Algérie

Université d? Alger



L??uvre de Tahar Djaout revisitée A l?effet de commémorer le douzième anniversaire de l?assassinat du journaliste, poète et écrivain Tahar Djaout, se tiennent depuis samedi dernier à l?Institut des sciences humaines et sociales de Bouzaréah (Alger) des journées d?étude sur son ?uvre littéraire. Initiée par le comité local estudiantin de la Fondation Matoub Lounès, cette rencontre intitulée « Tahar Djaout : l?Algérie de la famille qui avance » est marquée par la programmation de plusieurs conférences pour aborder sous différentes facettes l?héritage littéraire de cet intellectuel mort sous les balles assassines des ennemis de l?intelligence en juin 1993. Deux conférences ont été animées hier. La première, ?uvre de Youcef Immoum, vice-doyen à la faculté des langues et maître de conférences à l?université d?Alger, avait pour thème « Les Vigiles : une ?uvre, un contexte, vigilance... » Dans son intervention, il réfute la dimension contestataire et de dénonciation attribuée à l?écrivain, par la presse notamment. Dans Les Vigiles (1991), l?auteur « nous invite à la vigilance face au danger qui guette la société. Il a su voir les signes avant-coureurs des événements tragiques vécus par l?Algérie. L??uvre de Djaout ne se réduit pas à la contestation et à la dénonciation. Dans les années 1980 et 1990, la contestation a gagné toutes les couches sociales. Ainsi, il ne sert à rien pour un écrivain de dénoncer ce que tout le monde connaît ou conteste. » Tahar Djaout propose une lecture « compréhensible de la société ». Il écrit pour aider à « comprendre des faits et leurs motivations cachées. Nous vivons des événements d?une manière émotionnelle. Quant à l?écrivain, il les aborde avec raison ». Il montre que l?information et les événements sont « fabriqués » et « la force de son ?uvre réside dans la quête de la compréhension ». Pour plonger dans cette quête, l?auteur commence par une série de portraits de ses personnages. C?est ce qui est relevé dans Les Vigiles. A titre d?exemple, au personnage principal Lemdjad, il associe des prédicats cognitifs du genre « un homme calme et à la conscience tranquille », « convaincu », « demande des explications ». Et n?est pas inquiet lorsqu?il ne peut pas expliquer le « pourquoi » des choses. Les deux combattants interprètent des vigiles pour parer au danger, un danger qui n?existe pas. Alors, ils le créent en cultivant la suspicion et la délation. Les journalistes sont vus comme de pseudo-contestataires qui « déversent des imprécations », « théorisent sur des choses en ??isme?? ». Les islamistes traduisent de par leurs voix « rauques » des discours « fratricides », « refusent la discussion puisqu?ils ont raison. S?ils discutent, c?est pour moraliser. Quand on essaie de leur tenir tête, règne le silence et l?issue du silence est la violence ». De son côté, Mme Taklit Mebarek Slaouti est intervenue sur la notion de l?espace dans l??uvre de Djaout. Notons que ces journées d?étude prendront fin jeudi prochain.


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