Un député accuse la douane
Le député Hacène Laribi vient de saisir le président de la République sur le dossier lié à l?importation, en 2002, de deux unités de dessalement d?eau de mer par Abdelmoumen Khalifa. Muni de plusieurs documents justificatifs, le député a interpellé le premier magistrat du pays sur « la dilapidation des deniers publics » à travers « l?exonération en droits et taxes douaniers, le transfert illicite de devises, la fausse déclaration douanière et le faux et usage de faux en écriture publique » et a déclaré au passage détenir « d?autres » dossiers « documentés » liés à des « scandales » plus graves. A propos de l?affaire des stations de dessalement d?eau de mer, le député a indiqué que « l?escroquerie aurait pu être évitée si les services des douanes avaient contrôlé les deux unités de dessalement » dès leur importation par Abdelmoumen Khalifa. « Du fait du laxisme et de la complicité, notamment ceux des responsables de la Banque d?Algérie, chargée du contrôle du mouvement des capitaux de et vers l?étranger, une somme de 67,5 millions de dollars a été transférée illicitement (...). » En fait, les deux unités, importées en juin 2002, flottaient sur des berges au port d?Alger pendant des jours, avant qu?elles ne soient transférées vers Zemmouri, « l?une sans autorisation écrite des douanes et l?autre sur décision verbale du directeur régional du port ». Le député a noté que « les deux unités n?ont pas fait l?objet de déclarations douanières. Elles ont été présentées comme un don du groupe Khalifa et ont donc été exonérées de droits et taxes et de contrôle douanier, causant une perte sèche au Trésor public de l?ordre de 36,40 milliards de dinars (...). Ce qui est une violation de l?article 51 du code des douanes qui rend obligatoire le contrôle de la marchandise quel que soit son statut ». L?auteur de la lettre a indiqué, par ailleurs, que l?administration douanière ne s?est « réveillée » que deux ans plus tard, le 18 septembre 2004, « à travers un courrier qui détermine les montants des droits et taxes douaniers devant être appliqués à ces deux unités qui ont été déplacées sans aucune autorisation de ces services et sont même devenues un danger pour l?environnement vu leur état de vétusté avancé ». Le député a demandé au Président l?ouverture d?une enquête sur cette affaire « afin de situer les responsabilités » dans ce qu?il a qualifié de scandale économique. Contacté, le directeur de la communication auprès de la direction générale des douanes a rejeté « toute implication » de son administration dans cette importation. « Nous n?avons jamais été destinataires d?un quelconque document de cette opération. Les deux unités sont restées dans les eaux sur des berges jusqu?à ce qu?elles soient transférées sur ordre de la capitainerie vers le port de Zemmouri. Elles occupaient des places de bateaux, il fallait donc les déplacer », a déclaré M. Moualhi. A signaler enfin que l?une de ces deux stations a déjà coulé au port de Zemmouri, lors de la dernière tempête, et les riverains redoutent une catastrophe écologique.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 06/02/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salima Tlemçani
Source : www.elwatan.com