Algérie

Union pour la Méditerranée


L’Algérie insiste sur «la libre circulation des personnes» Selon le ministre des Affaires étrangères, dans une déclaration à Oxford Business Group, le fait d’évacuer la question de la libre circulation des personnes est inacceptable. Moins d’un mois à peine avant le lancement officiel de l’UPM (Union Pour la Méditerranée ), prévu le 13 juillet à Paris, l’Algérie ne s’engage à rien et attend des précisions sur la finalité de cette Union avant de se prononcer sur son adhésion au projet. C’est du moins ce que relève un récent briefing du cabinet britannique Oxford Business Group. «Jusque-là, on a entendu des appréciations contrastées des pays arabes. L’Egypte et la Tunisie font figure de pays enthousiastes à l’idée de l’UPM, le premier étant assuré de la coprésidence, le second convoitant d’accueillir sur son territoire le siège de l’Union», est-il observé. Par contraste, le colonel Mouammar Kadhafi a rejeté avec virulence cette Union, l’estimant «humiliante». OBG rappelle que l’Algérie, pour sa part, a réservé sa réponse et ne s’engage à rien. Le 6 juin dernier, au cours du Formed qui s’est tenu à Alger, Mourad Medelci, chef de la diplomatie, a demandé des «clarifications» sur le projet et notamment sur les conséquences de l’entrée d’Israël dans le processus. Mourad Medelci a estimé que ce n’était pas à l’UPM de «faire la normalisation» des relations entre Israël et les pays arabes. Mais le même jour, le président Sarkozy affirmait que la présence d’Israël ne posait «pas de problème» à des pays arabes comme l’Egypte, la Tunisie et le Maroc. Autre point d’achoppement: la gouvernance et la structure de la future Union. M. Medelci a exprimé ses craintes sur le processus de prise de décision dans la future Union, l’objectif de consensus et de consultation des pays du Sud’ «La majeure partie des pays membres partage des interrogations communes et davantage d’efforts doivent être fournis afin d’arriver à une vision complémentaire et unifiée sur ce projet d’union», a dit Medelci à OBG. Le Nord et le Sud décideront ensemble des conditions de réussite de ce projet, a-t-il ajouté. Selon OBG, «Alger a aussi réagi avec agacement au soutien officiel de Paris au Maroc sur la question du Sahara Occidental». Et toujours selon les analystes d’OBG, «les informations de presse selon lesquelles la co-présidence de l’Union reviendrait à l’Egypte, le siège du secrétariat serait installé en Tunisie et le secrétariat général confié à un Marocain, ont refroidi l’Algérie quant à son degré d’implication dans le projet». Paris s’était alors empressée de démentir ces informations qualifiées de «rumeurs» par la ministre française de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, lors de sa visité début mai à Alger. M. Medelci a fait part à OBG de son scepticisme à propos de la question de la libre circulation des personnes ainsi que la question des visas. Medelci répète que le projet n’a pas de raison d’être sans l’incorporation d’une dimension humaine de concert entre les parties. «Pour un nombre croissant de candidats à la migration vers le continent européen, l’Algérie est en voie de devenir non seulement un pays de transit, mais aussi une terre d’accueil. Cette nouvelle situation est assurément une source nouvelle de préoccupations pour les autorités algériennes, notamment en termes de sécurité, de santé et de pression sur le marché de l’emploi», a-t-il indiqué à OBG. Il a par ailleurs démontré l’intérêt de faire de l’UPM un relais entre l’Europe et l’Afrique: «La Méditerranée appartient à tout ceux qui, grâce à elle, peuvent rapprocher les distances. Celle-ci ne s’arrête pas à Alger, Tanger et Tunis, mais peut réaliser d’autres passerelles pour devenir un lien direct entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne». «Pour l’Algérie, cette nouvelle initiative doit s’inspirer des expériences antérieures et s’inscrire dans une approche plus substantielle en termes de co-développement, de partenariat, de diversification des échanges comme elle se doit d’accorder une attention plus soutenue à la circulation des personnes qui sont en dernier ressort les véritables agents de cette coopération et les garants de sa pérennité», a conclu Medelci son entretien avec OBG. Il a affirmé que c’est en fonction des réponses apportées que l’Algérie déciderait de son adhésion au projet.   Amine B.
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