Les syndicalistes parlent tout simplement de « dilapidation ». La situation est allée en s'empirant depuis 2005.
Les travailleurs d'Aokas-liège que nous avons rencontrés dressent, amers et désabusés, un tableau noir de la situation socioprofessionnelle dans laquelle ils se retrouvent. Les périodes de congés, la rentrée sociale, le mois de ramadhan et les deux fêtes religieuses qui ont suivi, synonyme de joie et de bonheur pour les autres, ont été vécus par eux et leurs familles comme des cauchemars et d'énièmes humiliations. L'assemblée générale extraordinaire des travailleurs de cette EPE tenue le 7 décembre 2009, après six mois sans salaires, a été l'occasion de faire un constat sans appel de la situation socioprofessionnelle des 90 ouvriers que compte cette unité de transformation des produits de liège et ses dérivés.Une situation qui est allée s'empirant depuis 2005, marquée par une chute vertigineuse de la production. Cela malgré l'intervention des pouvoirs publics, qui ont eu à assurer à deux reprises le versement des salaires des travailleurs, et les interpellations des responsables de la filiale (direction générale de la filiale, groupe SODIAF, SGP-SGDA) ainsi que des autorités locales et centrales. Depuis, pourtant, bien des solutions ont été proposées mais elles sont restées toutes lettres mortes. Des promesses de partenariat avec la firme espagnole TREFINOS au Plan social avec protocole d'accord entre le partenaire social et la direction générale, en passant par la privatisation de l'entreprise ou sa dissolution ainsi que les tentatives de partenariat, aucune démarche n'a abouti.Les syndicalistes parlent tout simplement de « dilapidation », car ils ne comprennent pas que leur outil de travail soit livré à l'abandon. Ayant connu un sinistre en mai 2009, où un incendie a ravagé l'atelier de meunerie, indispensable à l'alimentation des autres chaînes de production, l'usine n'a vu à ce jour aucune réparation ni de début de solution à l'effet de rendre fonctionnelle la partie endommagée. Avec une unité de production dont les comptes bancaires sont suspendus, privés de salaires et de remboursements de leurs soins, les travailleurs estiment « ne plus pouvoir supporter plus longtemps le fardeau de la crise » et se disent « prêts à arracher leurs droits légitimes par tous les moyens légaux » envisageant même « d'investir la rue dans le cas où les pouvoirs publics ne répondraient pas à leurs doléances ». Ce qu'ils ont, d'ailleurs, fait au cours de cette semaine.
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Posté Le : 24/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Mouzaoui
Source : www.elwatan.com