Algérie

Une voie vers le bonheur



Résumé : Omar est embarrassé. Son ex-épouse le met en face d'une réalité qui l'avait torturé le long d'une vie. Mais le bonheur de leur fille passe en priorité et ils devraient trouver plutôt un terrain d'entente.Farida va chercher une bouteille d'eau dans la cuisine et deux grands verres qu'elle remplit avant d'en déposer un devant son ex-mari.
-Je crois que c'est grâce à Ryma que j'ai pu tenir le coup durant toutes ces années, reprend-elle. Je n'ai qu'elle au monde et son bonheur passe en priorité. J'ai tout donné pour elle. Ma jeunesse, ma vie, et je continuerai ainsi jusqu'à mon dernier souffle. Mais ce que tu me demandes là est insensé, Omar. Ryma m'a déjà supplié d'assister à son mariage et j'ai refusé. Je n'ai nullement l'intention de changer d'avis.
-Farida, sois raisonnable, ne la déçois pas.
-Je ne l'ai jamais déçue. Je pense qu'elle a très bien compris ma situation. Elle ne s'en formalise pas.
-Tu te trompes, Farida. Notre fille souffre pour nous.
-Mais c'est toi l'initiateur de cette souffrance.
-Je ne le nie pas. Et parfois le remords est le plus terrible des châtiments. Pardonne-moi, Farida.
Il se lève et s'agenouille devant elle.
-Pardonne-moi, je te le demande à genoux.
-Relève-toi Omar, je n'aime pas te voir dans cet état de faiblesse.
-Je suis faible, tu l'as dis. Je suis faible devant toi, Farida. Je t'aime. Je t'aime comme je ne t'ai jamais aimée. Et aujourd'hui, si je te le dis, ce n'est point pour te sensibiliser. Crois-le, c'est la stricte vérité. Je veux reprendre avec toi. Remarions-nous.
Farida porte la main à sa bouche.
-Quoi ! Nous remarier après 20 ans de séparation !
-Et alors, où est le mal ' Tu n'aimerais sûrement pas que nos petits-enfants souffrent aussi du divorce de leurs grand-parents. Nous leur donnerons à coup sûr un mauvais exemple.
-Et Saloua '
-Saloua est bien plus compréhensive que tu ne le penses. Des années durant, elle m'a sermonné d'avoir accepté de divorcer avec toi. Elle n'a cessé de me harceler pour que je garde le contact ou que je reprenne notre relation. Elle était prête à abandonner la partie. Et moi, pauvre idiot, je n'ai jamais eu le courage de t'affronter ou de prendre la situation en main. Je suis le seul fautif. Remarions-nous, Farida, et oublions le passé.
Farida se met à trembler.
-Tu n'y penses pas, Omar. Nous sommes vieux...
-Il est vrai que nous n'avons plus 20 ans. Mais essayons d'oublier le passé. Vivons le présent. Ressuscitons ce bonheur qui nous a liés un jour. Farida, je t'en supplie.
Farida éclate en sanglots. Des torrents de larmes se déversèrent sur ses joues ; des larmes enfouies dans les profondeurs de son âme depuis plus de deux décennies. Omar s'approche d'elle et lui caresse les cheveux. Lui aussi, il pleurait.
(À SUIVRE)
Y. H.
[email protected]
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