Algérie

Université : réflexion sur les espaces publics urbains


Les espaces publics, les ambiances et les performances urbains ont été les thèmes phares de la deuxième journée scientifique organisée mercredi et jeudi derniers par le département d'architecture de l'université Mohamd Seddik Benyahia de Jijel.Un thème d'actualité en ces temps marqués par le changement climatique et les phénomènes extrêmes a été abordé par Mohamed Cherif Lehtihet, qui a communiqué sur l'impact du végétal sur les ambiances micro-climatiques des espaces publics urbains.
Il dira que l'effet de l'îlot urbain fait que la ville est plus chaude que la campagne, de même que pour le halo lumineux qui nous empêche la nuit de voir les étoiles et dérègle notre horloge biologique, alors que la concentration des êtres humains dans une cité est à l'origine de l'aliénation urbaine.
Les résultats de son étude montrent que la ville chauffe avec des écarts, par rapport à la station météorologique d'El Achouat (Taher), allant jusqu'à 5 ou 6 °C.
Cela est dû, ajoutera-t-il, aux surfaces minérales que sont principalement le béton et l'asphalte, qui absorbent et stockent la chaleur qui est restituée la nuit.
Autre chose évoquée, les pluies torrentielles -en l'absence de surface absorbante vue l'imperméabilisation des villes- qui sont à l'origine des inondations de plus en plus récurrentes. Il affirmera qu'une partie de l'eau doit être absorbée par la terre, et pour cela, il préconise le recours aux pelouses ou encore aux toits végétalisés qui diffèrent l'écoulement des eaux de pluie.
Il montrera aussi son désaccord avec le bétonnage des cours d'eau, privilégiant des aménagements en gardant les surfaces qui absorberont une partie des eaux de pluie. Shérérazade Khalfallah s'est penchée sur l'espace public et les pratiques sociales qu'elle qualifie de «mise en scène» et de «théâtralité urbaine».
Son étude, réalisée à Alger en collaboration avec un photographe sur la dernière décennie, est en fait une lecture de ces photographies classées en trois notions essentielles, à qui elle a donné les qualificatifs de «parole du silence», «se mouvoir et se faire entendre» et enfin «parler, se tenir et déambuler».
Elle résume son travail en une lecture de cette série de photographies qui retracent des scènes de vie de l'espace public urbain, de l'espace de revendication. Cet espace où se déroulent notamment des activités culturelles, dira-t-elle, doit être occupé, avec le défi constant de «ne pas perdre d'espace sur l'espace public».
Lyes Rahmani, qui a pris la place du 1er Novembre 1954 de Médéa comme cas d'étude pour une évaluation de la satisfaction et l'estimation de son ambiance urbaine, a fait un travail qui se base sur l'usager pour reconnaître la qualité de l'espace public.
Contrairement à l'approche objective, il dira que c'est plutôt la dimension sensible qui l'intéresse, vu qu'elle prend en considération la représentation humaine.
Objectiver le subjectif est ainsi le point focal de ce travail qui tend à révéler une intersubjectivité humaine en se basant principalement sur l'esthétique et l'expérientiel.
Il dira travailler sur le sensible, qui est le ressenti physique et émotionnel, et dans le cas de Médéa, il précisera qu'il a essayé de mettre en exergue les ambiances et le degré de satisfaction avec une méthode psychométrique, ainsi qu'avec les statistiques.
En conclusion, dira-t-il, la place étudiée a révélé un degré d'attractivité dont la valeur est beaucoup plus influencée par le relationnel que par le sensoriel.


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