Algérie

Union europeenne chroniques orageuses



Les événements s'accélèrent en Europe. Multiplication des réunions et rencontres à tous les niveaux de pouvoir et de décision ; annonces de mesures d'austérité ; grèves et manifestations en perspective dans le monde du travail ; réveil des nationalismes ; stigmatisation des minorités ethniques et religieuses, etc.

 L'argent sale : Face aux énormes déficits et dettes publiques, les Etats européens persistent à utiliser la seule «valeur» propre à la logique du capitalisme financier : la planche à billets. Après un premier cadeau offert aux banques lors de la crise de liquidités apparue à l'été 2.008 en Europe, les dirigeants de l'UE, principalement les 16 de l'Euro groupe, ont récidivé, la semaine dernière, en décidant d'offrir 500 milliards d'euros, plus 250 autres milliards empruntés au Fonds monétaire international (FMI), aux circuits financiers européens… sur le dos des citoyens contributeurs. C'est-à-dire qu'au moment même où l'Europe proclame sa volonté de réduire les déficits publics, elle en rajoute une couche en recourant au crédit.

 Cet «acte» d'endettement est accompagné d'un discours politique qui déroute le simple bon sens de la «règle de trois» que les écoliers apprennent en fin de cycle du primaire : «les Etats de l'UE s'engagent à réduire leurs déficits publics à mois de 3 % du PIB, d'ici 2012-2013, et de ramener leurs dette publiques à moins de 60 % du PIB», déclarent les dirigeants européens.

 Perspective à laquelle personne ne croit, du moins pour les 10 ans à venir, tant les déficits sont grands (de 6 à plus de 13 %) selon les pays. Autrement dit, des Etats qui n'ont pu maîtriser les «trous noirs» créés par la spéculation financière durant les précédentes années d'abondance et de croissance positive, se sentent capables d'assainir en période de vaches maigres, de décroissance, de chômage endémique… Ainsi, avant même que le remboursement des premiers «dons» aux banques en 2008 ne s'effectue, un deuxième «arrosage» de 750 milliards d'euros sur 3 ans aggrave l'endettement des Etats (et des citoyens). Mais où finissent toutes ces sommes à donner le tournis ? Qui en profite en réalité ? Regardez autour de vous et vous aurez un bout de la réponse.

 La solidarité en… deux temps : Dans la foulée de cette aubaine offerte aux banques, les 16 Etats de l'Euro groupe ont décidé de mettre en place un mécanisme de contrôle et de surveillance des budgets nationaux de tous les Etats membres, c'est-à-dire les 27 qui font l'Union. Quoi de mieux que la Commission européenne ? Institution dénigrée par les eurosceptiques, accusée de machine bureaucratique, etc. La voilà qui rapplique avec de nouveaux pouvoirs. Elle se transforme en un gouvernement supranational, attribution que lui niaient bien des dirigeants européens, à commencer par les chefs de file de l'Euro groupe, la France et l'Allemagne.

 Ce sont ces deux pays qui sont à l'origine de l'attribution de ce nouveau rôle à la Commission européenne. Il paraît que le président français Nicolas Sarkozy a menacé de faire quitter à son pays la zone euro, si le plan d'aide à la Grèce n'avait pas été adopté. Seulement, cette solidarité (charité ?) bien placée envers la Grèce n'est pas du tout à l'ordre du jour pour les autres pays, notamment ceux de l'Europe de l'Est, qui toquent, déjà, aux guichets des prêts de la Banque centrale européenne et du FMI.

 L'Europe se plaçant sous tutelle du FMI et ses leaders politiques annonçant aux citoyens des lendemains de disette, voilà une façon bien particulière de sauvegarder leur avenir. Gel et baisse des salaires dans la fonction publique, augmentation des impôts directs, prolongation de l'âge de la retraite, réduction des dépenses sociales, augmentation des prix à la consommation, suppression de primes aux employés…, tout cela pour préserver «l'avenir des citoyens travailleurs». Drôle de solidarité.

 Les têtes de Turc : C'est prouvé comme le réflexe pavlovien. En période de difficulté et de disette, les instincts d'autodéfense de l'humain se réveillent. Déboussolés par la crise, angoissés par un discours politique opaque et culpabilisant, noyés dans une déferlante médiatique faite de violence et d'incertitude, les citoyens européens vivent la peur au ventre qui crée une sorte de paranoïa collective : l'envahissement par d'autres peuples. Du coup, immigration, identité nationale, culture, religion…, tout est sujet à suspicion. Les difficultés et problèmes de la vie de tous les jours sont la conséquence de la présence de l'autre, cet étranger, pensent-ils. Et en avant : haro sur le voile dit «islamique» ! Sus aux minarets des moquées ! Hors champ room gitans et peuples de voyageurs ! Basta les Africains, Afghans, Irakiens ! Revoilà les hérauts du nationalisme, du communautarisme et du racisme. Le terreau est fertile, que chacun y plante sa graine de haine et de violence. Les partis politiques d'extrême droite gagnent peu à peu aux sondages et aux élections. Ils s'approchent dangereusement des arcanes du pouvoir. La démocratie, acquise au prix d'énormes sacrifices durant plus de 3 siècles en Europe, vacille. Les libertés sont en danger.




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