Algérie

UNION POUR LA MÉDITERRANÉE



Le niet d’El Gueddafi
Le Guide de la révolution libyenne a qualifié l’initiative du chef de l’Etat français de «projet passager». Les travaux du mini-Sommet arabe de Tripoli en Libye, consacrés au projet de l’Union pour la Méditerranée initié par Nicolas Sarkozy, se sont ouverts hier. Cette rencontre est marquée par la participation du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Plusieurs chefs d’Etat arabes étaient à ses côtés. Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, le Syrien Bachar Al Assad, le Mauritanien Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, le Premier ministre marocain Abbas El Fassi et l’hôte de cette rencontre, le colonel El Gueddafi. Le Guide de la révolution libyenne a tenu à souligner dans son allocution d’ouverture que les Etats arabes «font partie d’une entité internationale connue qui est la Ligue arabe». Il a ajouté: «Nous tenons fortement à la préserver.»Le projet de l’Union pour la Méditerranée constituerait-il une menace pour l’unité des pays arabes? «La plupart des pays arabes ne sont pas méditerranéens et certains appartiennent à l’Union africaine (UA).» Une remarque que le dirigeant libyen adresse aux initiateurs du projet (l’UPM). «Il faut que nos partenaires européens comprennent cela», souhaite-t-il. Le numéro un libyen tient à l’unité des pays arabes ainsi qu’à celle des pays africains comme à la prunelle de ses yeux. «Nous sommes des pays membres de la Ligue arabe et aussi de l’Union africaine et nous ne prendrons aucun risque de déchirer l’unité arabe ou africaine. Il faut que nos partenaires (européens) comprennent bien cela.» Et dans quel cadre peut s’instaurer la coopération avec ces partenaires?«Si l’Europe veut coopérer avec nous, qu’elle le fasse avec la Ligue arabe ou l’Union africaine (...), nous n’acceptons pas que l’Europe traite avec un seul groupe de pays», a tenu à préciser Mouamar El Gueddafi.Le projet de l’Union pour la Méditerranée dans sa version actuelle ne trouve aucune grâce aux yeux du Guide de la révolution libyenne. Il se montre même très méfiant vis-à-vis des partenaires européens. Il a qualifié «d’appât» les projets économiques promis aux pays de la rive Sud de la Méditerranée et ils représentent «une sorte d’humiliation» pour eux.«Nous ne sommes ni des affamés ni des chiens pour qu’ils nous jettent des OS», a-t-il lancé avec virulence. Pour le Guide de la révolution libyenne, l’UPM, l’Union pour la Méditerranée, n’est qu’un «projet passager». Il lui prédit le même avenir que le Processus de Barcelone, au même titre que la Politique de voisinage de l’Union européenne avec ses partenaires de la rive Sud de la Méditerranée. Une fois son allocution terminée, le colonel El Gueddafi a convié ses pairs à se retirer pour des discussions, des concertations à huis clos.Le mini-Sommet de Tripoli devrait se terminer par une position commune. Les pays arabes de la rive Sud de la Méditerranée, malgré certaines réticences, adhéreront-ils au projet de l’UPM?«Il s’agit d’un sommet de concertations et il est peu probable que ses résultats soient annoncés», a déclaré un diplomate arabe présent à Tripoli.Paris doit y prêter, sans aucun doute, une oreille très attentive. Le Sommet s’est finalement terminé sans qu’aucune annonce n’ait été faite. «C’est fini il n’y a plus rien», a lancé aux journalistes un responsable libyen.


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