Universal Music solde un conflit avec des artistes

Le label de musique américain Universal a annoncé, mardi dernier, un accord d'une valeur de 11,5 millions de dollars avec plusieurs artistes qui prétendaient avoir été lésés dans le versement de royalties depuis le début des téléchargements numériques. L'accord a été conclu après un litige de longue date, auquel ont été confrontés deux autres poids lourds du secteur musical, Warner Music et Sony Music. Des artistes comme Chuck D du groupe de hip-hop Public Enemy ou encore le groupe de métal Whitesnake avaient entamé une procédure à l'encontre d'Universal en 2011. Ils s'élevaient en particulier contre les règles de compensation financière édictée par le label. Pour Universal, les téléchargements étaient considérés comme des « ventes », au même titre que des CD ou des vinyles, sur lesquels les artistes touchaient 15 %. Mais les plaignants estimaient que les téléchargements, qui n'impliquent pas de frais matériels pour le label, devaient être considérés comme des « licenses », dont 50 % du prix de vente devait être reversé aux artistes. Universal Music Group, établi en Californie mais appartenant au français Vivendi, a néanmoins maintenu sa position : « Bien que nous soyons convaincus d'avoir correctement reversé les royalties sur les téléchargements numériques en respectant les termes des contrats, nous sommes heureux d'annoncer avoir résolu à l'amiable cette question ». Sur les 11,5 millions de dollars, environ 3 millions de dollars seront consacrés aux frais juridiques. Seuls les artistes ayant signé un contrat avec Universal entre janvier 1965 et le 30 avril 2004 pourront prétendre à leur part dans ce fonds de dédommagement. L'accord concerne également des artistes comme The Beatles, Nat King Cole ou encore Radiohead ayant signé avec le label de Los Angeles Capitol Records, racheté par Universal music en 2011. L'annonce de cet accord est tombée le même jour que la publication des chiffres de la Fédération internationale de l'industrie phonographique (Ifpi) révélant que pour la première fois les ventes de musique numérique avaient égalé les ventes physiques en 2014.