L’effet Ouyahia a opéré
Salah Djenouhat, secrétaire national à l’organique sortant, est porté au firmament.
Elu député à l’Assemblée populaire nationale sous l’étiquette RND, Salah Djenouhat a assurément bénéficié de l’effet Ahmed Ouyahia. Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique est en état de grâce. Il a le vent en poupe. Tout cela est illustré par les bons scores enregistrés par son parti durant les dernières échéances électorales (APC, APW et Assemblée populaire nationale). Il se positionne et occupe la seconde place derrière le Front de libération nationale.La bonne santé de sa formation politique a, sans doute, contribué au choix d’Ahmed Ouyahia à la tête de l’Exécutif par le président de la République. On le savait dans les bonnes grâces de Abdelaziz Bouteflika. Il a représenté le chef de l’Etat à plusieurs reprises à l’étranger alors qu’il n’assumait aucune fonction officielle au sein du gouvernement Belkhadem. Sa nomination à la tête de l’Exécutif apparaît plus que jamais, comme un signe qui ne trompe pas. Il est l’homme de la situation pour mener à bon port les objectifs fixés par le plan de développement économique initié par le chef de l’Etat.Et ce, à quelques encablures de deux rendez-vous qui vont marquer la scène politique nationale: la révision de la Constitution d’une part et la présidentielle d’avril 2009, d’autre part. Deux campagnes qui devaient tout naturellement échoir au Front de libération nationale et qui porteront désormais l’empreinte d’Ahmed Ouyahia, celle du Rassemblement national démocratique. Le départ d’Abdelaziz Belkhadem de la chefferie du gouvernement, a mis le FLN en situation d’échec et de «minorité psychologique». Dans l’autre camp, la situation est vécue comme une victoire. Une troisième manche (après les deux échéances électorales) enlevée par Ouyahia. La nomination du secrétaire général du RND à la tête du gouvernement incarne, à elle seule, cette lutte sournoise que se livrent les deux principaux partis de l’Alliance présidentielle (RND et FLN). Elle s’est déplacée sur le terrain syndical à l’occasion du XIe congrès de l’Ugta. Deux hommes l’ont incarnée. Salah Djenouhat (RND) d’une part, et Ali M’rabet pour le FLN, d’autre part. Ce rendez-vous considéré comme historique par Abdelamadjid Sidi-Saïd, a failli tourner en eau de boudin. La cause? La désignation d’un secrétaire général adjoint. Le XIe congrès, qui s’est déroulé à la fin du mois de mars 2008 à l’hôtel El Aurassi à Alger, a failli emporter Salah Djenouhat. Alors que sa consécration était annoncée avec fracas. L’amendement des statuts de l’Ugta devait lui tailler un costume sur mesure. Le secrétaire national à l’organique devait jouer sur du velours. Un poste de secrétaire général a été créé. Il était tout désigné pour l’occuper. Certains y ont vu un tremplin pour qu’il soit propulsé aux commandes de la Centrale syndicale. Ses rivaux organisent la résistance. La désignation du secrétaire général adjoint est renvoyée aux calendes grecques. Djenouhat devient désormais la cible d’une fronde qui ne donnait pas cher de sa peau. Les élections qui devaient désigner la direction nationale ne se présentaient pas sous les meilleurs auspices.Mais lorsque l’on porte les couleurs d’une équipe qui gagne, l’on ne peut que sortir vainqueur d’une telle épreuve. Salah Djenouhat est brillamment réélu secrétaire national, le samedi 19 juillet, après une attente qui aura duré quatre longs mois, une élection qui a laissé sur le carreau l’ex-secrétaire national à la Fonction publique, Ali M’rabet.Le RND rafle la mise. Il remporte 7 postes sur les 12 à pourvoir. Ouyahia peut avoir le sourire, son parti est majoritaire au sein de la direction nationale de l’Ugta.
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Posté Le : 23/07/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed TOUATI
Source : www.lexpressiondz.com