Algérie

Université de Jijel: Mohamed-Seddik Benyahia revisité



Université de Jijel:  Mohamed-Seddik Benyahia revisité




La célébration du 61e anniversaire de la grève des étudiants du 19 mai 1956 a été l’occasion de rendre hommage à l’ex-ministre des Affaires étrangères, Mohamed Seddik Benyahia, par l’université qui porte son nom dans sa région natale, Jijel.

Ainsi, jeudi dernier, des festivités ont été organisées à la salle de conférences du campus universitaire de Tassoust (commune de l’Emir Abdelkader), en présence des autorités de la wilaya, ainsi que des invités de marque, comme l’ex-chef du gouvernement, Rédha Malek, l’ex-ministre et conseiller à la Présidence, Mahieddine Amimour, et le secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine, Saïd Abadou.

La célébration du 35e anniversaire de la «disparition», et non la mort, comme le précisera M. Abadou, de Benyahia, a été l’occasion de retracer le parcours de l’étudiant, du militant et du responsable politique jusqu’à ce que cet élan soit arrêté par un missile irakien à l’âge de 50 ans, alors qu’il menait une mission de médiation pour mettre un terme au conflit irano-irakien.

L’universitaire Mohamed Abbes a présenté une communication sur cette personnalité et ses travaux, notamment le statut des journalistes qui n’existait pas encore, alors que le deuxième communicant, Bilal Laïssani, est revenu sur les influences locales dans la formation politique du jeune Benyahia. Il citera le maître Larbi Roula, une personnalité notoirement connue à Jijel, diplômé dans les années 20 de l’Ecole normale de Bouzaréah, instituteur révoqué par l’administration coloniale pour ses activités syndicales, notamment lors de la grève des liégeurs de 1936, ainsi que l’enseignant d’arabe, Omar Bedouhene, qui a inculqué les référents de l’identité algérienne.

Réda Malek s’est félicité de la construction de cette université dans cette région qui a «tant sacrifié depuis 1945 et on ne peut s’imaginer le travail effectué pour la dignité et la souveraineté», et d’ajouter que «le parcours de Benyahia reflète l’identité de cette région».

Un sens tactique extraordinaire

Il racontera la genèse de la création de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema) et le rôle mené par «le pointilleux» ex-ministre des Affaires étrangères «au sens tactique extraordinaire». Il rappellera que l’Algérie ne comptait que 500 étudiants à Alger contre 5.000 Européens, mais qui seront à l’avant-garde, puisque 80% d’entre eux trouveront la mort pour la Révolution. Il précisera le sens du mot «musulmans», intégré dans le nom de l’organisation estudiantine, en dépit de l’opposition de certains. Il justifiera l’intégration de ce mot par la nécessaire référence à l’identité des Algériens. Il poursuivra son discours avec des détails sur les négociations avec les officiels français jusqu’à la conclusion des Accords d’Evian et le rôle de Benyahia dans la délégation, reconnaissant ses capacités d’anticipation des visées de négociateurs français au point «de devenir gênant pour eux».

Pour sa part, Mahiedine Amimour, qui parlera avec bienveillance du président Chadli, égayera l’assistance avec de petits détails sur notamment ses relations professionnelles avec M. S. Benyahia, révélant qu’il avait une position différente que celle de l’Etat algérien sur le Sahara occidental, sans pour autant ouvrir une brèche pour affaiblir la position de l’Algérie. Les petits couacs entre les deux hommes, dira l’orateur, n’ont pu ternir leur relation, bien au contraire, tiendra-t-il à préciser, grâce à sa hauteur d’esprit.

Cette célébration a été aussi l’occasion d’honorer des personnalités de la famille révolutionnaire, des étudiants ayant décroché des bourses à l’étranger, des invités, des médecins, mais aussi la jeune Rym Rouikha, de Jijel, lauréate du concours de la composition épistolaire en Algérie, qui est organisé par l’Union postale universitaire (UPU). Elle représentera l’Algérie à l’échelle internationale d’ici quelques mois.

Fodil S.







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