Algérie

Université Les rattrapages, des déçus et des incertitudes



Entre les examens de rattrapage, les inscriptions des candidats auxtransferts et les rumeurs de débrayage qui courent sur les enseignantsuniversitaires, les universités d'Oran se préparent doucement à une rentréeincertaine, même si la date qui semble avoir été fixée tourne autour du moisd'octobre. A l'université d'Es-Sénia comme à l'USTO, la fréquentation acommencé depuis début septembre par les enseignants et les étudiants contraintsde rattraper la fin de l'année dernière : « J'ai un seul module à rattraper etlogiquement, j'accède à la dernière année », explique cet étudiant en droit quidit avoir raté ses examens l'année dernière pour des problèmes familiaux. Commelui, des centaines d'étudiants en sont réduits à raccourcir leurs vacances pourassurer leur passage au niveau supérieur avant le début de l'annéeuniversitaire 2007-2008. Année universitaire qui verra l'arrivée annoncée dequelque 3.000 étudiants provenant de la seule wilaya d'Oran : 1.700 qui irontoccuper les amphithéâtres de l'USTO et 1.200 ceux de l'université d'Es-Sénia.Dans le lot, nous dit-on parmi les étudiants, beaucoup de déçus del'orientation : « Je ne connais pas beaucoup de nouveaux bacheliers qui sontcontents de l'orientation, raconte l'un de ceux qui a eu le bonheur de voir sonvoeu réalisé : celui de rejoindre la fac de médecine. Il est vrai aussi que lamajorité d'entre eux ne satisfait pas aux conditions d'accès telles que fixéescette année ». Particulièrement en ce qui concerne les études de médecine ou depharmacie qui exigent du postulant une moyenne tournant autour de 12,50. Pourrappel, les critères de l'orientation cette année s'articulent autour du voeude l'étudiant, les résultats et la branche du baccalauréat et la capacitéd'accueil de l'établissement universitaire. Et si, à priori et selon lesaffirmations officielles, il ne devrait pas y avoir de gros problèmes decapacités d'accueil, il reste qu'un certain nombre d'étudiants nourrissent desambitions que leurs résultats au baccalauréat ne supportent pas forcément. Cesont sans doute ceux-là que les hautes autorités de l'Etat voudraient voirembrasser des carrières dans l'agronomie ou les sciences de la terre,spécialités dont le pays manque cruellement.Les enseignants dans leur grande majorité ne savent plus sur quel pieddanser : débrayage ou pas débrayage ? « Après le ‘redressement' que le CNES aconnu l'année dernière, on n'arrive plus à se fixer sur une démarche »,explique un enseignant affilié au syndicat autonome. Cette hésitation n'empêchecependant pas la volonté annoncée de beaucoup d'appeler à des assembléesgénérales pour renouer avec des revendications archi-connues, mais qui seretrouvent aujourd'hui aggravées par la dégradation du pouvoir d'achat survenueen quelques semaines : « Ce qui est sûr, continue notre interlocuteur, c'estqu'on ne peut être satisfaits de l'état actuel des choses. Nous verrons plusclair après le Ramadan ». Car, tout le monde le sait, en Algérie, le Ramadann'est propice ni au travail ni aux revendications, quelles qu'elles soient.


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