Université Mentouri: la polémique ne connaît pas de vacances

Le conflit entre le syndicat UGTA et le rectorat de l'université Mentouri de Constantine se poursuit, même durant les vacances universitaires. Cette fois, c'est sur le terrain de la prévention sanitaire que le bras de fer est engagé. En effet, ces derniers jours, les travailleurs de l'université sont montés au créneau en prenant à témoin la presse locale pour dénoncer les «dangers» qui menaceraient, disent-ils, la santé de leurs collègues affectés à l'entretien des laboratoires du bloc des sciences, affirmant que ces derniers ont été atteints d'irruptions cutanées résultant du contact avec les produits chimiques utilisés. Selon les travailleurs, des produits dangereux seraient souvent «entassés pêle-mêle dans les paniers à ordures ou déversés dans les lavabos des laboratoires». Ce qui a occasionné, d'après eux, de nombreuses allergies et des difficultés respiratoires au personnel notamment féminin, affecté à l'entretien des lieux. Pour le directeur du personnel de l'université qui s'est voulu rassurant, «le phénomène ne prête pas à conséquence, comme le prétendent les travailleurs et le syndicat». Le responsable administratif, tout en niant l'existence de cas d'affections signalés, affirme catégoriquement que les produits utilisés pour les recherches dans les laboratoires ne présentent pas la nocivité qu'on leur attribue abusivement. De toute façon, selon lui, il y a un médecin qui exerce en permanence dans le campus et qui s'occupe du suivi médical des travailleurs et des professeurs. Ces déclarations n'ont pas recueilli l'adhésion de M. Hechaïchi, membre de la section syndicale, qui affirme que: «la médecine du travail n'a pas d'actualité sur le campus Mentouri». «Il y a quelques années, signale ce syndicaliste, la section syndicale avait tiré la sonnette d'alarme concernant les conditions de travail catastrophiques du personnel d'entretien. Depuis ces conditions n'ont pas évolué d'un iota». «Le 29 novembre 2OO6, continue-t-il, après une réunion conjointe présidée par le recteur de l'université, nous avions établi un P.V, où le chapitre des conditions de travail a été bien discuté et mis en évidence. Malheureusement, ce document de travail n'a jamais été pris en considération par le responsable de l'université. La vérité est qu'il y a un délaissement total dans notre campus. Qu'on se rappelle cette explosion qui s'est produite, il y a plus de deux ans, dans le bloc des sciences à la suite de travaux entrepris à cet endroit et qui n'avait causé que des dégâts matériels parce que, heureusement, cela est arrivé un jeudi alors que les étudiants et les enseignants étaient absents. On n'a jamais su quelles ont été les causes exactes». La situation reste tendue à l'université Mentouri et tout un chacun appréhende la fin des vacances universitaires, parce que le syndicat UGTA a déposé un préavis de grève générale des travailleurs qui interviendra immédiatement après.