Algérie

Urbanisation anarchique: 1,8 million de constructions illicites recensées



Selon l'Inspecteur central au ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Sadek Belkadi, environ «1,8 million de constructions illicites ont été recensées en Algérie». Lors d'une intervention, jeudi, sur les ondes de la radio nationale Chaîne 1, le responsable a ajouté que la création de la police urbaine sera d'un apport positif pour contrôler l'urbanisation.M. Belkadi a indiqué que «75% des dossiers des constructions illicites ont été étudiés au niveau des Assemblées populaires communales (APC)», et que «1338 dossiers ont été approuvés». Cependant, le même intervenant a été catégorique concernant les constructions érigées «au-dessus de canalisations de conduites de gaz naturel, ou en dessous lignes des électriques de moyenne et haute tensions», annonçant que «leurs propriétaires ne bénéficieront d'aucun règlement de la situation des bâtis afin de préserver la sécurité des familles concernées».
L'Inspecteur central au ministère de l'Intérieur a indiqué que le phénomène des constructions illégales s'est étendu «car la loi 08-15 (du 20 juillet 2008 fixant les règles de mise en conformité des constructions et leur achèvement, ndlr), traitait des constructions érigées avant 2008, alors qu'une bonne partie a été construite après cette année».
Cependant, et afin de «mettre fin à cette anarchie», Belkadi a insisté sur la «nécessité d'élargir les opérations de contrôle et d'inspection», avertissant que «la loi 90-25 (du 18 novembre 1990 portant orientation foncière, ndlr), interdit strictement toute bâtisse sans permis de construire».
Interrogé à propos des «promotions immobilières» construites également dans l'illégalité, l'intervenant a indiqué que tous les «promoteurs illégaux seront recensés» et que «leurs dossiers seront étudiés au cas par cas». Le même intervenant «a mis l'accent sur la nécessité de passer progressivement à la numérisation afin d'éviter toute erreur», affirmant que «l'absence de spécialisation est un réel problème pour le processus de gestion urbaine au niveau municipal», préconisant ainsi des «former des agents spécialisés». Sadek Belkadi a rappelé que la loi 90-25 prévoit «la mise en place de la police urbaine qui appuiera grandement les municipalités dans les contrôles, à posteriori, selon les mécanismes et conditions d'intervention prévues, et mettra fin à l'actuelle anarchie».
Par ailleurs, le responsable a invité, lors de son intervention radiophonique, «les citoyens désireux de construire des maisons individuelles, à prendre en compte le plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (PDAU) et le plan d'occupation des sols (POS)», ajoutant que «le problème dans l'immobilier, c'est quand il n'est pas inclus dans le PDAU».
M. Belkadi considère qu'une des raisons derrière cette anarchie, c'est «les retards dans la délivrance des permis de construction, au lieu du respect du délai de 15 jours prévu par la loi». Il a appelé à l'inclusion des biens de construction dans une plateforme numérique accessible aux citoyens, notant que «bon nombre des problèmes de constructions actuels résultent d'arriérés remontant aux décisions accordées par les municipalités dans les années 90».
L'Inspecteur central au ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, a aussi salué la décision du dernier Conseil des ministres en matière de «lutte contre le faux et usage de faux dans l'obtention de certificats de résidence pour l'obtention de terrains ou de logements». Il a également appelé à la «préservation des terres agricoles» et à «l'arrêt de l'avancée du béton» sur ces superficies, estimant que «l'activation de la bonne gouvernance du secteur de l'urbanisme nécessite de trouver des mécanismes au niveau communal, de former les agents des APC, et d'appliquer le principe de la loi au-dessus de tout le monde».


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