Algérie

Université d'été du PT à Blida : Campagne contre les concessions et le démantèlement de l'Etat



Le Parti des travailleurs organise depuis hier et jusqu'au 21 août courant son université d'été et ce au niveau de la faculté de médecine de l'université Saâd Dahlab de Blida. Près de 800 délégués représentant les 48 wilayas du pays étaient présents ainsi que la secrétaire générale, Mme Louisa Hanoune, les députés du parti et plus de 100 élus. Il faut noter aussi la présence d'invités de marque, comme le SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, celui du CNES, M. Fouad Djemaï, et le président de l'association du 8 Mai 45.

La porte-parole du PT donna le coup d'envoi de cette université en présentant un rapport conséquent sur la situation nationale et internationale actuelle. Le premier point abordé par Mme Hanoune a été la crise économique mondiale qui touche tous les pays, même ceux dits industrialisés comme les USA et ceux de l'UE. «D'ailleurs, nous ne pouvons pas dire que c'est une crise économique, car elle ne ressemble pas à celles que nous avons vécues jusque-là, c'est plutôt une crise «systémique» causée par la mondialisation prônée par les USA et qui se retourne contre ses concepteurs», a-t-elle affirmé. Elle rappela que cette récession a induit la perte de plus de 1.000 milliards de dollars alors que des pays comme la Palestine ne trouvent même pas 50 millions de $ pour organiser leur police et que 50 millions de personnes sont menacées de famine sans que les ONG ne puissent trouver 19 milliards de $ pour leur assurer un minimum de nourriture.

«C'est un crime contre l'humanité entière qu'ont commis le FMI, la Banque mondiale, l'OMC et l'UE, et l'ONU plus encore, avec le système des quotas qui fait que des produits soient jetés quand il y a un surplus et que le maïs, le soja, le blé soient utilisés comme biocarburant quand près d'un milliard d'êtres humains risquent de ne pas manger à leur faim dans une ou deux années», a clamé la SG du PT du haut de sa tribune. Comme elle qualifia de «barbarie» la course à l'armement qui a englouti 1.340 milliards de dollars l'année dernière. Toujours dans le concert international, Louisa Hanoune a parlé du Kosovo, de la Géorgie, de la Russie et de l'Irak et a dénoncé la politique d'émiettement des nations entamée par les USA pour les assujettir.

Revenant à l'Algérie, la porte-parole du PT commença par affirmer que «sans la paix et la stabilité, nous ne pouvons entamer la relance» et a incité le gouvernement à faire renaître la confiance entre l'Etat et les citoyens. Elle dénonça ensuite les articles 18 et 19 portant plan directeur agricole qui permet même aux étrangers de se porter acquéreurs de terres agricoles au Sahara, «c'est un retour à la loi sur l'indigénat», a-t-elle ajouté.

Toujours dans le même contexte, elle déclare que son parti refuse «la privatisation en gros introduite par la loi 01/04» qu'elle a qualifiée de scélérate, en ajoutant que cela n'est arrivé dans aucun pays. Elle rappela la privatisation de 417 entreprises en 2004 qui ne rapporteront que 124 milliards de dinars, «même pas le prix des terrains d'assiette». Elle enchaîna ensuite en disant que «cette loi est plus grave que celle sur les hydrocarbures, car cette dernière a été corrigée dans l'intérêt de l'Algérie».

Concernant la cession des avoirs aux sociétés étrangères, la SG du PT s'est réjouie que dorénavant «les entreprises étrangères ne peuvent acquéreur plus de 49%». A la fin de son discours qui a duré deux heures pleines, Louisa Hanoune appela le gouvernement à procéder à la dissolution du Conseil des participations de l'Etat qui est un Etat dans l'Etat et qui dispose à sa guise des biens du peuple. Concernant les enseignants contractuels grévistes de la faim, la SG du PT a affirmé «qu'il est inconcevable que des travailleurs fassent une grève de la faim pendant 34 jours pour revendiquer leurs droits sans que le gouvernement lève le petit doigt pour entamer une dialogue avec eux, et ceci dans un pays qui possède plus de 134 milliards de dollars de réserves de change». Questionné sur le sujet, M. Sidi Saïd refusa de faire une quelconque déclaration.



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