la saison, ils sont très nombreux à venir se relayer pour disputer de longues parties de football que les adultes peuvent contempler depuis leurs fenêtres et balcons. C?est un réel réconfort que de voir ces ados se retrouver dans un espace à eux, où aucune autorité ne vient les déranger comme c?était le cas lorsqu?ils s?adonnaient à ce jeu de pauvres dans les ruelles et les moindres espaces. Mais cet engouement soudain de la part des pouvoirs publics finira par produire des ?uvres à l?architecture douteuse, voire carrément agressive. C?est le cas pour l?espace qui se trouve dans la nouvelle cité qui borde la route d?Oran, faisant face à la cité Cheikh Hamada. Le paquet d?immeubles en forme de « U » aura dégagé un très bel espace qui aurait pu accueillir un superbe jardin. Mais les responsables locaux en auront décidé autrement, sans jamais avoir songé le moindre instant à consulter les habitants du quartier qui sont appelés à finir leur vie dans cet endroit poussiéreux. Mais qu?importe les choix, du moment qu?ils servent la communauté. Ce qui choque les voisins, c?est l?érection d?une hideuse et grossière barrière faite en cornières du plus mauvais goût et qui sert à délimiter l?aire de jeux. D?une hauteur d?au moins 3 mètres, elle se dresse là avec ostentation et mépris. Beaucoup ne sont pas loin de regretter le temps où l?endroit était totalement abandonné aux quatre vents. Car depuis sa construction, cette muraille donne l?insoutenable impression de n?être qu?une cours de prison. Un véritable pénitencier qui vient au beau milieu de l?espace agresser les regards. Le comble c?est que l?ouvrage qui n?épargne pas les habitants des maisons particulières qui se trouvent à seulement 5 mètres, aura certainement coûté une petite fortune à la communauté. Car les gars n?y sont pas allés de main morte. Alors que les espaces de pauvreté continuent à se répandre sans vergogne, l?argent du contribuable sert, d?un côté, à enrichir les entrepreneurs et à malmener les citoyens qui n?ont rien demandé. A la place de cette disgracieuse barrière, n?était-t-il pas plus judicieux d?élever un simple grillage enrobé, au demeurant disponible dans le commerce ? Les propriétaires des maisons d?en face et ceux des appartements n?ont-ils pas le droit à un peu d?égards ? N?était-il pas plus intelligent d?associer quelques habitants au choix décidés apparemment en cercle restreint ? Cela aurait eu le mérite d?éviter autant de gâchis que ces infortunés citoyens devront subir pour le restant de leurs jours.


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