Algérie

Université: le LMD, un problème de mentalité



La mise en place du nouveau système LMD dans nos universités demeure confrontée, sur le terrain, à des difficultés d'ordre pédagogique, matériel, mais surtout de mentalité, s'accordent à dire les participants au premier colloque international sur le système LMD «Etat des lieux et perspectives» qui se tient, depuis hier, au campus Taleb Mourad (ex-IGMO). «L'application du nouveau système LMD nécessite, en premier lieu, un changement des mentalités pour mener à bien cette réforme. Or, on a constaté sur le plan pratique qu'il existe une forme d'opposition des enseignants et de l'administration en raison des difficultés rencontrées dans la gestion de ce genre de systèmes», confie une membre de la commission nationale de suivi de la réforme, installée en juin 2006. Pour notre source, le vrai obstacle à la mise en place du nouveau système est l'absence d'outils adéquats pour la vulgarisation de l'information sur ce système. Il y a aussi le manque de moyens matériels et humains mis en place pour l'accompagnement de cette réforme et particulièrement les laboratoires de travaux pratiques, les salles d'internet, les bibliothèques ainsi que le manque flagrant en encadrement spécialisé. Selon la même source, la Commission nationale de suivi de la réforme LMD, installée en juin 2006 par le ministère de tutelle, a mené des expertises dans plusieurs universités pilotes à travers le pays et a soulevé nombre d'obstacles qui entravent la mise en place de la nouvelle réforme. Il a été constaté, dans ce contexte, un retard dans l'introduction du système LMD dans les filières littéraires en raison du grand effectif des étudiants. A ce propos, nombre de participants ont soulevé quelques problèmes que rencontrent au quotidien les enseignants universitaires et surtout ceux liés au manque de moyens matériels nécessaires. Certains ont regretté le manque d'enseignants spécialisés, alors que d'autres ont affirmé qu'il est difficile de mettre en place une réforme de cette envergure en l'absence d'un «taux d'enseignement équitable» quand le premier semestre commence seulement en novembre. Dans ce sens, M. Benziane, président de la Conférence régionale des universités de l'Ouest (CRUO) a déploré, dans son intervention intitulée: «Evaluation du LMD sur les années 2004/2007», le retard accusé dans la mise en place du nouveau système. «Sur les trois dernières années, on reste à des taux un peu faibles par rapport aux moyens et aux efforts déployés», regrette-t-il, tout en confiant que seulement 27% des nouveaux bacheliers ont été orientés, en 2007, vers des filières appliquant le système LMD. Selon le président de la CRUO, qui est chargé du suivi de la nouvelle réforme, cet état de fait est expliqué par l'existence de contraintes sur le terrain et notamment dans la gestion concomitante de deux systèmes d'enseignement. Il y a également «l'inadaptation de l'organisme actuel pour assurer une meilleure gestion de la réforme», en raison surtout du manque de professionnalisation mais aussi des mentalités.


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