Algérie

Union africaine Les Etats-Unis d'Afrique entre rêve et réalité



Le grand débat sur le projet d'un gouvernement des Etats-Unis d'Afrique a été au centre des discussions tenues hier par les chefs d'Etat et de gouvernement des 53 Etats membres de l'Union africaine (UA), dont les travaux de la 9ème session ordinaire ont été entamés avant-hier dans la capitale ghanéenne Accra.  Le projet, qui établit la dénomination, la définition, les compétences et les missions de ce «gouvernement de l'UA», a été débattu à huis clos. «Les participants ont opté pour un huis clos total, avec le chef de délégation, président ou Premier ministre, plus quatre personnes», a indiqué un membre de l'organisation de l'UA, cité par l'AFP. Selon la même source, la réunion devait commencer par «les présentations des huit chefs d'Etat du Comité de réflexion sur les Etats-Unis d'Afrique». Les présidents d'Algérie, du Gabon, du Kenya, du Lesotho, de Libye, du Nigéria, du Sénégal et de l'Ouganda devaient intervenir chacun avant l'ouverture du débat proprement dit. Selon un membre d'une délégation ouest-africaine, également cité par l'AFP, «chaque président a présenté une position: celle du Sénégal est connue et le Gabon s'est mis sur la même ligne, le président du Lesotho a parlé au nom de la SADC (Communauté de développement de l'Afrique australe), le Kenya a également rallié cette position».  L'UA avait indiqué, dans un communiqué diffusé la veille de ce sommet, que cette 9ème conférence des chefs d'Etat et de gouvernement sera l'occasion de réfléchir sur l'intégration politique et économique du continent, en vue de «l'ultime objectif de la création des Etats-Unis d'Afrique». Le président de la Commission de l'UA, M. Alpha Omar Konaré, avait appelé, à l'ouverture du sommet, les pays africains à «l'union sacrée», dénonçant de fait le comportement de certains Etats «qui ne veulent pas se départir de leur égoïsme».  Le Zimbabwéen Robert Mugabe a, pour sa part, estimé, avant-hier en marge du sommet, que «jusqu'à ce que nous prenions nos décisions en commun, (que) nous organisions et commencions à mettre nos ressources en commun, nous ne prospérerons jamais avec des aides venues hors d'Afrique».  Par ailleurs, dans les couloirs du sommet, certains délégués faisaient état d'une grande tension entre Mouammar Kadhafi, principal partisan de cet idéal panafricain, et les adversaires du projet, au premier rang desquels le Sud-Africain Thabo Mbeki. Cette idée de l'unité panafricaine n'est pas nouvelle et était déjà le souhait des pères des indépendances lorsqu'ils avaient créé en 1963 l'Organisation de l'unité africaine (OUA), l'ancêtre de l'UA.  Le pasteur américain Jesse Jackson, présent à Accra, a estimé par ailleurs que la constitution d'Etats-Unis d'Afrique, dont débattent les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), est un objectif à leur portée, mais que le processus sera «lent». Ces Etats-Unis d'Afrique auraient à exercer une autorité morale et traiter des problèmes «à leur porte», a ajouté le militant des droits civiques aux Etats-Unis, dans un entretien avec l'AFP en marge du sommet de l'UA au Ghana. Mais la construction sera «un processus lent, l'objet de lourds débats», a-t-il encore souligné.


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