Algérie

Université de Tizi Ouzou : l'exploitation du gaz de schiste en débat Tiziouzou : les autres articles



Le recours à l'exploitation des gaz de schiste n'est aucunement nécessaire pour l'Algérie tant que notre pays produit et exporte suffisamment de gaz et de pétrole conventionnels», ont estimé les Professeurs Moussa Kacem et Arezki Derridj, respectivement maître de conférence à l'université d'Oran et doyen de la Faculté des sciences biologiques et des sciences agronomiques de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, lors d'une rencontre organisée lundi dernier sur ce sujet par la communauté universitaire à l'auditorium de Tamda, à l'est du chef-lieu de wilaya.
Cette rencontre, initiée en collaboration avec l'association scientifique «Etoile polaire» de la wilaya sous le thème «Le gaz de schiste et le défi énergétique en Algérie», a été animée par le Dr Kacem, leur éminent invité et expert en la matière.
A cette occasion, un documentaire scientifique sur ce sujet a été projeté dans l'auditorium, plein à craquer. L'assistance suivra ensuite la projection du travail réalisé par le Pr Kacem sur les risques et les dangers que représente l'exploitation en Algérie (Sahara) des gaz de schiste. Le document projeté, montre un exemple de désastre dans un vaste désert aux Etats-Unis, provoqué sur les sites d'exploitation de ces gaz schisteux.
Le gaz de schiste, dont la longévité de son exploitation ne peut aller au-delà de 50 ans, n'est qu'un palliatif auquel l'on pourrait recourir en cas d'épuisement des réserves en gaz conventionnel, ce qui n'est pas le cas en Algérie, bien au contraire, estime le député de Bouira, Ali Brahim, présent à la rencontre, expliquant que des expériences avaient déjà eu lieu avant même l'adoption par le parlement de la loi sur cette activité. Pour extraire le gaz de schiste, il faut des moyens techniques colossaux, car cela nécessite la fracturation horizontale et verticale de la roche contenant ces gaz et qu'on trouve à une profondeur de 2 à 3 km, explique le Pr Kacem.
Selon le Pr Derridj, le coût revient extrêmement cher, puisque chaque puits nécessite à lui seul une dizaine de piscines d'eau, des adjuvants divers, avec en plus des risques de pollution des nappes phréatique et albienne, nappes qui ne sont pas renouvelables, ainsi que des remontées, vers la surface, de méthane, de radionucléides (atomes radioactifs), de bactéries', pouvant aggraver le réchauffement climatique dans la zone de cette activité, le Sahara, dont on connaît les fortes températures. Cette activité, peut provoquer aussi des séismes récurrents de magnitude allant jusqu'à 5° sur l'échelle de Richter, et autres dangereuses fissurations de sol, pense le Pr Kacem. Pour le Dr Derridj, le recours à l'exploitation du gaz de schiste peut coûter très cher à la vie, à la santé, à la stabilité de la terre, avec même le risque d'effondrement de certains paysages.
L'avenir énergétique du pays est dans le solaire, l'éolien, l'agriculture, l'irrigation, le tourisme, etc. Les intervenants ont rappelé par ailleurs les enjeux stratégiques, notamment des USA, de la France et d'autres pays européens, qui auraient certainement «imposé» à l'Algérie de recourir à l'exploitation de cette énergie schisteuse, en vue de profiter aussi de divers autres gisements de notre sol au Sahara, tels que l'or, le cobalt, le zinc, etc.


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