Algérie

Université d'Oran Après le Bac, c'est toujours la galère



Très peu de nouveaux bacheliers se sont déplacés à l'université, la semaineécoulée, pour la première journée de préinscription, mais le stress dû àl'arrivée dans cet environnement inconnu se ressent déjà. Les nouveauxbacheliers ont jusqu'au jeudi 19 juillet pour choisir les filières danslesquelles ils aimeraient suivre leurs études. Ils sont grandement aidés encela par les universités qui font tout pour les rassurer, les orienter, et leurfaciliter ce choix déterminant pour le reste de leur vie. A l'universitéd'Es-sénia, les étudiants sont accueillis dès l'entrée, on leur donne alors desinformations de base sur les formalités administratives ou sur le système LMD,Licence-Master-Doctorat. Ils sont ensuite dirigés vers des amphithéâtres où desenseignants sont prêts à répondre à leurs questions sur les matières qu'ilsenseignent. L'université de l'USTO a quant à elle mis en place des conférencessur chaque filière, ainsi que des conférences plus générales sur cetteuniversité ou, là-encore, sur le système LMD. Pour les jeunes bacheliers, cesinformations sur les débouchés ou les contenus des cours sont les bienvenues,car ils n'en ont reçu aucune au lycée. Ainsi, Hind, 17 ans, hésite encore entredes études de pharmacie ou d'informatique et espère que les professeurspourront la renseigner sur les débouchés qu'offrent ces deux filières, ce quilui permettra de faire son choix. Elle regrette de ne pas avoir reçud'informations plus tôt sur la vie universitaire, notamment sur les examens.Ce manque d'informations sur les études ajoute au stress dû à laméconnaissance de ce nouvel environnement. M. Keddar, enseignant de sécuritéindustrielle à Es-sénia, connaît bien ce malaise puisqu'il accueille lesadolescents pendant ces journées d'orientation depuis cinq ans. Pour lui, lesfuturs étudiants sont inquiets car ils ne connaissent pas le site, ils n'ont«aucune idée de l'atmosphère» spéciale de l'université. A l'USTO, il arrive quedes jeunes qui ne connaissent pas le système de conférence où les étudiants nepeuvent poser des questions qu'après la fin du cours ou de l'exposé, quittentla salle avant la fin, fâchés que l'exposant ne prenne pas garde à leursquestions. La plupart des élèves se font alors accompagner par leur famillepour se rassurer. M. Keddar a remarqué que ce sont surtout les futurs étudiantsqui viennent de loin qui sont accompagnés par leurs parents, parfois même partoute la famille. Des familles qui ont autant de questions à poser que leursenfants, parfois plus. Kheira, 16 ans, a par exemple demandé à sa grande soeurNadjet qui est en première année d'architecture, de l'aider à s'inscrire enmédecine.Quand les futurs étudiants estiment avoir assez de renseignements pourfaire leur choix, ils peuvent se préinscrire sur internet. Ils peuvent le fairedepuis un cybercafé, depuis leur domicile, ou à l'université. En effet, chacuned'entre elles a encore une fois essayé de faciliter la tâche aux adolescents enmettant à leur disposition des ordinateurs, et surtout des personnes prêtes àles aider. Le site internet dédié aux préinscriptions a lui aussi été pensé defaçon à ce que les futurs étudiants puissent l'utiliser sans problème, il leurest par exemple techniquement impossible de s'inscrire dans les filières pourlesquelles ils n'ont pas reçu de note suffisante au baccalauréat. De plus,l'établissement où est enseignée la filière de leur choix est aussi indiqué surle site internet, pour éviter qu'ils ne se rendent compte de s'être inscritsdans une université à l'autre bout du pays, la veille de la rentréeuniversitaire. La semaine écoulée, ils ne pouvaient se préinscrire puisqu'illeur fallait un code personnel qui sera indiqué sur leur relevé des notesobtenues au baccalauréat, qu'ils devaient obtenir hier. C'est pourquoi peud'étudiants se sont déplacés à l'université pour la première journéed'orientation, qui a eu lieu quatre jours avant de pouvoir se préinscrire, maisles responsables des universités s'attendent à une augmentation progressive desvisiteurs, jusqu'à être débordés les 18 et 19 juillet. De nouvelles inquiétudesapparaîtront pour les étudiants après cette préinscription : «qu'est-ce que jeferai si je ne suis accepté dans aucune des 10 filières pour lesquelles j'aipostulé ?». Pour les quelques étudiants qui ne seront acceptés dans aucun deleurs dix premiers choix, pour cause de manque de places disponibles, il existeune possibilité de recours.Heureusement, pour Hind et Kheira, toutes ces inquiétudes ne gâcherontpas leur plaisir d'entrer enfin à l'université, ce «nouveau monde». Desinquiétudes dont elles estiment qu'elles auraient pu être pires, notamment sice système de préinscription avait été moins sérieux ou moins facile.


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