UNIVERSITE Entre impératifs de la réforme et inconvénients du terrain

Comment concilier l'offre de formation universitaire et les besoins du marché de l'emploi. C'est de cette question que débattront les participants au colloque de trois jours qu'organise, depuis hier, l'Université de Tizi Ouzou.
Stratégie de développement des offres de formation et environnement socio-économique est le thème de cette rencontre, voulue comme un cadre de réflexion et de débat sur les instruments de mise en œuvre de la nouvelle réforme du système de formation universitaire induite depuis la mise en place du système LMD. Il est attendu, dans cette optique, de l'Université de Tizi Ouzou, à l'instar des autres universités du pays, d'initier un programme, une nomenclature de formations qui doivent prendre en considération les perspectives d'emploi, les profils de formation et les besoins en ressources humaines de l'environnement socio-économique. Lors de cette rencontre, qui a vu la participation du wali, d'élus à l'APW dont le président et le premier vice-président et de rares acteurs du secteur socio-économique, à l'instar du président de la CCID, la Chambre de commerce et d'industrie du Djurdjura, les participants au débat engagé juste après la communication du vice-recteur chargé des formations graduées à l'Université de Tizi Ouzou, qui a brossé un tableau des instruments techniques et des problèmes inhérents à la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de formation, ont mis en évidence le hiatus existant entre le discours et la réalité. Un discours qui porte, d'une part sur les ambitions d'une réforme imposée par la nouvelle donne économique et les impératifs de la mondialisation et, d'autre part, la réalité du terrain miné par de nombreuses insuffisances. De nombreux acteurs, entre autres des universitaires, ont, en effet, mis le doigt sur les incohérences d'une stratégie qui se heurte, dès le début de sa mise en œuvre, sur de nombreux inconvénients. Des intervenants n'ont pas manqué de faire ce constat : les contraintes d'ordre pédagogique et matérielle liées à l'état et la qualité de la formation universitaire ne plaident pas encore pour une meilleure employabilité de l'étudiant diplômé dès son admission en entreprise. Tout en mettant l'accent sur l'accroissement et la diversification de l'offre de formation, le recteur de l'Université de Tizi Ouzou reconnaît que «la croissance des effectifs rend problématique la prise en charge adéquate des formations et l'adéquation des effectifs formés à une demande de l'environnement depuis longtemps en faible croissance ». Cette réalité décrite et résumée, avec quelque euphémisme, par M. Hanachi, pose, selon toujours le même orateur, «la nécessité d'engager une réflexion approfondie autour de l'offre de formation (…) La formulation d'une stratégie d'offre de formation nous impose à tous de réfléchir aux rapports entre l'université et les acteurs de l'environnement socio-économique».