Algérie

Union pour la Méditerranée



L’Algérie refuse les seconds rôles Selon des sources diplomatiques françaises, les autorités algériennes ont demandé à Paris de revoir sa conception de l’Union pour la Méditerrané dans le sens d’une répartition des rôles qui soit en adéquation avec l’influence de chaque partie. Citées par le quotidien arabophone paraissant à Londres, Achark Al-Awsat, ces sources affirment que les autorités algériennes ont émis ces exigences «par divers canaux» en réaction à la feuille de route de Nicolas Sarkozy qui prévoyait de fixer le siège de l’Union pour la Méditerrané en Tunisie et d’en attribuer le secrétariat général à un responsable marocain (voir précédentes éditions). La position algérienne semble d’autant plus celle du mécontentement par rapport à la distribution des tâches au sein de l’UPM que cet espace, devant être coprésidé par un chef d’Etat européen et son homologue de la rive sud de la Méditerrané, verra la première présidence tournante de deux ans confiée au président égyptien Hosni Moubarak. Fait d’autant plus surprenant (dont l’annonce de sources demandant l’anonymat est récurrente, malgré les démentis officiels) qu’Alger a été la première capitale à apporter son blanc seing au projet de Nicolas Sarkozy. Ces informations, reprises également à travers les colonnes de certains journaux français, ont été communiquées au moment où se déroule la visite d’Etat du président français en Tunisie. Visite lors de laquelle de gros contrats commerciaux ont été conclus entre les deux parties, alors que le projet de l’Union pour la Méditerrané a occupé les devants des discussions politiques, avec cette idée d’asseoir le siège de l’UPM à Tunis. Ce qui semble déplaire le plus à Alger ce sont les motivations qui sont derrière un rôle visiblement de second plan donné à l’Algérie. Cette marginalisation, qui n’est visiblement pas du goût de notre diplomatie, est expliquée par des sources diplomatiques françaises par l’existence du conflit entre l’Algérie et le Maroc au sujet du Sahara occidental, poussant Paris à éviter de paraître comme donnant son appui à l’une ou l’autre des parties. Selon le quotidien Libération, hier, à Tunis, le chef de l’Etat français a expliqué que l’Union pour la Méditerranée sera «à géométrie variable» et que «chacun participera comme il le souhaite», alors que les détails de ce projet ne devaient être connus que lors du sommet inaugural, prévu le 13 juillet à Paris. Et M. Sarkozy de parler de plusieurs conflits, dont le problème palestinien et ceux divisant la Turquie et la Grèce, la Serbie et la Croatie. Il a ajouté (surprise) deux conflits qu’on ne connaissait pas: «France-Algérie et Algérie-Maroc», alors que du point de vue d’Alger, il n’y a qu’un contentieux avec Paris et aucun problème direct avec le Maroc qui en a, lui, avec la RASD pour une question de décolonisation. Toujours selon Libération, qui cite l’Elysée, «Paris assure n’avoir aucune préférence mais, étant donné la forte inimitié entre l’Algérie et le Maroc, la Tunisie a toutes les chances d’accueillir le siège». En revanche, belle leçon d’équité, «Rabat pourrait hériter du secrétariat général adjoint». Ces nouvelles, peu encourageantes pour une totale implication algérienne dans le projet de Sarkozy, pourraient plutôt jouer un effet repoussoir et créer un passif négatif avant même la création officielle de l’UPM. Hier, également, comme pour rajouter une couche de tension à la région, le ministre des Affaires étrangères espagnol, Miguel Moratinos, a déclaré qu’il fallait faire quelque chose pour l’ouverture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc , ce qui représente en soi un appui à la demande de Rabat, sans égard aucun pour les raisons qui empêchent Alger d’aller vers une voie qu’elle est la première à saluer. Au vrai, le fait que se distillent déjà des distributions de bons et de mauvais points entre des partenaires qui ne sont pas encore assis à la même table n’est certainement pas un bon départ et il est à craindre qu’Alger qui, selon les sources françaises, n’en est qu’à exprimer ses réserves, en vienne à poser ses propres conditions de participation à un projet dans lequel on n’entend visiblement pas trop la consulter… Amine B.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)