Université populaire de la citoyenneté (UPC)

A la découverte de Timimoun L’Université Populaire de la Citoyenneté [UPC] a dépêché, du 21 au 27/12/2006, un groupe de jeunes étudiants des UPC d’Oran, Mostaganem, Constantine, Tiaret, Batna et Timimoun pour effectuer un voyage d’étude, à Timimoun, l’oasis rouge du Gourara. L’objectif de ce voyage consistait à établir une monographie de l’oasis et ressortir ses spécificités sur les plans économique, ethnique, culturel, touristique ainsi que sur le mouvement associatif. Ce regroupement devait également contribuer à créer deux collectifs de jeunes à Timimoun, en vue de la création d’une UPC dans la ville avec la perspective de créer un réseau d’UPC sur le plan national. Sur place, le groupe de jeunes devait se familiariser avec le système d’irrigation traditionnel, datant du VIIIè siècle, à l’aide de foggaras, des canalisations souterraines en pente douce qui puisent l’eau de la nappe phréatique pour l’irrigation des palmeraies. Les galeries sont assez grandes pour permettre le passage d’un homme. Le réseau de galeries est ponctué en surface, tous les 5 à 7 mètres, par des puits pour l’évacuation des déblais ou les opérations annuelles de curage. L’eau est répartie selon un système de kesria (peigne) dont les trous permettent la redistribution de l’eau de la foggara, calculée selon un système d’unités de mesure ramenées à l’épaisseur d’un doigt. C’est le «Kiel el ma» qui est chargé de doser le débit d’eau dans la seguia, en fonction des parts détenues par chaque agriculteur. La part d’eau réservée à l’agriculture renseigne sur son statut social. Le collectif des jeunes approfondira ses connaissances sur la composante ethnique de la population de Timimoun et la diversité culturelle de la région. La population, issue de tribus Zénètes venues s’établir dans les ksour au Gourara à partir du VIIè siècle, avait épousé le judaïsme pour être ensuite islamisée avec l’arrivée des Arabes au Gourara au début du Xè siècle. La richesse culturelle de la région du Gourara se reflète à travers notamment les multiples genres musicaux et les traditions locales: le Ahellil, la Hadra, le Tbal des femmes, les Karkabou des Abids, la Sahra ou la Rekibia. L’oasis rouge de Timimoun recèle naturellement des richesses touristiques incomparables avec des sites naturels splendides et son architecture typique des ksour, dont bon nombre connaissent une opération de restauration. En ce qui concerne le mouvement associatif, deux associations, algérienne et française, oeuvrent aujourd’hui à faire connaître la région de Timimoun en organisant des voyages touristiques dans le Gourara, notamment lors des festivités du Mouloud.