Algérie

Université: 19 millions par étudiant mais beaucoup reste à faire



Le Forum de l'ENTV, consacré avant-hier à l'enseignement supérieur, a permis de mettre la lumière sur un secteur qui, en dépit des immenses efforts consentis par l'Etat dans le cadre du programme de relance économique, n'arrive pas encore à se défaire d'une image ternie par de longues années de «négligence» et de gestion approximative.

De 1962 à nos jours, le nombre d'universités algériennes est passé de une, en l'occurrence l'université d'Alger avec ces deux annexes de Constantine et d'Oran, à plus de 60 universités actuellement, a indiqué l'invité du Forum, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Rachid Haraoubia. Un saut quantitatif aussi remarquable est également constaté en matière d'encadrement, où l'on compte, aujourd' hui, pas moins de 32.000 enseignants universitaires pour une communauté estudiantine qui dépasse les 152.000 étudiants, souligne le ministre. Ce progrès, a ajouté Haraoubia, s'est accompagné par un effort qualitatif louable, traduit sur le terrain par le recyclage continu des enseignants et par la modernisation et l'adaptation des programmes de l'Université algérienne aux standards internationaux, mais aussi et surtout à une réalité du marché du travail de plus en plus exigeante.

Mais comme il est de coutume à chaque Forum de l'ENTV, un reportage présenté en tout début de l'émission donne, au-delà des chiffres officiels, le pouls du secteur en question. Et comme il s'agit de l'université, la parole est donné aux premiers concernés, les étudiants, mais aussi à des enseignants et autres responsables de l'administration. A écouter les interventions des uns et des autres, peu de choses positives sont soulignées : un système LMD en vigueur depuis 2004, qui est loin de faire l'unanimité chez les étudiants, une université qui occupe un rang « médiocre » à l'échelle internationale et même continentale, un effort de la part des pouvoirs publics sur le plan quantitatif au détriment de la qualité, en plus des éternels préoccupations des étudiants, à l'exemple de la restauration, le transport, et l'hébergement universitaires. La question de la faiblesse de la bourse au profit des étudiants a également été évoquée à maintes reprises lors de l'émission.

Pour M. Haraoubia cette question de la bourse universitaire ne doit pas être dissociée des autres aspects de la prise en charge sociale et pédagogique des étudiants qui coûte à la collectivité quelque 19 millions de centimes par étudiant et par an, soit l'équivalent de 2.700 dollars, ce que même certains pays développés, a-t-il affirmé, n'arrivent pas à offrir. Haraoubia s'est dit par ailleurs optimiste quant à la prochaine rentrée universitaire en affirmant que les établissements universitaires « sont entièrement prêts à accueillir l'ensemble des nouveaux bacheliers quel qu'en soit le nombre ». A une question sur la fuite des cerveaux, Haraoubia a souligné que « de nombreux étudiants ayant bénéficié d'une bourse d'études à l'étranger en post-graduation ont regagné le pays ». Il a rappelé à ce propos la mesure prise récemment pour encourager le retour des compétences nationales établies à l'étranger depuis des années, à savoir le statut particulier de l'enseignant universitaire qui comprend d'importantes améliorations liées, notamment, aux compensations. S'agissant de ces dernières dont le taux sera fixé par une commission mixte (minisitère-syndicats), le ministre a indiqué que cette démarche vient s'ajouter aux nombreux acquis réalisés par le secteur et les représentations syndicales à travers les statuts particuliers déjà en vigueur. Pour revenir au système LMD, le ministre a réaffirmé que le diplôme est reconnu à l'étranger et pour preuve, les 20 étudiants licenciés, lauréats de la première promotion du système LMD, ayant bénéficié d'une bourse pour des études en Master 1 et 2 ont quasiment tous été acceptés dans des universités à l'étranger.

Concernant le volet relatif aux infrastructures universitaires prévues dans le programme quinquennal 2005-2009, le ministre a rassuré qu'en dépit de la hausse des prix des matériaux de construction «l'ensemble des projets qui ont été inscrits sera réceptionné fin 2009-début 2010. Haraoubia a par ailleurs annoncé, qu'à l'horizon 2009-2010, 520.000 places pédagogiques et quelque 400.000 lits sont prévus dans le cadre du programme du président de la République avant de rappeler l'important budget consacré à la recherche scientifique conformément à la loi d'orientation sur la recherche scientifique, qui est de pas moins de 100 milliards de dinars.






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