Algérie

Université Blida 2



Université Blida 2
L'université Ali Lounici (Blida 2) d'El Affroun a, encore une fois, tapé dans le mille. Elle a organisé, lundi, une journée d'étude autour d'un thème d'une importance capitale : «La problématique des noms des lieux et des personnes : profondeurs culturelle et civilisationnelle et la nécessité de leur normalisation».Dans une salle pleine à craquer, étaient réunis les directeurs de la culture, du tourisme, d'Algérie Télécom et les 25 représentants des différentes communes de la wilaya de Blida, en plus d'un groupe d'étudiants de l'université organisatrice. Tous les secteurs intéressés par la problématique. Dans son allocution d'ouverture, Chaalal Ahmed, le recteur de l'université, a parlé de l'importance et de la nécessité de normaliser la toponymie et l'anthroponymie en Algérie.Il a précisé que cette journée d'étude n'est qu'un début et une réponse aux chercheurs. Il a promis une série de rencontres qui compléteront et enrichiront ce travail crucial que le Groupe des experts des Nations unies, chargé de la normalisation des noms géographiques qui active depuis 1959, recommande pour faciliter la communication internationale.L'unité de recherche se compose de 45 chercheurs de différentes universités du pays qui se penchent actuellement sur dix projets. Le docteur Ghitri Sidi Mohammed, de l'université Aboubakr Belkaïd de Tlemcen, a abordé, dans son intervention, les recherches stratégiques de la toponymie (noms des lieux) ; il a cité la référence et le repérage qui justifient souvent le choix d'un nom de lieu qui servira ainsi pour le distinguer, le désigner.Le docteur Ouardia Yermèche, spécialiste en sciences du langage, chef de division anthroponymie Rasyd/Crasc et professeur à l'Ecole normale supérieure de Bouazéah, s'est étalée sur l'anthroponymie algérienne et problématique de l'état civil. Elle a parlé de l'onomastique (science des noms), de l'origine linguistique de l'anthroponymie algérienne et de l'historique de l'état civil en Algérie : le passage du modèle traditionnel à cette forme universelle. On ne peut pas séparer les noms de personnes et les noms de lieux, il existe un chassé-croisé entre eux. Elle a cité l'apparition, à la fin du XIXe siècle (loi du 28 mars 1882), du patronyme qui a mis fin à la dénomination lignagère traditionnelle.Cette loi permettait l'accès facile aux noms algériens par les Français ; ce n'est pas une transcription fidèle, le système alphabétique français ne pouvant pas transcrire tous les phonèmes arabes ou berbères. Cette décision arbitraire a entrainé une démultiplication des formes de nomination. Le docteur Brahim Atoui, directeur de l'unité de recherche, a présenté «Les pratiques toponymiques algériennes entre profondeurs gestion et préservation». Il a donné un aperçu sur la manière dont les rues étaient nommées (et non baptisées) : c'est l'usage des lieux qui déterminait l'attribution des noms.Il a cité les problèmes liés à la transcription et à la translitération. Depuis 1962, affirme-t-il, l'Algérie n'a pas eu réellement une politique toponymique. Il a parlé «d'espaces anonymes, sans âme, véhiculant, parfois, des messages à connotation dévalorisante». Pour l'Algérie indépendante, aucun intérêt n'a été relevé pour la toponymie et encore moins à celui lié à sa gestion et à sa normalisation, si ce ne sont quelques initiatives controversées qui, d'ailleurs, sont vite tombées en désuétude, car assimilées à tort, par manque d'explication, à une opération d'arabisation.La confusion dans les noms des lieux favorise l'installation des malentendus, c'est pour cela qu'il faut les préserver, les protéger et les normaliser, les indiquer sur des supports de signalisation clairs qui ne prêtent à aucune ambigüité. Ils doivent exprimer une certaine sensibilité propre à la ville, son histoire, ses valeurs, son identité, sa culture et son ouverture sur le monde. Le rôle de l'université est de proposer aux décideurs des solutions aux standards internationaux.




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