Algérie

Universités: Les stages à l'étranger recadrés



Sous la loupe des pouvoirs publics ces dernières années, les stages à l'étranger ont été recadrés par la nouvelle politique en cours de mise en ?uvre au niveau des universités. On soupçonnait que ces stages ne servaient qu'à faire du tourisme au profit des bénéficiaires, et il fallait bien entreprendre des actions qui corrigeraient ces écarts.Dans l'impossibilité de les supprimer en bloc, vu le recours sur un plan mondial à ces stages pour le partage et le renforcement des connaissances des universitaires, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, a laissé entendre lors d'une séance plénière au Conseil de la nation, tenue jeudi dernier, que les stages à l'étranger «seront limités, à l'avenir, aux projets scientifiques à valeur ajoutée pour la recherche scientifique et l'université algérienne».
En d'autres termes, plus de dépenses inutiles des budgets en devises, ni de voyage d'agrément à espérer décrocher auprès des universités, car seuls les projets sérieux qui ont un impact réel sur le développement de la recherche scientifique au niveau local auront le soutien des autorités compétentes. Un tour de vis dans les dépenses des budgets en devises consacrés aux stages à l'étranger et une volonté d'éliminer des avantages qui ne profitaient qu'à leurs bénéficiaires, et encore nullement sur le plan scientifique. Dans ce contexte, le ministre a affirmé avoir ordonné «l'ouverture d'une enquête sur les établissements ‘fictifs' à caractère scientifique et commercial qui organisent des colloques scientifiques à l'étranger, ainsi que les chercheurs ayant pris part à ces colloques dans certains pays», suite à des soupçons de chantage aux étudiants algériens pour participer à ces colloques et publier leurs recherches scientifiques, notamment «des revues scientifiques jordaniennes». Rappelant également dans ce sillage ce chapitre, qui a fait couler beaucoup d'encre, en l'occurrence l'annulation par le ministère de l'Enseignement supérieur, à la fin de l'année 2019, de tous les stages dits « de courte durée et de mobilité » qui étaient programmés en Tunisie et au Maroc, en sus de l'exigence de fournir des rapports sur les stages effectués en 2017 et 2018 dans ces pays afin d'avoir une idée sur l'impact réel de ces stages, notamment en ce qui concerne le développement de projets multilatéraux et de publications conjointes dans les revues internationales.
Notons que la limitation des stages à l'étranger qu'aux projets scientifiques à valeur ajoutée pour la recherche scientifique et l'université algérienne sera appliquée à l'avenir, car ces stages ont été «gelés» lors des deux exercices financiers 2020 et 2021, du fait de la situation sanitaire et la fermeture des frontières sur le plan local et international, et on ne sait quand les choses rejoindraient la normalité dans ce domaine.
Chose qui a poussé le ministère de tutelle, selon les propos de M. Abdelbaki Benziane, à se pencher sur l'élaboration d'»une stratégie nationale», en vue d'insuffler une dynamique dans le secteur, qui prend compte d'»un ensemble de mesures scientifiques», à même de permettre aux enseignants et aux étudiants de bénéficier de journées de formation au niveau des laboratoires et des plateformes dont recèle le secteur». Une autre façon d'exploiter les ressources locales afin de ne pas pénaliser les étudiants et les enseignants qui doivent impérativement suivre des stages.
Par ailleurs, en réponse à une question du député du parti du Front de libération nationale (FLN), Mohamed Kissari, sur la nécessité d'assurer l'orientation équitable des étudiants du Sud vers la formation en filières médicales, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a fait savoir que son secteur avait mis en place un système d'orientation qui repose sur «l'équité et la transparence» pour tous les bacheliers, selon «l'offre, loin de la politique des quotas», soulignant que l'accès aux sciences médicales, toutes branches confondues, se fait sur la base de moyennes «unifiées» au niveau national, indépendamment de la wilaya de l'étudiant. Les étudiants du Sud, orientés vers d'autres régions du pays, sont «pris en charge en termes d'études et de prestations», en ce sens qu'ils bénéficient de l'hébergement, de la restauration et du transport ainsi que des activités scientifiques, a-t-il soutenu.


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