Le conflit ouvert qui oppose, depuis de nombreuses semaines, le syndicat des travailleurs UGTA de l'université Mentouri à l'administration, semble s'être définitivement durci ces dernières quarante-huit heures, pour prendre le chemin du contentieux frontal. En effet, désespérant de constater que ses revendications, essentiellement des problèmes liés à la relation de travail, plutôt calamiteuse, entre le partenaire social et l'administration, mais aussi à la gestion de l'institution, et dont la section syndicale «serait exclue et marginalisée», le conseil syndical, réuni en session extraordinaire, ce samedi dernier, et fort de l'adhésion affirmée des travailleurs, a décidé de déclencher les hostilités, sous la forme d'un appel à la grève à la date du 14 janvier 2008, sans en préciser la durée. «Les choses ont dépassé la ligne rouge», clamait déjà, pour rappel, le secrétaire général de la section syndicale, Daoud Abdelhafid, lors de l'AG, tenue le 11 décembre 2007, soulignant à l'occasion «la situation professionnelle et sociale dégradée de près de 1.700 travailleurs, dont plus de 500 occasionnels, au sein du pôle universitaire Mentouri et de ses démembrements, (Zouaghi, Nouvelle ville, Zerzara, Khroub) avec en prime, la volonté affichée par l'administration, disait il, de «museler la voix du partenaire social». Considérant le silence du rectorat comme une porte fermée au dialogue, le conseil syndical, dans un communiqué diffusé hier, et dont nous détenons une copie, est donc manifestement décidé, en changeant de registre, à faire aboutir les revendications des travailleurs. Il faut rappeler que dans un mémorandum daté du 31.12.2007, et adressé au vice-recteur de l'université, aux doyens des facultés et aux chefs de département, en vue de les sensibiliser sur sa démarche à venir, la section syndicale dresse, sans concessions, un état des lieux des actes de gestion considérés comme préjudiciables aux intérêts de l'université Mentouri. Pour faire bonne mesure, la section syndicale détaille la situation dans un inventaire précis, avec au menu, entre autres, «la location des espaces commerciaux sur la base de loyers non réactualisés, en dépit d'une expertise réalisée en 2002, a fait perdre plus de 3 milliards de centimes aux oeuvres sociales... l'attribution de logements de fonction de l'université à une société étrangère... la non-application de la loi portant autonomie des facultés... le fait que les nombreux vols de matériel informatique et autres dont a été victime l'université Mentouri, notamment les laboratoires des blocs de sciences, les bureaux, etc. soient restés sans suite à ce jour... le lourd dossier de certains marchés, conclus avec des entreprises privées, et notamment ceux dédiés à l'année, au travaux d'entretien du pôle universitaire Mentouri... la gestion catastrophique et le laisser-aller qui ont conduit à transformer les issues de secours au niveau du bloc des lettres et sciences humaines, en dépôts et remises des matériels déclassés, créant ainsi une entorse grave au dispositif de sécurité, confirmée lors des alertes à la bombe dont a fait l'objet le campus Mentouri... Les produits toxiques provenant des laboratoires jetés à l'air libre, etc.» A la vérité si l'on ajoute l'exigence, formulée lors de la dernière assemblée générale, du départ du recteur, du SG et de l'ensemble du staff administratif, le dialogue social à l'université Mentouri semble être entré définitivement dans l'impasse totale.
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Posté Le : 08/01/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : K B
Source : www.lequotidien-oran.com