Algérie

UNIVERSITÉ DE BOUMERDÈS Débats de haut niveau sur les hydrocarbures



Publié le 29.06.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie

ABACHI L.

Gaz de schiste, hydrogène vert, traitement des hydrocarbures, recherches, forages, production, raffinage, géologie, géophysique, transport, commercialisation, économie,… les secteurs du pétrole et du gaz sous la loupe des élites.

Pour fêter le 60e anniversaire de sa création, la faculté des hydrocarbures et de la chimie (FCH) rattachée à l’université M’Hamed-Bougarra de Boumerdès (UMBB) et que dirige le professeur, Boudjemaâ Hamada, en sa qualité de doyen de cet établissement, a organisé les 25 et 26 de ce mois un symposium international sur les hydrocarbures et la chimie. En plus des chercheurs, des universitaires, des doctorants et de 120 cadres supérieurs de la Sonatrach, notamment, on a, par ailleurs, compté une vingtaine d’intervenants de haut niveau venus de Russie, de France, de Tunisie, des États-Unis, du Canada, de Mauritanie, d’Estonie, d’Égypte et du Tchad. Les intervenants ont abordé plus de 120 thèmes liés aux hydrocarbures.

Savoir ce qui se fait ailleurs pour agir

S’agissant de l’objectif de cette rencontre, le professeur Hamada estime que l’Algérie avec son potentiel en hydrocarbures et de son rang au niveau mondial dans ce domaine ne peut évoluer en vase clos. «Nous ne pouvons pas évoluer en vase clos. Même les majors du domaine de l’énergie fossile recommandent ces échanges entre chercheurs et techniciens pour connaître les problèmes et leur trouver des solutions. La coopération internationale est donc importante pour savoir sur quelle longueur d’onde se positionner, quels sont les problèmes, comment les résoudre et comment avancer, d’autant plus que les problèmes pétroliers sont similaires partout dans le monde. Nous devons donc savoir ce qui se fait ailleurs pour ne pas perdre de temps en cas de besoin et répondre de façon urgente pour qu’il n’y ait pas de perte en termes de production», nous dira-t-il.

Exploitation du gaz de schiste

Et l’extraction des gaz de schiste pour renouveler les stocks du pays ? On ne pouvait pas lors d’une telle occasion ne pas poser cette question. Cette question a été posée, non pas à un citoyen lambda, mais à un dirigeant d’un établissement de renommée mondiale en charge de la formation de générations de techniciens et ingénieurs qui dirigent les mamelles économiques de plusieurs pays. Voici sa réponse. «En la matière, le problème qui se pose à l’Algérie est une équation à plusieurs inconnues qui doivent être résolues. Premièrement, nous consommons 50% de notre production avec, en sus, une croissance de la consommation interne qui se situe, annuellement, entre 3 et 4%. Il y a, en outre, la croissance de la population et de l’urbanisation et une industrialisation importante. Faut-il consommer en interne notre gaz ou vendre une partie pour engranger des devises ? Par ailleurs, développer notre économie qui ne va pas se moderniser et produire sans la disponibilité en quantité de l’énergie. Si nous ne pouvons pas renouveler nos réserves et trouver d’autres alternatives, ça sera difficile pour le pays. Je pense néanmoins que l’Algérie a mis en marche tous les mécanismes pour pouvoir faire face aux grands défis, d’où l’engouement pour notre pays de la part de grands acteurs mondiaux du domaine des hydrocarbures, d’autant que l’Algérie jouit de la stabilité politique, d’une position géostratégique attrayante et elle a la main-d’œuvre suffisante et hautement qualifiée.»

Hydrogène vert : «L’Algérie a des atouts. Elle a intérêt à y aller»

«En matière de production et de commercialisation de l’hydrogène vert, l’Algérie a des atouts à faire valoir pour mettre des quantités à l’échéance de 2030 sur le marché européen qui est interpelé pour décarboner ses activités industrielles particulièrement. À ce sujet, je crois qu’il y a une volonté forte pour réaliser cet objectif.» C’est ce que pense et affirme le professeur Belkacem Ould Bouamama, de l’université de Lille (France). Il a animé une conférence intitulée «Green hydrogen : socio-economic politica and technologica issues. What’s in it for Algéria ?»

Par ailleurs, le professeur Ould Bouamama a aidé les autorités universitaires de M’sila à lancer une filière de formation d’ingénieurs sur l’hydrogène. «Je travaille actuellement avec les responsables de la faculté des hydrocarbures et de la chimie de l’université de Boumerdès pour mettre en marche une autre filière de formation d’ingénieurs sur l’hydrogène.», nous confiera-t-il.

FHC : une formation de haut niveau

La faculté des hydrocarbures et de la chimie de l’université de Boumerdès, héritière du CAHT, (Centre africain des hydrocarbures et du textile) et de l’INHC (Institut national des hydrocarbures et de la chimie) a acquis une renommée mondiale. Elle a, en effet, formé des centaines d’ingénieurs dans le domaine pétrolier pour plus d’une trentaine de pays arabes, africains, asiatiques, latino-américains.
Certains sortants de cette université sont actuellement des dirigeants de premier ordre dans leurs pays respectifs. L’épopée de cette faculté a commencé deux années après l’indépendance de l’Algérie (1964) par la création du CAHT. En 1968 sortait du CAHT la première promotion post-indépendance qui sera composée de 23 éléments. Cette promotion jouera, en 1971, un rôle essentiel dans la démarche historique du jeune État algérien qui a décidé d’asseoir sa souveraineté sur les richesses naturelles du pays.
Les membres de cette première promotion remplaceront le personnel et l’encadrement français qui ont abandonné le pays suite à la nationalisation du pétrole (Rouge) et du gaz. Elle assurera la continuité de la production. En 1973, le CAHT est scindé en 2 instituts INHC et INIL (Institut national des industries légères). En 1998, les autorités ont regroupé 6 instituts implantés à Boumerdès pour créer un pôle universitaire du nom du chef politico-militaire de la Wilaya 4 historique, le colonel M’Hamed Bougarra. Depuis 1971, le CHAT, l’INC et la FCH ont formé, selon Boudjemaâ Hamada, doyen de cette faculté, plus de 32 000 diplômés entre ingénieurs et TS dans le domaine des hydrocarbures.
Par ailleurs, cette faculté a formé 300 titulaires de magister et 150 doctorants. Elle entretient, en outre, des relations scientifiques avec un grand nombre d’universités étrangères ou des chercheurs indépendants.

Abachi L.




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