Après l'université de Sétif, qui a dédié son 2e colloque international sur la géologie de la chaîne des Maghrébides à Hamou Djellit (4 au 6 décembre 2018), jeudi dernier, c'était au tour de l'université de sa wilaya d'origine d'organiser une journée scientifique sur la géologie, les risques naturels et l'acte de bâtir, voulue par ses amis, en particulier l'ex-recteur de l'université de Jijel, Abdelmalek Zennir, qui a eu l'accord et le soutien du recteur de l'université de Jijel, Salah Kaouache. Ce fut une journée scientifique pleine d'émotion, où alternaient la géologie, les larmes et la voix d'El Anka.Elle a vu la présence de sa famille, des collègues du Craag, d'enseignants et de doctorants, de nombreux amis et d'anciens camarades de classe, ainsi que son ancien directeur au CEM Fridja Slimane de Jijel, l'octogénaire Abdenour Ayad.
La première communication donnée par Mohamed Hamdache, chercheur au Craag, qui a longuement travaillé avec Hamou Djellit, a touché l'aléa sismique de la région de Jijel. Il reviendra logiquement sur le séisme de magnitude 7, suivi d'un tsunami, qui a touché Jijel le 21 août 1856, ainsi que ceux d'Alger en 1716, d'Oran en 1790 et bien sûr celui de Boumerdès du 21 mai 2003.
Mohamed Hamdache nous dira en marge des travaux que Hamou était «un monument de la géologie, et j'irai un peu plus loin en disant que c'était un poète de la géologie. Le Craag lui a déjà rendu hommage en lui décernant de son vivant la médaille du mérite du Craag. On lui a aussi rendu plusieurs hommages pour sa contribution dans la gestion du séisme de 2003».
Le meilleur hommage, nous dira en conclusion son ami Mohamed Hamdache, «c'est d'?uvrer à traduire sur le terrain ses initiatives par des projets de recherche en collaboration avec le Craag et l'université de Jijel». Pour sa part, le Pr Fateh Mebrouk a présenté un synopsis des travaux de Hamou Djellit sur la géologie des Maghrébides (chaîne alpine d'Afrique du Nord) et particulièrement dans les axes allant de Jijel vers Texenna et de Jijel vers El Milia.
L'orateur expliquera l'édifice structural du secteur étudié et les chevauchements des différentes unités géologiques. Il retracera l'origine du socle kabyle qui affleure dans le massif du Chenoua, en Grande Kabylie, mais dont le plus large affleurement se trouve entre Jijel et Skikda.
La troisième communication a été donnée par le Pr Mohamed Tahar Benazouz de l'université de Constantine, qui s'est étalé sur la problématique du risque d'inondations en Algérie face à l'insuffisance de la production des connaissances.
Il montrera des cas d'inondations dans plusieurs régions d'Algérie et expliquera qu'elles sont la conséquence d'orages violents s'abattant sur des zones urbanisées, dont les bassins versants sont généralement de petite taille et les axes drainants très courts (moins de 5 km).
Les actions anthropiques, notamment l'urbanisation anarchique des berges des rivières, concourent à ces catastrophes, qui demandent, dira-t-il, l'établissement de cartes d'aléas (crues, zones inondables), de vulnérabilité et de gestion de crise à l'aide d'images aériennes et satellitaires.
Le Pr Abdelkrim Yelles, directeur du Craag, qui s'est excusé de ne pouvoir faire le déplacement, a tout de même transmis un message vidéo dans lequel il dira que cet «hommage de l'université de Jijel témoigne effectivement de la perte pour toute l'Algérie, pour le Craag et pour la communauté de la géologie, d'un éminent chercheur spécialiste de la chaîne des Maghrébides».
M. Yelles ajoutera : «Nous perdons un expert, et dans toutes les universités nous rendons cet hommage qui laisse un grand vide. Nous essayerons de prolonger ce capital de savoir avec la jeune génération dans le futur».
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Posté Le : 22/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : F S
Source : www.elwatan.com